vendredi 23 décembre 2005

Joyeux Noël...

... donc.

(Photo : Ben / Biarritz, Décembre 2005)

mercredi 21 décembre 2005

Evidence impossible


A Biarritz, il y a de très beaux immeubles. Des palaces, des quatre étoiles, des vieilles maisons, des batisses bourgeoises, un casino. Moi j'aime bien les immeubles tout moches. Je les trouve plus photogéniques. Un casino, ça n'est pas photogénique, ça sent juste le fric. Un immeuble laid, ça sent l'improbable, l'hypothétique évident, l'abstrait concret. Un problème de certitudes sûrement. Toujours.

(Photo : Ben / Biarritz, Décembre 2005)

mardi 20 décembre 2005

Bientôt Noël


C'est dans 5 jours.
Je n'en reviens pas.
Je ne suis pas du tout dans l'esprit.
J'ai l'impression que celui de l'an dernier n'est pas encore passé.
J'ai dû laisser mes compteurs bloqués au mois d'août 2004, un truc comme ça. Après je ne sais plus, il a dû y avoir un dérèglement. Ca n'est pas possible que le temps soit linéaire, ça n'est pas possible.

(Photo : Ben / Amsterdam, Mai 2005)

mercredi 14 décembre 2005

Horizon ma prison


Le soleil est là-bas.
Les rêves sont au bout.
Pourquoi le regarde-t-on ?
L'horizon m'appartient.
L'horizon t'appartient.

(Photo : Ben / Morbihan, Novembre 2005)

mardi 13 décembre 2005

Mais qu'est-ce que c'est ?


- C'est du bambou ?
- Oui c'est un vase en bambou, c'est écrit dessus.
- Ah oui. Mais on peut mettre de l'eau dedans ?
- Ben oui, regardez c'est traité à l'intérieur. En plus c'est équitable.
- Equitable ?
- Oui.
- Ah... Euh... ben je vais le prendre quand même alors.
- Je vous l'emballe ?

- Bonjour je voudrais une baguette. C'est quoi ces baguettes en haut à droite ?
- Ben c'est des baguettes meulières.
- Ah et c'est quoi des baguettes meulières ?
- Ben elles sont faites avec de la farine de meule.
- Ah... Euh... ben je vais prendre une meulière alors.
- Ce sera tout ?

Est-ce que j'ai une tête de meunier à aimer le commerce équitable avec mon manteau à col en fausse fourrure et mes baskets Coq Sportif "Arthur Ashe" blanches ? Non mais franchement.

(Photo : Ben / Amsterdam, Mai 2005)

samedi 10 décembre 2005

Tant de choses, si peu de temps


Et si j'allais à Londres en janvier ?
Il y a l'expo Rubens.
Il y a une expo sur le Canaletto.
Il y a l'expo Diane Arbus.
Il y a une expo d'auto-portraits d'Edvard Munch.
Il y a plein d'expos.
Il y a de la pub partout.

(Photo : Ben / Cathy à Camden, Londres, 2003)

vendredi 9 décembre 2005

Vendredi de garde, en garde !


Ils sont deux, ils ont du talent, ils ont la rage de vaincre. "Mais il n'en restera qu'un, Mesdames-Messieurs." Avant-dernier prime de la Starac 5 donc, et demi-finale garçons ce soir. Du suspense, des chansons, de la compétition et du blabla de Nikos. Beaucoup de blabla de Nikos, mais il faut bien meubler entre les changements de décors, de micros, les lancements de pub, les appels au vote... "c'est un énorme défi Mesdames-Messieurs", eh oui. Tout plein de duos au programme ce soir, et même des duos à 3 puisqu'il n'y a plus que 3 élèves.

Mais de la nouveauté tout de même, puisque c'est la première fois que Liza Minelli ("une femme exquise, une bête de scène Mesdames-Messieurs") vient honorer de sa présence le plateau de la Starac. Elle vient chanter "New-York, New-York" avec Pascal et Jérémy ("That's wonderful !") sur une mise en scène de Kamel à base de danseuses en sous-vêtements, puis "Cabaret" avec Magalie ("C'est formidable !") sur une mise en scène de Kamel à base de danseuses pas en sous-vêtements mais bon pas loin. Liza est contente, et Nikos aussi car "le talent ne connaît ni le temps ni les frontières Mesdames-Messieurs". That's formidable.

Comme chaque année à la même époque, il y a le Téléthon, l'élection des Miss France, et il y a Serge Lama qui vient chanter "Je suis malade" à la Starac (petit quizz : avec qui c'était l'année dernière ??). Comme ça, ça permet à la mère de Raphaëlle Ricci de toucher des droits d'auteur puisque la chanson est d'Alice Dona. Mais c'est vrai que c'est une bonne chanson et d'ailleurs ça tombe bien parce que bientôt, Serge pourra sortir un disque avec tous les duos qu'il a faits sur cette chanson. Un disque d'environ 18 heures donc, après lequel on devient totalement convaincu qu'on ne rêve plus, qu'on ne fume plus, qu'on n'a même plus d'histoire, qu'on est sale sans toi, qu'on est laid sans toi. Après avoir dit bonne chance aux candidats, Serge rentre à la maison, le veinard.

Pour défendre sa place, Pascal chante avec Raphaël (que Nikos a vu à l'Olympia la semaine dernière c'est cool), puis seul une chanson de Radiohead, sur une mise en scène de Kamel à base de danseuses en sous-vêtements. Mais c'est du Radiohead quand même, non non on ne rêve pas. Il fera aussi un très beau duo avec Nolwenn (que Nikos a vu aussi à l'Olympia, d'ailleurs "nous sommes très fier pour toute cette musique en douceur qu'elle nous propose" ce qui doit vouloir dire que le concert était bien et qu'il faut acheter l'album) sur "Say it ain't so". Allez, petit frisson.

Jérémy affronte Pascal avec sa plus belle chemise à broderies pailletées, et en nous répétant bien clairement dès qu'il le peut qu'il a très envie de gagner, des fois qu'on ait des doutes sur le fait que toucher un million d'euros ça le branche moyen-moyen en fait. Alors il nous explique en tentant de rester hyper modeste que "c'est nécessaire d'être motivé et de montrer qu'on est motivé, j'irai jusqu'au bout". Merci Jérémy pour toute cette émotion hyper motivée que tu nous donnes. En plus à Montargis, ils sont comme Jérémy. Motivés. Montargis, c'est une ville où tout le monde porte des t-shirts Jérémy, et même les mecs en voiture qui écoutent de la musique très fort les fenêtres ouvertes même en plein hiver. C'est dire. Jérémy va donc chanter (motivé). Je ne sais plus ce qu'il a chanté ni avec qui, mais sûrement avec "une bête de scène" que Nikos a vu à l'Olympia la semaine dernière et sur une mise en scène de Kamel à base de danseuses en sous-vêtements. Je ne peux pas trop me tromper.

L'heure tourne et après quelques chansons en anglais qu'on y comprend rien les paroles, Nikos nous demande alors subitement de réfléchir : "Faites le bon choix, réfléchissez, c'est le moment ou jamais". Ah il fallait être concentré, c'était furtif. Après Nikos est reparti dans des considérations philosophico-hindouistes car "c'est le doute qui fait avancer les choses, parce que la vie est belle, parce que la vie vaut la peine d'être vécue, chaque seconde de vie est une invitation au voyage et sans vous c'est pas possible". J'ai rien compris mais de toute façon, je n'avais pas prévu de me suicider ce soir. Enfin, merci Nikos quand même pour ces bons conseils. Mais allez, après ce coup de déprime, Nikos se reprend et "le spectacle continue parce que le spectacle comme la vie doit continuer avant toute chose, à tout prix, ah vous êtes là Monsieur Steady-cam !". Tout ça pour dire que c'est Liane Foly et non pas un sosie de Liza Minelli qui vient chanter ensuite.

Après 4 tunnels de pubs, 52 appels au vote, 18 duos, et 14 intros de chansons bousillées parce que Nikos parlait encore dessus comme les mecs à la radio, l'émotion est à couper au couteau. On est à bout de nerfs il faut bien le dire. D'ailleurs c'est les yeux mouillés et tremblant d'émotion que Nikos nous annonce que "le compte à rebours est lancé" et aussi qu'on peut s'inscrire à la Starac 6. Jérémy nous re-re-répète qu'il "n'a pas envie que l'aventure se termine ici" au cas où c'était pas bien clair pour certains, ou pour ceux qui mettent la Starac en décor muet dans le fond de la pièce pour la soirée et n'allument le son que pour les 5 dernières minutes. Pascal quant à lui remercie les profs de lui avoir permis de se relever et d'être arrivé jusqu'ici et fait pleurer Raphie à chaudes larmes.

"On va pas faire de suspense inutile" comme dirait Nikos qui a passé sa soirée à nous demander "qui, mais qui mérite sa place en finale Mesdames-Messieurs ??". Maître Moya arrive (Carlos pour les intimes) et Jérémy gagne avec 54% des voix. Normal il était hyper motivé. Demain moi aussi je serai hyper motivé pour me lever et je prendrai un petit déj avec 54% de pain.

(Texte aussi paru in http://www.realtv-fr.net/ )
Illustration : 'King's Colledge (sic) to Wit - a Practical Essay' by T Jones (1829)

jeudi 8 décembre 2005

La magie du spectacle


Nous voici donc au bout de l'aventure, comme on dit. Enfin, pas tout à fait puisque c'est plutôt maintenant que tout commence étant donné que la première du spectacle "Attention Mesdames et Messieurs" est le 9 décembre. Et c'est donc dans l'épisode 7, la veille de la première du spectacle, que M6 choisit de nous montrer enfin la naissance du spectacle, tant annoncé depuis maintenant 2 mois... il était temps. On va pouvoir enfin se mettre au boulot.

Le casting prend donc fin, ce qui nous laisserait donc à penser que cette étape constitue les trois quarts de la préparation d'un spectacle. Et là, c'est le choc. La stupeur. L'incompréhension. Ca fait des semaines que notre "jury de professionnels" se tape des auditions et des épreuves et des engueulades et des éliminations et des nuits d'insomnies pour choisir les futurs participants du spectacle, et ce soir, c'est le moment de la révélation des noms des heureux élus. Et alors ? Et alors, il ne sont que 4 à "continuer l'aventure". Alors comment dire ?... Tout ça pour n'en garder que 4. Ben oui, ils devaient être 20 mais finalement on va prendre 20 professionnels et comme ça les 4 débutants on les verra pas au milieu. Bien joué Roger.

Kriss, Sian, Alice et Bryan sont donc instantanement rejoints par tous les vrais artistes du spectacle, qui eux ont dû être choisis sur CV et lettre de motivation par un cabinet de recrutement externe spécialisé dans les spectacles de Michel Fugain aux Folies Bergères, parce qu'on les a jamais (ou presque) vus avant ce soir. Alors comme dirait Michel, "c'est la fête". Allez hop, tout le monde monte dans la navette directe pour Monclar, Lot-et-Garonne (alors Monclar, c'est facile : quand vous sortez des Folies Bergères, vous prenez le métro à Grands Boulevards ligne 8, puis vous changez à République, vous prenez la 3 jusqu'au terminus et à Gallieni vous avez la gare routière, et hop en avant pour Monclar... bon enfin bref).

C'est alors le moment de la grande scène du 3 entre Roger Louret et Jean-Claude Camus. (Souvenez-vous, la semaine dernière c'était la grande scène du 2). Nos deux grands comédiens entrent en scène et se retrouvent autour d'une table et d'un téléphone. Jean-Claude n'est pas content et il le dit à Roger. "Monclar !!! Je voudrais savoir si tu as perdu la tête Roger !!!" Le numéro est bien rodé, de la belle ouvrage. Après les explications de Roger sur l'influence bénéfique de la qualité de l'air du Lot-et-Garonne sur la voix des chanteurs de comédies musicales, Jean-Claude ne sait plus du tout quoi dire. Il décroche alors le téléphone. Son "directeur financier" arrive alors immédiatement pour sauver la situtation. Comme il est directeur financier, il sait de quoi il parle donc tout le monde l'écoute. Après un rapide calcul mental, il en conclue que Monclar c'est cool. Jean-Claude est convaincu, il tape dans la main de Roger. "Tope-là dans ma main, tope-là, hop-là, tope encore une fois" dirait Michel. Happy End.

Ce qui s'en suit n'est que la préparation du spectacle, dont personne sauf le metteur en scène ne sait à quoi il va ressembler : choix, apprentissage et répétition des 137 chansons, organisation de la mise en scène, préparation et répétition des chorégraphies, montage du décor, réalisation des 140 costumes, etc. De la broutille quoi. Ca ne vaut pas 6 semaines de casting à Lille ça ! Ca tombe bien puisqu'on est apparemment à seulement 1 mois et demi de la première. Alors fissa-fissa, les professionnels sont professionnels et les débutants sont professionnels donc ça va super vite. En plus, ils sont tous "plein de gaieté, acharné du travail, enthousiaste, persévérant, expérimenté, sensible, perfectionniste" (rayer les mentions inutiles).

Heureusement, Jean-Claude passe de temps en temps pour voir si tout se passe bien (il doit aussi connaître l'itinéraire pour choper la navette de Monclar donc) et accessoirement "vérifier l'adéquation entre l'intensité théâtrale et la danse" ou des trucs comme ça. Ensuite, il passe un coup de fil aux décors, aux costumes, aux lumières, aux musiciens et il rentre à Paris. Comme il est producteur, il nous dit que "ce spectacle plaira au public". Il avait raison le directeur financier, Monclar c'est cool mais le portable capte pas bien partout.

La "magie du spectacle" nous transporte automatiquement aux Folies Bergères à 15 jours du spectacle, puis 10, puis 1. Ca va hyper vite parce que "le rythme est infernal" alors les cadreurs n'ont pas le temps de filmer ce qui se passe. Roger pique des coups de gueule et dit des trucs comme mon prof de maths en seconde quand personne n'écoutait le cours sur les logarithmes : "et si ça vous amuse, moi ça m'amuse pas du tout". Après ça, tout le monde est bien maté et le travail reprend. Avec "enthousiasme, volonté et énergie" bien sûr.

Heureusement, Jean-Claude passe de temps en temps pour voir si tout se passe bien (je l'ai pas déjà écrit ça ?). Il vient évaluer le moral des troupes et mesurer la température du sèche-cheveux du coiffeur. Lui aussi, il est très perfectionniste. D'ailleurs, à 24h de la première, il découvre les costumes qu'apparemment il n'avait jamais vus (on voit pas bien au téléphone c'est pour ça) et ça ne va pas du tout. Grosse colère. Le costumier a donc une nuit pour refaire 140 tenues sur mesure. C'est formidable, c'est la fête, c'est la magie du spectacle !

Illustration : "Madone à la grenade", Sandro Botticelli, 1487
Texte aussi publié sur http://www.realtv-fr.net/

lundi 5 décembre 2005

Auto-rentabilité


J'ai déjà choisi les habits que je vais porter demain.

Dix minutes de sommeil gagnées.

(Photo : Ben / Charentes, Juillet 2003)

samedi 3 décembre 2005

Chantez, éliminez


Pour tous ceux qui aiment faire du karaoké juste avant de se coucher, M6 à pensé à eux en déprogrammant "Attention Mesdames et Messieurs" le jeudi à 22h30. Alors hop on se prépare une cafetière pleine, on prend des alumettes pour tenir les paupières et c'est parti.

Remarquons que le fameux spectacle commence à Paris la semaine prochaine. Donc évidemment ils sont à la bourre. Mais "Les vrais spectacles se font dans l'urgence" dixit Roger Louret. Donc tout est normal. D'ailleurs, on nous fait remarquer en préambule à quel point les 9 candidats restant ont progressé en 15 jours. Des progrès dinguissimes. En 15 jours, ils sont mêmes arrivés à "un niveau professionnel". Ca paraît incroyable, et pourtant... c'est incroyable. Bref, ils sont tous au top du top, ils ont un "énorme potentiel", ils se sont "enfin trouvés". Mais il va quand même falloir en éliminer quelques uns, la scène doit être trop petite pour tout le monde.

Pendant que les candidats exploitent leur énorme potentiel avec les "coachs" (ici pas de profs, on n'est pas à la Starac, hé ho !), côté production, "il y a de la tension". Alors Jean-Claude Camus passe des coups de fils. Comme ça, pour passer le temps, parce qu'on ne sait pas bien qui il appelle. Ca devait être quelque chose du genre "Allo les costumes ? Ca avance ?... ah super !", "Allo les décors ? C'est bientôt prêt ?... ah génial !". Et après tout va mieux, Jean-Claude est content, tout est réglé. Le hic, c'est qu'apparemment Jean-Claude ne sait pas du tout ce qu'il y a dans le spectacle qu'il produit. Il a dû taper dans la main de Roger Louret un soir après un bon repas en disant "allez je le produis ton spectacle !... garçon, vous nous remettrez une bouteille de Morgon ?". Je ne vois pas d'autre explication.

C'est alors que pris d'un flip énorme, Jean-Claude Camus passe un autre coup de fil. Et Roger Louret arrive. Nos deux comédiens jouent alors devant nos yeux ebaubis la grande scène du 2. Celle où Jean-Claude demande des explications à Roger avec de gros yeux et une grosse voix, tout en fronçant les sourcils. "Alors il y a quoi dans mon spectaaaacle bon sang Roger ?" Une grande leçon pour nos apprentis chanteurs-comédiens. Roger explique qu'il y a 120 chansons de Michel Fugain en 2 heures sur une scène avec 20 personnes qui chantent et dansent dans des tableaux différents qui se succèdent. Et pis des lumières aussi. Comme ça paraît hyper crédible, Jean-Claude est content et "Au théâtre ce soir" se termine.

Du côté de nos candidats, ça compétitionne sévère. Ce soir, nous avons même le droit à deux évaluations, euh pardon "épreuves", pour le prix d'une. Et à chaque fois, des éliminations à la clé pour savoir qui va pouvoir rester tranquille à la maison en décembre. Alors ça danse, ça chante, ça théâtre. Et "tope là dans ma main". Et 5 et 6 et 7 et 8. Et "Viva la vida". (C'est parce que je la fais courte, mais en gros c'est ça). Tout le monde a envie de continuer, tout le monde a envie de tout donner, tout le monde aime tout le monde, tout le monde adore l'esprit de troupe. Arnaud nous explique d'ailleurs que "on est un groupe qui fait un seul, je suis très fier du groupe au singulier". En plus, ils ont un appart hyper cool.

Après les épreuves, ce sont les délibérations du jury. Personne n'est d'accord sur rien, ils ont tous des avis différents sur les candidats, alors c'est pas pratique. Peut-être que Jean-Claude essaye de se venger de Roger après avoir compris que l'explication que ce dernier lui a donné dans son bureau tout à l'heure était totalement fumeuse, mais ce n'est qu'une hypothèse. Bon en tous cas, ils ont tiré au sort... euh consciencieusement choisi d'éliminer Grégory et Anne, en leur donnant des raisons aussi claires que "tu fais bien les choses, etc. et tout" ou "ya du positif ya du négatif ben voilà" ou encore "ya du bien ya du moins bien". Les deux fondent en larmes. Ils vont devoir quitter l'appart hyper cool.

La deuxième salve d'éliminations semble encore plus problématique. Personne n'est d'accord mais ça c'est normal. C'est qu'à chaque fois que le jury prononce un nom, il y a une petite musique vachement angoissante. C'est dire si le choix est difficile. "Ils vont délibérer toute la nuit, une nuit de cauchemar pour les candidats". Ca c'est pas cool d'empêcher les gens de dormir. Alors en attendant le verdict, je vous en souhaite une bonne. De nuit.

Illustration : Andy Warhol, Marilyn, 1962, oil, acrylic, and silk screen on enamel on canvas
(Article aussi paru in http://www.realtv-fr.net/ )

jeudi 1 décembre 2005

Mon petit carnet


Ce soir, j'ai ressorti mon petit carnet. J'ai un petit carnet. Comme ça je prends des notes quand ça me chante, quand j'ai des idées, quand j'ai peur d'oublier. Mais je n'écris plus beaucoup sur mon petit carnet. J'écrivais davantage quand il faisait beau, à la terrasse d'un café pour faire genre occupé, sur un banc pour faire genre inspiré, dans le métro pour faire genre concentré, dans la rue pour faire genre débordé, n'importe où pour faire genre absorbé. Mais bon, là comme il fait froid, je ne sors plus mon petit carnet.

Il est 23h25 et je sors du boulot. Il fait froid, j'aime bien le froid. Mais j'ai la flemme de rentrer à pieds. Le métro part sous mes yeux. Le prochain est annoncé dans 8 minutes. Alors je sors mon petit carnet. Et j'écris dans mon petit carnet que j'écris dans mon petit carnet. Et là j'écris dans mon blog que j'ai écrit dans mon petit carnet que j'écris dans mon petit carnet. Mise en abîme. J'ai le vertige. Encore 6 minutes.

J'écoute Sigur Ros, ça me fait planer, ça me détend. Je relis les notes que j'ai prises dans mon petit carnet. Des trucs débiles, des trucs pas si cons, des listes, des phrases sans début, des phrases sans fin, des instantanés, des impressions, des idées inabouties. Tellement d'idées inabouties. Encore 4 minutes.

J'ai écrit ça quand ? Ah oui je devais voir "Broken Flowers". Tiens j'ai commencé une liste de Noël. Je devais faire des photos noir et blanc. Je n'ai toujours pas acheté "Lunar Park". Ca je devrais le recopier sur mon blog. Je vais l'écrire. Je dois rappeler le dentiste en décembre pour un rdv en janvier. Encore 2 minutes.

Maintenant j'ai envie de rentrer dormir. Je n'ai pas mangé. Demain j'ai une grosse journée. J'aime bien l'hiver. Le métro est arrivé.

(Photo : Ben / Amsterdam , Mai 2005)

mardi 29 novembre 2005

Revenir


Ca c'est chez moi. J'ai l'impression que ce paysage m'appartient. Je l'ai vu tous les jours pendant 20 ans. Le matin et le soir. Il disparaissait seulement quand il y avait des nuages. Mais revenait toujours.
Quand je rentre en Savoie il est est toujours là. Quand je ferme les yeux je le vois. La petite croix qui brille tout en haut. La source de la Doria dans le creux. Cette pointe, cette inclinaison, ces courbes. La forme très lourde du Mont Peney, qui écrase son jumeau le Nivolet. Si l'on regarde bien, il y a même une petite grotte au milieu de la montagne, oui là toute petite. Elle est très sombre et il y a des ossements d'ours dedans. Enfin je crois.
Quand on m'a dit que le Nivolet était plus haut que le Peney, je n'y ai pas cru. Et aussi quand on m'a dit que la croix mesurait plusieurs mètres. C'est grotesque. Elle est minuscule. Elle tient dans ma main.
Je n'y crois toujours pas.

(Photo : Ben / Savoie, Novembre 2005)

Partir


J'aime partir mais je n'aime pas faire mes valises.
J'aime attendre mais je n'aime pas patienter.
J'aime être en partance mais je n'aime pas être en avance.
J'aime quitter mais je n'aime pas arriver.
J'aime abandonner mais je n'aime pas oublier.
J'aime les gares mais je n'aime pas les aéroports.
J'aime le cliquetis des rails mais je n'aime pas le bruit des réacteurs.
J'aime les fenêtres mais je n'aime pas les couloirs.
J'aime flotter mais je n'aime pas voler.
J'aime décoller mais je n'aime pas atterrir.
J'aime découvrir mais je n'aime pas changer.
J'aime revenir mais je n'aime pas faire mes valises.

(Photo : Ben / Entre Amsterdam et Paris, Mai 2005)

lundi 28 novembre 2005

Oh non encore une émission sur le tuning


Quand je vois ça, j'ai envie de brûler des voitures. Mais il fait trop froid. Alors je monte juste le chauffage.

(Photo : Ben / Paris, Septembre 2005)

vendredi 25 novembre 2005

Instantané

J'aime j'aime
Tes yeux, j'aime ton odeur
Tous tes gestes en douceur
Lentement dirigés
Sensualité
Oh stop un instant
J'aimerais que ce moment
Fixe pour des tas d'années
Ta sensualité

Texte : Sensualité (A. Hammond / S. Peiken / A. Red)
(Photo : Ben / Kate in Paris, Novembre 2005)

vendredi 18 novembre 2005

2+2=5


Certaines images ne veulent pas dire grand chose. Un déchet orange sur une algue rouge, ça n'a pas beaucoup d'intérêt. Une main perdue sur une plage déserte, ça peut dire beaucoup de choses. Il suffit d'imaginer. L'homme est là mais n'est plus là. Il a laissé une trace voyante mais la nature est plus forte. Les déchets sont parfois jolis.

C'est comme les pylônes électriques haute tension et les autoroutes au milieu de la campagne, je trouve ça beau. Comme la cicatrice d'Albator.

(Photo : Ben / Morbihan, Novembre 2005)

jeudi 17 novembre 2005

Overbooking


Mon super appareil photo numérique prend des photos floues. Il est tout petit alors il ne faut pas trembler. Mais des fois les photos floues c'est joli aussi. Parfois, on a l'impression de faire de la peinture avec des pixels.

Shirley se faisant rhabiller entre deux prises à côté de sa doublure, ça donne une espèce de faux tableau de Renoir. Rien que ça.

(Photo : Ben / Paris, sur le tournage de "Cabaret Paradis", Juillet 2005)

jeudi 10 novembre 2005

Les rois du pipeau


Allons droit au but. L'épisode 3 est un copier-coller de l'épisode 2. Vous copiez "Paris/Lille" et vous collez sur "Bordeaux/Marseille". Et hop, un épisode tout neuf !

Voici notre sémillant trio de professionnels à Paris, la "ville reine du pipeau" selon Michel Fugain. Ca change, la semaine dernière c'était "la Bérézina à Bordeaux". Enfin, au vu des prestations, il semblerait que Bordeaux, Marseille et Lille soient aussi reines du pipeau, mais après tout, le pipeau est universel. Jean-Claude Camus, qui a toujours le mot pour rire, remarque dépité : "qu'on ait vu ça à Paris, je m'en suis pas remis, et je suis pas prêt de m'en remettre". Merci Jean-Claude, ça donne envie ! On continue quand même ?

Allez, soyons courageux allons plus loin. Si on a traversé la Bérézina la semaine dernière, on peut tout endurer. En tous cas, M6 ne se ménage pas pour nous rappeler à quel point c'est trop trop dur de monter un spectacle, surtout en deux mois au lieu de deux ans. Oui m'enfin bon, c'est qui qui leur a dit de monter ce spectacle en deux mois ? On n'était pas pressé nous. Alors on insiste sur les plantages, les bafouillages, les incertitudes, les tergiversations, l'inexpérience des candidats. On souligne en permanence que la majorité d'entre eux sont mauvais par de petites allusions bien senties comme celle de Roger Louret (qui joue non pas du pipeau, mais de la litote, un autre instrument dangereux) : "là je ne vois pas de graines de talents hallucinantes". On nous rappelle à quel point le choix est difficile par des allusions bien senties du genre : "le choix est difficile" (et effectivement, le choix est difficile). Et on enfonce le clou sur le manque de temps car on est hyper à la bourre, "le spectacle est déjà annoncé partout est rien n'est prêt", on va jamais y arriver, vite des costumes, vite un décor, ahlalala. Heureusement, "on va faire des miracles... on va essayer de faire des miracles". Merci Jean-Claude, ça rassure !

Mais revenons au casting puisqu'apparemment les costumes et les décors ça prend 5 minutes à fabriquer. Alors c'est reparti pour le festival du piercing à l'arcade sourcilière et du débardeur moulant de jeunes qui ont la patate pour "tout donner". Le scénario se répète inlassablement : un petit flash-back de l'audition précédente (comme ça hop, un quart de l'émission est déjà fait), un petit discours de motivation du candidat ("je veux vraiment tout donner quoi, la comédie musicale c'est ma vie, bla-bla"), une chanson massacrée (remarquons au passage que personne ne connaît les paroles des chansons de Michel Fugain, c'est rassurant - nous à force, on commence par les connaître par coeur), un Michel Fugain qui gesticule (forcément entendre ses propres chansons assassinées à longueur de journée ça énerve), un petit commentaire qui casse (genre "tu as beaucoup de qualités cachées"), une phase méga-suspense-de-la-mort-qui-tue (à base de ralentis, de mines déconfites, de regards foudroyants et de musiques dignes de la scène de la douche de "Psychose"), et enfin des hurlements de joie ou une crise de larmes (au choix).

Ensuite, vous avez droit à une démonstration pour réaliser chez vous le brushing miroir avec thermoliss, grâce aux micro-huiles nutritives suractivées par la chaleur du séchoir pour un lissage qui brille vraiment plus longtemps sans frisottis. Ah non, ça c'est la pub, zut.

Et enfin, on termine par le traditionnel cours de danse en 120 minutes chrono. Le cours où il va falloir transpirer pour de vrai. Le cours où on vous accueille en vous disant "ça va être difficile et je vais vous faire souffrir" avec un grand sourire. Le cours où il faut apprendre une chorégraphie complète en deux heures alors qu'on ne sait même pas écrire le mot chorégraphie, et en plus on est à la bourre. Le cours où votre brushing miroir avec thermoliss en prend un sérieux coup. Le cours où il faut montrer qu'on a la gagne, la niaque et/ou la patate. David, le "rebelle insoumis", avait lui "la ouache à donf". Perdu, il n'a pas été pris. Allez allez, on est en retard.

(Article aussi publié in http://www.realtv-fr.net/)

Donnez, donnez, donnez


Oui alors donc l'épisode 2 ? J'ai failli l'oublier mais en fait non, je l'ai regardé quand même. En accéléré certes, mais je connais déjà toutes les chansons de Michel Fugain alors merci bien. Mais j'ai bien compris le message... Alors à l'instar de Michel, j'ai décidé de donner. Donner, donner, donner. Donner un résumé certes mais donner quand même. Car nous les artistes, on aime donner. Donner, donner, donner. "Du fond du corps, du fond du coeur, du fond des tripes" comme dirait Michel. (Enfin attention, donner du fond des tripes ça peut se révéler dangereux surtout en fin de soirée). Donner tout le temps, donner à n'importe quelle heure, donner l'heure aussi ça peut servir, donner n'importe quoi, donner du bonheur, donner de l'émotion, donner de l'énergie. On est hyper généreux, nous les artistes, on est hyper cool (mais on bosse quand même eh oh), on est hyper tout.

Voilà donc le résumé de l'épisode 2, merci au revoir. (Et pas de rappel, j'ai assez donné comme ça ce soir, je suis épuisé, en plus ils étaient nuls à Bordeaux).

Illustration : Source Le Monde de Gwen
(Article aussi publié in http://www.realtv-fr.net/)

jeudi 3 novembre 2005

2005, l'espèce d'odyssée


Hier soir, j'allume mon ordinateur. Je me connecte à internet. Même pas pour regarder un truc cochon, juste pour chercher des infos sur les compléments protéinés (paraît qu'il faut en prendre après le sport pour être aussi musclé que Madonna) et pour télécharger le clip "Hung Up" de Madonna (parce que me demande si je vais mettre le même juste-au-corps rose pour le sport pour être aussi souple). Et pouf. Les pages ne s'affichent plus, mon modem clignote dans tous les sens. J'appuie sur tous les boutons, rien ne se passe. J'éteins, je rallume, ça clignote tout le temps. Mon modem agonise, j'ai l'impression qu'il me parle en morse. Mais je comprends rien. C'est comme HAL disant à Dave dans "2001, L'odyssée de l'espace" : "Do you hear me Dave ?" Alors j'abandonne ces petites diodes hurlantes, je me bouche les oreilles, je ferme les yeux et je me couche.

Ce matin, j'arrive au bureau et j'allume mon ordinateur. Je lance Outlook pour lire mes mails du week-end. J'en ai un du Doctor Machin qui veut me vendre du Viagra pas cher. Un autre de Susan Bidule qui me propose une super affaire. Et pouf. Ecran noir. Mon ordinateur a implosé, plus de signal vidéo. Après 18 coups de fils, 14 musiques d'attente, 8 interlocuteurs différents, 46 combinaisons de chiffres pour passer de menu en menu et arriver à parler à quelqu'un qui me renseigne, j'apprends que ma carte-mère vient de mourir. Comme ça, sans prévenir. Même pas un petit message d'alerte pour amortir le choc. Même pas un signe de faiblesse, je n'ai rien vu venir. La mort un mercredi matin à 9h26.

Cet après-midi, je reviens au bureau. J'ai un message du service maintenance d'hp disant qu'ils ne peuvent plus intervenir demain. Re-coups de fils, musiques d'attente, combinaisons de chiffres, numéro de série, numéro d'affaire, numéro de dossier, numéro d'intervention. Et là, Christopher (c'était Christopher cette fois) me dit que son logiciel ne marche plus et qu'il faut rappeler plus tard. Comme demain par exemple. Mais comme demain c'est loin et que je n'ai rien d'autre à faire, je rappelle 4 fois le service maintenance d'hp. Les 4 personnes me disent toutes que leur logiciel ne marche plus, qu'il y a une panne générale pour une durée indéterminée et qu'ils sont incapables de traiter mon dossier. Je leur dis que c'est un comble, j'appelle car mon ordinateur est mort et ils me disent qu'ils ne peuvent rien faire car le leur aussi. Ils me disent que oui. Je dis que ah bon.

Ce soir je rentre chez moi. Oh un livre.

(Photo : Ben / Amsterdam, Mai 2005)

vendredi 28 octobre 2005

Et maintenant... Battez-vous !


Allez hop c'est reparti pour un tour. C'est parti pour Popstars 14 (oui car 5 Star Academy + 3 Nouvelle Star + 3 Popstars + 2 Entrée des Artistes de l'école Sevran = 13). Donc c'est la quatorzième fois que des jeunes entre 17 ans et demi et 23 ans trois quart vont se battre pour prouver qu'ils sont hyper doués, sous les yeux de gens qui sont persuadés qu'ils font le métier le plus important du monde. On y croit à mort, on est motivé comme des dingues, on va tout déchirer. Du casting, du casting, encore du casting. Comment devenir DRH-spécialiste-en-variété-française (le métier qui ne sert à rien) en restant dans son canapé ? En regardant M6. 282 entretiens d'embauche en 1h20 qui dit mieux ? Alors Attention, Mesdames et Messieurs, ça va commencer...

Tel est donc le nouvel avatar de télé-réalité de M6 qui apparemment a décidé de faire encore plus fort que TF1 en montant un spectacle musical "en un temps record" (sic). Ici, pour le 9 décembre (demain donc), on va mettre en place et en scène un spectacle, caster une troupe de 25 chanteurs-acteurs-danseurs inconnus et non professionnels, leur faire apprendre le spectacle, les faire répéter, et tout ce qui va avec, j'imagine : création de costumes, de décors, engagement d'une équipe de techniciens, financement aussi à l'occase si on a un peu de temps, vente de tickets pour un nombre de représentations tenu pour l'instant top secret... Enfin normalement, le 31 décembre tout ça c'est plié, tout le monde peut manger les restes de dinde à la maison. A côté, la tournée de la Star Academy l'année prochaine à 9, c'est aussi ébourrifant qu'une balade en barque dans le Sahara. Et pourquoi pas filmer un peplum avec 2000 figurants en un week-end aussi ? Le seul truc qui existe déjà à la base, c'est Michel Fugain. Ah bah oui parce que au fait, c'est autour de lui et de ses "40 ans de carrière" (mais quel âge a-t-il ?) que tout cela se fait.

C'est donc avec un enthousiasme somme toute relatif que j'attaque le visionnage de cette énième série d'entretiens de jeunes qui n'en veulent. D'ailleurs pour tout dire, je n'était pas là. Pendant ce temps, je mangeais un tagine aux cailles dans le 12ème avec mon père. Une anecdote qui n'a absolument aucun intérêt, mais est-ce que ça en a plus d'entendre du Obispo mal chanté par des jeunes gens qui mettent trop de gel dans les cheveux et des habits avec tellement de marques écrites dessus qu'ils deviennent totalement flous quand ils passent à la moulinette de la télé ? Question existentielle qui vaut bien un tagine aux cailles. Bref, étant consciencieux, j'ai enregistré l'émission.

Et je dois dire que le résultat est incroyable. Paris, Lille, Marseille, et Bordeaux : des villes qui ont tellement été écumées par les directeurs de casting, les Marianne James et les jury popstariens qu'on se demandait s'il y restait encore des gens qui y chantaient. Et apparemment, la réponse est oui. C'est quand même la nouvelle la plus dingue de la soirée. Des visages qu'on n'avait encore jamais vus. Ils les ont trouvés.

Alors voilà. Le mot d'ordre c'est "Battez-vous !", qui nous sera répété toutes les 10 minutes par notre sémillant jury, j'ai nommé la dream-team de l'expérimentation capillaire pour sexagénaires : Michel Fugain à la péroxydation d'hydrogène sur coupe rase style "dégarni ? moi jamais", Roger Louret au brushing ultra-Elnett-naturel et Jean-Claude Camus à la recoloration noir de geais total-anti-âge. Un document à conserver pour toutes les écoles de coiffure.

Ensuite c'est comme d'habitude. Sauf que là, avant la chanson, les candidats ont droit à 30 secondes de n'importe quoi... euh d'"impro" pardon. Les candidats, même si on les a jamais vus, on les connait déjà : le mec qui est contre "le système" parce que ça fait bien d'être contre "le système"(et qui se fait logiquement jeter par "le système"), celui qui se croit drôle parce qu'il s'habille en Brice de Nice ("Je suis impec, je suis trop content" - "Ah oui ?" répond son voisin), le couple amoureux qui vient passer l'audition en coeur (mais Peter et Sloane c'est déjà pris les gars), la bande de 6 copains tous doués comme par hasard (ce qui justifie l'émission et permet de placer la phrase "les trois professionnels sont ravis, ils rencontrent enfin de vrais talents"), le rebelle qui ne veut pas "rentrer dans les cases" (et chante du Obispo), le fils amené par son père qui semble jouer sa propre vie (genre "je suis fier de toi mais encore plus si tu réussis", bonjour la pression), le "talent caché" dont les parents s'opposent à sa participation (plutôt rassurant du coup), et pour finir, l'opposition entre la brune pétillante et la blonde rayonnante ("Battez-vous !" ils ont dit).

C'est en substance l'épisode 1 "introductif" de cette grande aventure qui commence. La phrase du jour revient à notre nouvel ami du jeudi, Michel Fugain, s'adressant au jeune David : "C'est un métier terriblement difficile parce qu'il implique la valeur absolue de l'être humain. Je suis saltimbanque et toi t'es rien". Alors maintenant les saltimbanques deviennent donneurs de leçons ? Et apparemment c'est pas terminé. Demain promis, je regarde l'épisode 2. J'espère qu'on y verra pas des clowns donner des cours de psycho. Mais ce soir ça ira comme ça, merci mesdames et messieurs.

(Illustration : Rape Of The Sabines, Pablo Picasso)
Texte aussi paru in http://www.realtv-fr.net/

jeudi 27 octobre 2005

Comment bien utiliser 1 euro 20


Mon fils est une drag queen ! On a kidnappé mon bébé à la maternité ! J'ai claqué l'argent du 11 septembre ! Je suis séropositive ! Je sors avec Laura Smet ! Je porte des vêtements ridicules ! Trop cool la vie !

samedi 22 octobre 2005

Et moi qui me note ?


Cette année, la Star Academy s'est acheté une calculatrice. Il devait rester quelques euros dans le budget après l'ameublement du château en Louis XV époque carton pâte et le renouvellement intégral de la garde-robe de Nikos en jeans taille basse et t-shirts moulants le jour, costumes cintrés et cravates satinées le soir. Ces coûts phraoniques n'ont donc semble-t-il pas grevé totalement les caisses d'Endemol, puisque cette année la Star Academy s'est doté d'un nouvel outil super moderne : la calculatrice, donc.

Alors maintenant ça y va. Ca compte, ça calcule, ça compare, ça note, ça somme, ça divise, ça fait des moyennes barycentriques en veux-tu en voilà. On frôle le calcul matriciel en dimension 3 avec triangularisation. Des opérations mathématiques à en perdre la tête. Le pied total. Le kif absolu. De quoi allonger le prime du vendredi d'au moins 20 minutes. On cite des chiffres toutes les 12 secondes, on les met dans la calculatrice Starac, on fait des tableaux, des bilans, des graphiques. Après on compare, on analyse, on décortique. A quand Nikos faisant le prime avec un paper-board et des transparents ?

C'est magique les chiffres. Exemple. Vous êtes dans un cocktail en ville, une petite sauterie très simple, vous mangez du fromage en essayant de ne pas renverser votre verre de vin rouge (parce que vous n'avez pas pris de vin blanc, ça fait mal à la tête après) en même temps. Vous vous rendez compte que c'est de la mimolette au cumin. Ne sachant comment entamer la conversation avec votre voisin, vous dites "il paraît que peu de gens aiment la mimolette au cumin". Et là, c'est le bide absolu. Aucune réaction, vous n'êtes pas crédible, votre voisin s'en fout totalement et vous êtes ridicule. Alors que vous auriez dit : "j'ai lu que seulement 22% des hommes de moins de 35 ans achètent de la mimolette au cumin au moins une fois par an", et là vous auriez eu des "c'est pas vrai !", des "ah bon ! j'aurais pas cru !" et même des personnes autour de vous se seraient retournées pour placer une bonne petite statistique de derrière les fagots en ajoutant "mais moi j'adore la mimolette au cumin !", histoire d'avoir l'air aussi intéressant que vous. Et vous êtes le prince de la soirée.

Endemol a bien compris le pouvoir des chiffres et a appliqué la théorie de la mimolette au cumin à l'échelle de la Star Academy (je ne sais pas si c'est très clair, mais bon je me comprends). Plus vous citez de chiffres, plus vous citez des chiffres précis, plus vous les dites sérieusement, plus vous êtes crédible. Même si c'est toujours autant n'importe quoi qu'avant. Mais au moins, personne ne conteste. Les chiffres ont toujours raison.

Dans les résumés quotidiens on a toujours eu des sous-titres genre "A 15h37, Philippe Lelièvre se rend à la salle de théâtre pour donner son cours". Tout de suite, c'est crédible. A 15h12, on se serait dit que c'est un peu tôt, qu'est-ce qu'il fout dans le parc du château à cette heure-ci, est-ce un vrai prof ? A 15h49, c'est limite le début de la fin de l'après-midi, c'est un peu tard pour se rendre au cours de théâtre dites donc quel manque de sérieux. 15h37, c'est la logique absolue. On y croit à mort. Quelle bonne institution que cette école de chant en banlieue parisienne.

Alors Alexia Laroche-Joubert est allée plus loin. Elle a inventé le carnet de notes. C'est-à-dire que les élèves sont notés en permanence, par tout le monde, pour tout ce qu'ils font. C'est un système de notation tellement complexe qu'il en est immédiatement irréfutable. C'est plus compliqué que le Da Vinci Code, c'est dire si c'est indiscutable. Ils sont notés pendant les primes par je ne sais combien de "profs" (dont Michael Jones, qui vient donc seulement pour taper des chiffres le vendredi, un peu comme Sophie Favier lisant avec brio les boules du loto). Ils sont renotés ensuite en "évaluation" (d'où le nom) le lundi par encore plus de profs, dont 3 de chant. Après vous avez une bonne douzaine de notes différentes, sachant que les notes du prime comptent pour moitié, combien vaut le blaser en cuir avec épaulettes en jean de Nikos ? (à 10 euros près). Personnellement, je n'en ai aucune idée.

L'essentiel, c'est qu'Alexia s'y retrouve. Elle peut arriver fièrement le mardi avec des listings de chiffres dans les bras en disant "Bravo, votre moyenne est passée à 12,67 cette semaine, c'est une augmentation de 0,08 points, félicitations". Eh oui, c'est un système tellement évolué que c'est au centième de point que ça se joue. Alors du coup c'est encore plus facile ensuite pour dire "Alors Magalie ta prestation était un désastre, tu as eu 9,82 : tu es une vraie déception, ça ne va plus du tout, tu es en chute libre, tu es nominée cette semaine". C'est magique les chiffres.

L'autre soir, Nikos s'est adressé aux profs en leur disant "J'espère que vous n'avez pas noté Mariah Carey !". Ahah. Ben oui quelle humiliation : être réduit à un nombre entre 0 et 20. La racine Carey se compte en millions (de dollars). Et toc.

(Illustration : Chiffres et constellations amoureux d'une femme, Joan Miro)
Texte aussi paru in
http://www.realtv-fr.net/

vendredi 21 octobre 2005

I Love Rock'n Roll


C'est parfois bien d'aller voir des groupes qu'on ne connaît pas trop. Ca donne l'impression de partir à l'étranger, mais en prenant le métro. Après Heather Nova, Tom Mc Rae et Eels, j'ai remis ma veste en cuir de grand aventurier des salles enfumées et je suis allé voir Grand National en concert. Comme ça, pour voir. Juste parce que j'aimais bien une de leur chanson, Drink To Moving On. Je trouve le clip marrant. Ce sont des gens en forme de cubes qui vivent dans la vie normale. Mais quand ils se rencontrent et qu'ils se touchent, c'est comme dans Tetris : si ça forme une ligne, elle disparaît. Alors on retrouve des gens avec seulement les pieds et un cube dessus. La discrimination apparaît. Car pas de corps, pas de job. C'est n'importe quoi, j'aime bien. Au concert, on était plein de cubes. J'ai touché personne des fois que ça me fasse disparaître. C'était hyper bien. C'est hyper nul ce que j'écris.

(Photo : Ben / Chez Damien, Mai 2005)

lundi 17 octobre 2005

Le train n°1005 partira voie n°10 à 18h34

Bienvenue Raphaël ;-)
(Et en attendant, Letchi n'a plus le temps d'updater son blog...
Photo : Ben / Gare du Nord, Mai 2005)

Certitude à géométrie variable


J'ai longuement hésité à auto-censurer mon post précédent, celui où je parle de religion(s). 24 heures après, je ne pensais plus ce que j'avais écrit. Enfin pas tout. Des morceaux. Je ne savais plus trop. Je n'étais plus trop sûr de penser ce que je pensais. Ca m'arrive souvent. Tout le temps même. Je n'ai aucune certitude.

La preuve, je suis toujours d'accord avec tout le monde.

Non pas parce que je trouve que les autres ont foncièrement raison, ou plus raison que moi, mais parce je pense toujours qu'ils ont des raisons (nuance !) de penser ce qu'ils pensent. Je n'ai aucun orgueil à ce niveau là (hélas). Même si je ne pense pas la même chose, je me dis que de leur point de vue, on peut justifier leur façon de penser. Je peux justifier la bêtise, la méchanceté, la médisance, même si je ne la partage pas (... pas toujours). J'accorde toujours le bénéfice du doute. Il n'y a pas de vérité. Il y a une vérité propre à chacun. On peut regarder une chose sous des angles différents et les trouver tous justes et pertinents.

Alors il n'y a pas de raison. Je peux m'accorder à moi aussi le bénéfice du doute. Même si je trouve que j'ai écrit des conneries, je les ai pensées à un moment donné. La vérité est aussi dans l'instant. Elle est variable dans le temps, à chaque seconde, alors je peux excuser le moi d'il y a 24 heures et une poignée de secondes d'avoir pensé ce qu'il a pensé.

C'est comme quand on regarde de vieilles photos et qu'on ne se reconnaît pas dessus. C'était vraiment moi ? Pourquoi portais-je ces vêtements ? Aimais-je cette coupe de cheveux ? Quelle perception avais-je de moi à ce moment là ? Et si je mourrais toutes les secondes ?

(Photo : Ben / Lyon, Mars 2005)

jeudi 13 octobre 2005

יום הכפורים (Kippour je crois... je crois ?)


Aujourd'hui, j'ai reçu une lettre de mon oncle curé en Dordogne. Il me dit qu'il m'attend pour un séjour dans le Périgord. Ca fait longtemps que je ne l'ai pas vu mais je l'aime beaucoup, je pense souvent à lui, je me dis qu'il faudrait que je lui écrive, que je lui donne de mes nouvelles, mais je ne sais pas quoi dire. J'ai pris beaucoup de recul par rapport à la religion. Petit, avec mes parents, nous allions à la messe tous les dimanches. Il fallait se lever, s'habiller, aller à l'église, écouter, chanter, rester debout... je n'y comprenais rien. Mais je le faisais parce qu'on me disait de le faire.

Plus tard, j'ai compris des choses, qu'on ne m'avait pas expliquées au catéchisme. On nous mettait sur les épaules des enjeux beaucoup trop lourds quand on a seulement 10 ans et on nous laissait gérer ça tout seul ensuite. J'ai eu l'impression qu'on m'avait menti, que la frontière du bien et du mal n'était pas forcément là où m'avait dit. Que ceux qui prétendaient savoir ne savaient pas forcément. Qu'ils répétaient des choses qu'on leur avait dites. Que ceux qui donnaient des leçons n'étaient pas toujours les plus exangues en immoralité. Je me suis senti trahi, car le mensonge est quelque chose qui me terrifie. Et j'ai appris à déculpabiliser.

Aujourd'hui, c'est Kippour. Je ne peux pas y échapper car nous avons une synagogue en dessous du bureau, et ils prient toute la journée les fenêtres grandes ouvertes. Ils chantent tous ensemble du matin jusqu'au soir. C'est totalement respectable et c'est très bien d'y croire. Je trouve ça formidable de croire en quelque chose. Mais pourquoi les fenêtres grandes ouvertes, sachant que tout l'immeuble va entendre. Je ne conçois la prière que dans un recueillement total, entre soi et Dieu, entre soi et quelque chose, entre soi et soi. J'avoue que ce manque de discrétion me dérange. Si j'ai un truc à dire à Dieu, je ne vais pas le hurler à la fenêtre.

Mais je n'ai plus grand chose à dire à Dieu. Je n'ai pas demandé l'absolution de mes péchés depuis bien longtemps. Je ne veux plus m'excuser. Demander pardon. Pardon de quoi ? Je vais peut-être aller voir mon oncle curé dans le Périgord. J'adore le foie gras.

(Photo : Ben / Reims, Septembre 2005)

mardi 11 octobre 2005

Novocaïne For My Soul


Je n'ai plus le temps d'écrire. Je me couche à des heures indues, je me lève à des heures totalement indues (7h30, j'ai l'impression que c'est le milieu de la nuit), je bois 218 litres de café par jour, ça me donne des palpitations cardiaques immédiates. J'adore ça. Je bosse toute la journée, je ne prends quasiment pas de pause, je ne lis même plus les blogs et les infos sur internet. Je m'énerve beaucoup plus qu'avant au bureau, surtout si on comprend pas tout de suite ce que j'explique, même quand j'explique mal. Je ne filtre plus les appels (j'essaie). Je ne chatte plus, ça ne m'amuse plus. Je me coupe les cheveux toutes les semaines. Je bois un verre de vin rouge le soir. J'ai acheté 5 litres de soupe Liebig en brique. J'ai deux semaines de linge sale de retard. Je ne repasse pas mes chemises. Ca fait des mois que je ne suis pas allé au cinéma, ça ne m'est jamais arrivé de ne pas y aller pendant autant de temps. J'ai vu 3 concerts en 8 jours. J'ai fait une liste d'expos et de pièces de théâtre qui m'intéressent, j'en ai rempli une page. J'ai acheté un carnet exprès. Chez Muji. 7 euros 25. 10 minutes d'attente en caisse. J'ai failli m'énerver. Qu'est-ce qui se passe ?

(Photo : Ben / Amsterdam, Mai 2005)

mercredi 5 octobre 2005

Je ne donne pas


On dit de laisser le temps faire
Car il répare tout pas à pas
Tous ces serments toutes ces prières
Ne comblent pas le vide en moi
Je préfère croire à l'enfer
Si on me ment, je ne donne pas

Est-ce que les trains arrivent à l'heure
Même quand on ne les attend pas ?
Ou sont-il seulement un leurre
A l'impatience qui gronde en moi ?
La première fois, j'ai toujours peur
La deuxième fois, je ne donne pas

Chaque fois cela recommence
Ils veulent qu'on soit super sympa
Donner rachète notre conscience
Qui est déjà sous les gravas
Je n'ai cure de leurs souffrances
Je suis méchant, je ne donne pas

Toute cette misère en évidence
Qu'on nous vend au téléachat
Est un miroir de complaisance
Qui guérit le mal par le bas
Ils disent que j'ai de la chance
Si j'ai le choix, je ne donne pas

La somme de tous nos silences
Est un infâme brouhaha
Celui qui dira ce qu'il pense
Gagnera leur pluie de hourras
Moi je ne veux pas de récompense
Je ne bouge pas, je ne donne pas

Qui cherche l'équation ultime
Qui résoudra tous nos tracas ?
J'aime mon nid de soldat-mime
Qui n'ira jamais au combat
Je ne veux pas creuser l'abîme
Je fais semblant, je ne donne pas

Il est des rêves comme de l'enfance
Ils sont restés au fond là-bas
Partis avec mon innocence
Quand est-ce que tu me diras
Pourquoi tu as pris tes distances ?
Ne réponds pas, je ne donne pas

Je n'aime pas les condoléances
Quand elles ne me concernent pas
On dit qu'il faut saisir sa chance
Dis-moi, est-ce que tu reviendras ?
L'attente est chaque jour immense
Elle passera, je ne la donne pas

(Photo : Ben / Mayenne, Juillet 2003)

vendredi 30 septembre 2005

Happiness beneath a perspex dome


Je suis content. Je sais quand je suis content au fait que, quand je rentre à pied chez moi, je traverse les rues n'importe où. Je fais pas gaffe aux passages piétons et je marche à côté des trottoirs. Une espèce de truc de rebelle dingue. Une sensation de liberté inouïe.

Je suis content parce que dans quelques jours je vais voir mon idole. Bon enfin non, c'est pas vraiment mon idole mais ça doit être le chanteur que j'ai le plus vu en concert alors je fais comme les filles du premier rang, je dis que c'est mon idole. Mardi, je vais voir Tom Mc Rae. J'ai hâte, j'ai pris ma place il y a des mois. Sa voix me donne des frissons.

Je n'ai pas aimé tout de suite. Je l'ai découvert avec End Of The World News, son "tube". Vous savez, ça dit : "This is the end of the World News sponsored by God". Ca passait à la radio, j'aimais bien, j'ai acheté son album éponyme dans un magasin d'occasions, pour voir. Au début, à la première écoute, je trouvais ça un peu sombre, noir, triste. Eh ben en fait c'est sombre, noir et triste.

Mais en ré-écoutant j'ai aimé. Car j'ai compris que la noirceur et la tristesse peuvent être mues par une énergie vitale, parfois débordante. Il y a souvent de la vie dans la souffrance et beaucoup plus de morbidité dans la gaieté. C'est un avis désespéré mais curieusement optimiste. C'est le mien. Je ne dis pas qu'il faut vivre dans la souffrance mais qu'elle est inhérente à l'existence et parfois régénératrice. Je trouve ça sain.

Voilà ce que m'évoque Tom Mc Rae. Et ses chansons qui paraissent si simples. Voilà ce que m'évoquent la violence de The Boy With The Bubblegun, le lyrisme de 2nd Law, l'énergie mélancolique de A & B Song, la douceur de One More Mile. Voilà ce que je ressens quand j'entends cette voix déchirante, tranchante, qui me dit : "I spend my days beneath a perspex dome, I think that I have finally come home".

Quand je ne me sens pas bien, j'écoute cet album. Je regarde aussi le monde sous mon dôme en plexiglas et je me dis qu'il est tout petit. Alors je suis de nouveau prêt à aller dehors, et je traverse les rues en dehors des passages piétons. Mardi, je vais voir Tom Mc Rae.

(Photo : Ben / Paris, Septembre 2005)

mercredi 28 septembre 2005

Comme ça en passant


En prenant le métro, je vois cette affiche : Il y a bientôt au forum des images un festival de films réalisés avec téléphone mobile.
Et pourquoi pas un festival des meilleures sonneries monophoniques de portable ?
Et pourquoi pas un festival des plus belles conversations sur Nokia 5210 ?
Et pourquoi pas un festival des plus longs SMS écrits sans un mot du dictionnaire ?
Et pourquoi pas un festival des films réalisés dans le noir ?
Et pourquoi pas un festival des livres écrits avec les pieds ?
Et pourquoi pas un festival des plus beaux fonds d'écrans Windows ?
Et pourquoi pas un festival de la meilleure cuisine au micro-onde ?
Et pourquoi pas un festival des livres écrits entièrement debout dans le métro entre Châtelet et Etoile en essayant de se tenir à la barre du milieu le soir à l'heure de pointe ?
Et pourquoi pas un festival des films avec un décor composé exclusivement de meubles Ikea ?
Et pourquoi pas un festival des films mettant en vedette des castors violets ?
Et pourquoi pas un festival des films pris au camescope quand on a oublié de l'éteindre ou quand il se déclenche tout seul et que ça filme pendant une demi-heure le sol alors qu'on est en train de marcher ?
Et pourquoi pas un festival des films filmés sans faire exprès, écrits avec les pieds dans le métro à l'heure de pointe et joués par des castors violets parlant exclusivement en language SMS dans le noir à l'intérieur d'un micro-onde à Ikea ?
Et pourquoi pas j'irais dormir moi ?

Check-up de rentrée

Déjà la fin du mois de septembre. Je ne l'ai pas vu passer. Alors en rangeant un peu mes affaires, je fais le bilan de mes lectures de la rentrée...

une étude comparative sur les cafetières super-perfectionnées du BHV...

une analyse gastronomique sur les nouveautés culinaires de chez Picard...

un dossier complet sur Jonathan Rhys Meyers...

une critique détaillée du film de David La Chapelle qu'il faut que je voie...

... et le sublimement cauchemardesque "Last Exit To Brooklyn" que je viens de finir.

mardi 27 septembre 2005

Tu montreras ma tête au peuple


Dimanche, j'ai regardé le résumé de Star Academy. Un bon vieux résumé des familles comme on les aime, avec des larmes, de la sueur et du sang. Il est bien pratique le résumé du dimanche, car il permet de ne pas suivre l'interminable soirée du vendredi. On sait tout de suite qui est le viré de la semaine au début, et après on a le visionnage du visonnage de l'émission, appelé aussi "debrief prime" en language technico-staracadémycien, avec Raphie, appelée aussi "la maestra du debrief prime" en language technico-staracadémycien (si si c'est écrit en bas de l'écran, quand par exemple Raphie ouvre une porte c'est marqué : "la maestria du debrief prime ouvre une porte", comme ça tout le monde comprend).

Donc on voit les meilleurs moments du prime, et aussi les pires, mais comme les pires sont les meilleurs (enfin je me comprends), pas besoin d'en voir plus. Et puis si c'est pour se taper Hélène Ségara et Florent Pagny une semaine sur deux, autant regarder zéro semaine sur deux comme ça on gagne du temps. Ben oui j'ai l'impression qu'ils sont tout le temps là Pagny et Ségara, il doit y avoir une sorte de système de garde du vendredi chez les chanteurs de variété française. Je ne sais pas s'ils désignent à la courte paille qui va se taper le duo du vendredi avec Jérémy ou Alexia (sachant qu'ensuite il faudra dire un truc du genre "il/elle a très bien chanté, j'étais vraiment très heureux de faire ce duo avec Jérémy/Alexia, au fait je suis en concert à Bigoudi-les-Farigoules le 12"), mais ça doit être quelque chose comme ça. Je ne vois pas d'autre explication. Et puis des fois, Hélène Ségara est remplacée par Lara Fabian, qui doit faire les gardes d'urgence.

Alors cette semaine, enfin la semaine dernière, nos médecins de nuit de la chanson ont interprété tout un éventail de ballades aussi variées que "Et un jour une femme" de Florent Pagny ou "Con te partiro" de on-sait-plus-qui tellement tout le monde l'a chanté. Des trucs que même quand on écoute jamais, on connaît par coeur, ce qui est quand même assez dingue. Bref "une grande soirée d'exception" comme toutes les semaines, ce que Nikos ne manquera pas de nous le rappeler tous les quarts d'heures au cas où on oublierait.

Mais la grande orignalité cette semaine, c'était la présence d'un orchestre philarmonique. Un mot un peu bizarre pour dire qu'il y a beaucoup plus de gens que d'habitude sur le plateau (des musiciens) et que les élèves portent des oreillettes encore plus grosses que d'habitude pour essayer de chanter un peu moins faux. Ce qui, on le comprend, change donc un peu tout. C'est sensé être beaucoup plus casse-gueule, donc les élèves sont beaucoup plus stressés, et nous on est donc beaucoup plus contents.

Grâce au "debrief prime" de Raphie, je sais donc à quoi j'ai échappé vendredi soir, en ayant eu la bonne idée d'aller voir une pièce de théâtre sur la révolution française, pendant laquelle j'ai dormi à peu près 2h sur 2h40 (mais quelles 40 minutes, vraiment). Pendant que je voyais Danton se faire guillotiner, j'échappais à un duo entre Alexia et Grégory, le vainqueur de l'an dernier, sur une chanson de Queen. Un grand moment d'apologie de la royauté donc. D'ailleurs c'est écrit "Alexia a eu le privilège de chanter avec Grégory Lemarchal", ce qui veut sans doute vouloir dire qu'elle ne chantera jamais avec Mariah Carey, elle. Ou même Yannick Noah. Elle a déjà le privilège de chanter déjà avec Grégory, qu'elle ne vienne pas se plaindre.

J'ai aussi échappé à un duo entre Julie Zenatti qui chantait fort et Maud qui chantait faux, et un autre duo entre Daniel Powter qui chantait anglais et Jill qui chantait en belge. Alors définitivement, moi je dis abolissons les privilèges. Et coupons des têtes. Surtout de ces privilégiés qui vivent dans des châteaux ! La semaine prochaine, une autre tête sera coupée. Avant de mourir, Danton avait eu cette phrase : "Tu montreras ma tête au peuple, elle en vaut bien la peine." Danton aurait-il fait la Starac ? Ce souffle de Terreur est finalement très excitant.

(Article aussi paru in http://www.realtv-fr.net/ )

lundi 26 septembre 2005

Voeux pieux


Je relisais cette phrase d'Hitchcock qui disait : "Les titres doivent être comme des films facile à se souvenir sans être familiers, intrigants mais jamais évidents, chauds mais rafraîchissants, suggérant l'action, donnant un indice sans jamais révéler l'intrigue."

C'est marrant, parfois j'ai envie d'écrire juste parce que je trouve un mot joli. Je peux imaginer tout un texte juste autour d'un mot ou d'une phrase qui m'est venue à l'esprit. Comme ça. Je me dis que l'envie et l'imagination sont des choses très mystérieuses.

(Photo : Ben / Paris, Le Père Lachaise, Mai 2005)

samedi 24 septembre 2005

Où étiez-vous passés ?


Je me rends compte que la semaine est passée à une vitesse hyperdingue. Enfin la semaine dernière aussi. Et celle d'avant. Bref. Quand on fait des trucs, le temps passe plus vite mais je parlerai de ma théorie sur le temps une autre fois. (Quand j'aurais le temps).

La semaine dernière, je suis allé voir Marie Laforêt en concert. C'était un beau concert. D'aucuns diront que c'est un truc de bobos parisiens d'aller voir Marie Laforêt en concert (je ne citerai pas de noms !). Mais c'était très bien, simple, belles chansons, émouvant. Après sa première chanson, elle dit au public "où étiez-vous passés ?". J'ai eu un frisson.

(Photo : Ben / Cannes, Mai 2005)

vendredi 23 septembre 2005

La mégapatate


Le matin, j'aime bien boire un café au bistrot en bas du bureau en lisant Métro.

Ce matin, l'horoscope de Métro me dit : "Vous êtes en pleine forme avec un moral d'acier. Votre vie sentimentale vous satisfait pleinement. Vous êtes au top du hit-parade de la séduction, en pleine possession de vos atouts-charme."

Effectivement, c'est exactement ce que je me disais au réveil en me regardant dans la glace de la salle de bain... à quelques détails près quoi. Faudra que j'en parle à mon psy.

(Photo : Ben / Amsterdam, Mai 2005)

On dirait du Bourdieu (au secours)


Suivant maintentant de près les palpitantes aventures de Navarro et de ses mulets, j'ai fait une fascinante découverte. J'ai compris le pourquoi du comment de ce qui clochait dans l'épisode de la semaine dernière. Un truc dingue. En fait le producteur de Navarro n'est plus Pierre Grimblat comme au début (le père également de l'inénarrable "Instit"). Sa société Hamster a été racheté par Jean-Luc Azoulay, l'ex-patron d'AB Productions. C'est donc Azoulay qui produit Navarro maintenant. Il a troqué "Hélène et les garçons" contre "Navarro et les mulets". Voilà, j'avais déjà vu cette inimitable "patte" quelque part. Il manquait les rires enregistrés, c'est ça qui clochait. Ca n'intéresse personne ? Ah.

Alors ensuite, je constate avec émoi les chiffres d'audience de ce fameux épisode de la semaine dernière : 9 millions de télespectateurs. C'est énorme. Quand on pense qu'au cinéma, on trouve qu'un film qui fait 600.000 entrées est un carton, ça fait réfléchir sur le pouvoir de la télé. 9 millions de personnes ont utilisé leur temps de cerveau disponible à regarder Navarro la semaine dernière.

Je ne sais pas si la télé a réellement un pouvoir, moi je pense plutôt qu'elle joue le rôle d'anxiolitique pour beaucoup de gens, dont moi sûrement. Je ne prends pas de médicaments, je regarde la télé. C'est un régulateur d'angoisse. L'art est angoissant parce qu'il nous confronte à nos propres émotions, met en perspective notre vécu et nous confronte à la vérité. Pas la télé.

La télé occupe seulement une partie de notre temps, pour éviter de penser à autre chose, pour remplir le vide. C'est rassurant, c'est confortable, je suis conforté dans mon erreur et mon aveuglement, elle dit que des trucs que je sais déjà ou que je suis déjà prêt à penser. C'est d'ailleurs très pervers parce que ça m'incite à regarder encore, puisqu'elle est toujours d'accord avec moi. Je ne prends pas de risque. Le problème c'est que pour être heureux, il faut prendre le risque d'être malheureux.

Oui je pense que Navarro a du pouvoir. Il a le pouvoir de calmer momentanément 9 millions d'angoissés. Ce n'est pas rien. Je ne crois pas que ce soit beaucoup plus grave que ça.

(Photo : Ben / Paris, Septembre 2005)

lundi 19 septembre 2005

Le choc


C'était là. Devant moi. Evident. Limpide. Tout était si juste. Si précis. Si vrai. Si exactement ça. Il n'y avait rien à ajouter. Rien à dire. Juste à regarder.

Mon coeur battait plus vite. Je comprenais tout. Tout d'un coup. J'étais d'accord avec tout. C'est tout. Magnifique. Drôle. Bouleversant. Indispensable.

En sortant, j'avais envie de vivre. Il faut aller voir l'expo Martin Parr. Enfin non, puisqu'elle s'est finie hier. Mais j'ai acheté le livre. Pour encore avoir envie. De vie.

(Photo : Ben / Paris, Septembre 2005)

C'est bien la peine de faire du tri sélectif


"Quatre jours !! " me dit la concierge de l'immeuble d'à-côté. "Quatre jours qu'ils ne sont pas passé !! J'ai appelé la mairie, ils m'ont raccroché au nez ! S'ils ne passent pas demain ça fera cinq jours !". Bientôt on ne pourra plus pousser la porte pour sortir de chez soi. Chouette.

(Photo : Ben / Paris, Septembre 2005)

dimanche 18 septembre 2005

La traversée de Paris


Aujourd'hui, déménagement de frigo avec Dominique et Dominic. Mon activité préférée ? Déménager des frigos le dimanche.

Je faisais le chauffeur. Pour faire l'aller-retour 15ème-Vincennes, nous avons mis 3 heures. A l'aller, nous avons traversé Paris ("ça ira plus vite"), au retour nous avons pris le périph' ("ça ira plus vite"). A 17h, j'étais aussi épuisé que si j'avais couru un marathon. On n'a pas eu le temps de ramener la machine à laver, il aurait fallu refaire un aller-retour.

Alors je suis rentré chez moi. Sur le chemin, j'ai acheté une crèpe au sucre, et je suis allé acheter des mousses au chocolat (au lait, de chez La Laitière, elles s'appelent "Secret de mousse"). Je ne sais pas pourquoi, je n'aime pas particulièrement la mousse au chocolat. Ca doit être le truc "Secret de mousse", je me suis dit "tiens je vais essayer" alors que je ne mange jamais de mousse au chocolat. Encore une victime du packaging.

Chez moi, je me dis qu'il est temps de passer l'aspirateur. Mais avant ça je me repose. Du coup je m'endors. Je me réveille, il n'y a rien à la télé. J'hésite entre regarder les épisodes de "Twin Peaks" que j'ai enregistrés et les épisodes de "Desperate Housewive" que j'ai téléchargés. Finalement je regarde le journal de 20h en passant l'aspirateur, ah oui c'est vrai j'avais oublié l'aspirateur.

C'est n'importe quoi, rien ne s'est passé comme prévu.

(Photo : Ben / Paris, Juillet 2005)

samedi 17 septembre 2005

Derniers soldes avant liquidation


Il y avait quelque chose d'indécent dans cet été qui ne voulait pas finir. Presque gênant. On n'osait pas lui dire de partir. Que c'était fini. Qu'il fallait rentrer. Qu'il faudra revenir une autre fois.
Comme quand on est chez quelqu'un en fin de soirée, et qu'on sait qu'il faudrait se lever pour dire au revoir. Parce que c'est l'heure. Parce que c'est comme ça. Mais on ne le fait pas parce qu'on a peur de briser un fragile équilibre. Et parce qu'il faudra ensuite en reconstruire un autre. Ailleurs, plus tard, autrement.
C'est toujours étrange comme période. On ne sait pas trop quoi faire, comment s'habiller, s'il faut continuer ou faire encore un peu semblant. Mais ça n'est plus décent de porter des tongs un 15 septembre.
Moi aussi j'ai bien essayé. Je suis allé manger au parc encore une ou deux fois pour profiter du soleil, comme au mois de juin. Mais je sentais bien que ce n'était plus pareil, qu'il y avait quelque chose d'irrémédiable. Je savais que ce serait la dernière fois. Qu'on ne pouvait plus revenir en arrière.
Mais je n'ai rien dit. J'ai bien vu que sa courbe n'était plus la même, avant il ne passait pas si vite derrière les immeubles. Et j'ai bien senti que son ardeur n'était plus la même non plus. Ce n'était plus comme avant. J'ai fait comme si.
On essaie toujours de revivre des moments qu'on a appréciés. Le bonheur est fugace. Il n'existe que par instants et ne nous laisse que des traces rémanentes. On passe notre temps à essayer de réunir les conditions pour que ces instants reviennent. Même si l'on sait pertinemment que c'est impossible.
Et ce matin j'ai compris. Il faisait beau. Je n'avais pas pris de veste. Je suis sorti. C'était fini.

(Photo : Ben / Londres, Le sac de Cathie à Regents Park, Juin 2003)

jeudi 15 septembre 2005

Allez hop


Un bouillon de poule, un petit suisse, et au lit.
Ya des soirs comme ça.

(Photo : Ben / Paris, Septembre 2005)

Navarro j'écoute


Je ne regarde jamais Navarro. C'est au-dessus de mes forces. C'est impossible. Je trouve que Roger Hanin joue comme une patate.

Ce soir je zappe et je tombe sur Navarro. Navarro entre dans un bureau. Il dit "Salut les mulets". Dans son bureau, il y a Filip, du boys band Les 2Be3, et Anthony Dupray, qui jouait dans "Premiers Baisers".

Ensuite, Navarro sort de son bureau. Il croise Marie Fugain, la fille de Michel. Elle lui dit "J'ai consulté le dossier médical, M. Legrand est devenu stérile après une opération de la prostate".

Comment est-ce qu'on peut trouver cela crédible ? Et si justement le but n'était absolument pas que tout cela soit crédible ? Ca me donne presque envie de regarder.

(Photo : Ben / Paris, Septembre 2005)

mercredi 14 septembre 2005

Aucun intérêt


Je ne retiens pas les chiffres. Encore moins les dates. Je suis incapable de retenir un numéro de téléphone, je ne connais aucune date d'anniversaire par coeur. Même celles de mes amis.

Je me rends compte à l'instant que j'ai oublié l'anniversaire de mon filleul. C'était au début du mois de septembre. La honte. J'ai 15 jours de retard. L'année dernière aussi.

Vendredi dernier, j'ai oublié mon rendez-vous chez le dentiste. Depuis vendredi, je me dis qu'il faut que je l'appelle et j'oublie tous les jours. Ca va faire une semaine.

Des fois j'oublie même mon âge quand on me le demande. Je le recalcule à partir de ma date de naissance. Je la connais elle. Elle est facile à retenir.

Par contre, j'ai une très bonne mémoire des visages. Je suis physionomiste. Je pourrais reconnaître dans la rue quelqu'un qui était dans ma classe de CM1.

Je retiens aussi les noms. Je pourrais citer les noms de presque tous les acteurs qui ont joué dans "Hélène et les garçons". Karine Lollichon jouait Nathalie. Ca n'a aucun intérêt de le savoir. Et c'en est presque inquiétant.

Tout à l'heure dans le métro, en rentrant de la salle de sport (encore) j'étais assis en face de Yoni, de "L'île de la tentation 2" (décidément). Je pense que personne ne peut reconnaître Yoni de "L'île de la tentation 2" et se souvenir qu'il a embrassé Roxanne et Vanessa il y a deux ans. Enfin j'espère. Ca n'a absolument aucun intérêt.

Comment est-ce que je peux retenir des trucs pareils et oublier l'anniversaire de mon filleul ?

(Photo : Ben / Avignon, Juillet 2005)

Il est trop beau Albator


Aujourd’hui, Albator se bat contre les Sylvidres.

L’Atlantis doit continuer d’avancer vers la nébuleuse de l’hippocampe. Elle se situe au delà des pléiades.

Des Sylvidres apparaissent dans le vaisseau. Mais rien à craindre, ce sont des ombres. Marisse devient fou. Il croit voir sa fille Madeleine. Mais c’est une Sylvidre.

On aperçoit enfin la nébuleuse de l’hippocampe. Albator est absolument sûr que cette constellation doit cacher une base de Sylvidres.

Une vraie Sylvidre s’est glissée à bord. Albator veut tuer la Sylvidre mais Marisse croit que c’est sa fille. Que chacun regagne son poste de combat.

Demain, Albator se battra encore contre les Sylvidres.