jeudi 28 juillet 2005

En route vers l'optimisme


Vendredi soir, je pars en vacances.

Je vais emmener dans mon sac les 18 livres que j'ai entamés cette année sans les finir.

Comme ça en même temps ça me permettra de faire de la muscu.

mercredi 27 juillet 2005

Le mardi c'est tentation


Et c'est reparti pour un tour au Costa-Rica. Nos joyeux couples-cobayes continuent l'"aventure"... Encore une fois, le tryptique "saut en parachute / déjeuner au soleil / feu de camp" fait un miracle. On a un peu l'impression de regarder toutes les semaines la même émission mais c'est pas grave, de toute façon moi ce qui m'intéresse c'est la faune et la flore du Costa-Rica.

Saviez-vous à ce propos que le Costa-Rica offre une flore et une faune hallucinantes, 10% des papillons de la planète vivent ici, 857 espèces d'oiseaux, 1 200 variétés d'orchidées, 150 espèces de grenouilles, des jaguars, des crocodiles, des kinkajous... des plages de rêve sur l'Atlantique et le Pacifique, 20 parcs et réserves naturels... Bon bref tout le monde s'en fout des kinkajous, revenons plutôt aux aventures de Roberto, Gwen et compagnie, ils ont plein de trucs intéressants à nous dire. Et puis comme dirait Laurence dont j'admire toujours autant le sens de la synthèse, à propos du Costa-Rica : "C'est beau, c'est bien."

Aujourd'hui c'est la Journée "Détente & Découverte" nous annonce fièrement la GO Céline Géraud. On est ravi pour elle, c'est effectivement plus sympa comme concept que "Stress & Ennui". Enfin je crois. Les équipes se forment : Sam/Louise, Roberto/Maeva, Nicolas/Virginie, François/Annabelle, Gwen/Khalid, Laurence/Stéphane, Lalie/Cyprien, Marion/Matthieu. Ca nous fait un beau catalogue de prénoms comme ça. Tiens profitons-en pour voir qui est qui...

- SAM : La bête aux aguets.
Prêt à dégainer à tout moment, on sent bien que Sam n'en peut plus. Il n'en peut plus surtout de pérorer indéfiniment sur le fait que "c'est clair qu'il faut le vivre pleinement" et que "c'est clair qu'on a les mêmes points communs" (sic) et que "c'est clair que le paysage est merveilleux" et que "c'est clair qu'on a la même vision de la vie". Cet hédonisme de bon aloi (et d'à-propos) ne cacherait-il pas surtout une forte envie de se faire Louise ? C'est clair.

- GWEN : La mèche en feu.
Avec Khalid, Gwen a passé sa journée à se tordre de rire. Quand il lui passe de la crème dans le dos elle est morte de rire, quand il s'assoit sur une chaise elle est morte de rire, quand il lui dit que le ciel est bleu elle est morte de rire. Deux hypothèses : soit Gwen est blonde, soit Gwen a une forte envie de se faire Khalid. Soit les deux.

- LAURENCE : Le rateau bavard.
Chez les Laurence&François on a le sens de la formule et de la métaphore. Pendant le repas, Laurence parle de "coups de rateau" pour évoquer sans doute son futur ex-fiancé. Stéphane, lui, semble beaucoup plus intéressé par le contenu de son assiette ("Ouais j'comprends j'comprends"). Effectivement, on le comprend. Je crois que ça s'appelle un rateau aussi.

- FRANCOIS : Le geste et la parole.
François est un homme d'action. Il aime allier le geste à la parole. Surtout quand il s'agit de masser les fesses d'Annabelle avec de l'huile. En l'occurence il aime surtout allier le geste au geste. Parce que la parole... allez la phrase du jour : "On ne peut pas être au top tout le temps". C'est Laurence qui va être contente. Dans les pages jaunes, il suffira de chercher à "sexologue" en rentrant.

- LALIE : La pensée positive.
Lalie est réaliste. La preuve en est cette admirable fulgurance : "J'essaie de ne pas me tracasser le cerveau sinon je vais pas vivre ici". Je crois que tout est dit. En fait, Lalie est une réaliste contrainte, convertie de force au positivisme et à la méthode Coué : "bon Roberto a eu un passé de coureur, mais il ne va rien se passer", "mais non il ne sera pas tenté"... alors qu'on sent qu'elle pense complètement l'inverse. Positive Lalie, on est avec toi.

- ROBERTO : La stratégie du mammouth.
Roberto est fin stratège. Il est hyper crédible quand il nous répète que choisir Maeva, "ça peut être marrant", "on peut passer une journée rigolote" parce qu'il a "besoin de rire". Et puis oh ! en plus elle a "une forte poitrine", ha ben ça alors. Alors bien sûr quand Roberto dit à Maeva "allez, enlève tout", on sait que c'est parce qu'il a vraiment envie de rigoler. Ben oui. (Soudainement le positivisme forcené de Lalie devant tant de bonne foi devient tout de suite une espèce d'évidence). Toujours avec un sens inné de la blague notre Dom Juan nous explique qu'avec Maeva "j'étais libre, j'avais pas de limites". Gros plan sur les fesses de Maeva. (vive le montage)

- NICOLAS : Le parano romantique.
Nicolas se demande quelle drogue il a pris quand il a accepté de faire "L'île de la tentation" en pensant prendre 12 jours de vacances au Costa-Rica. Il a déjà entamé sur l'île la première phase de sa dépression. Torturé à l'idée de repartir seul, terrorisé à l'idée que Marion le trompe, bouleversé à l'idée d'avoir foutu sa vie en l'air en 12 jours, il est au bord du gouffre. Allez faut aller de l'avant maintenant. Oups non pas trop !!

- MARION : Ben merci la journée "Détente-Découverte" !
Marion pleure au feu de camp en voyant Nicolas au trente-sixième dessous lui dire des trucs du genre "je veux tout lui prendre et tout lui donner". Ca se comprend, il ne parle ni comme un footballeur pseudo-épicurien, ni comme un body-builder pseudo-baratineur, ni comme un macho pseudo-séducteur infaillible. Ya de quoi se mettre à pleurer, on croyait que ça n'existait plus. Une lueur d'espoir au milieu de la jungle ?

Au fait, c'est quoi un kinkajou ?

Texte également paru in http://www.realtv-fr.net/

dimanche 24 juillet 2005

Le même refrain


"Moi j'ai besoin d'amour, Des bisous, des câlins j'en veux tous les jours. J'suis comme ça. Quand j'ai besoin d'amour, Tous les moments love moi je suis vraiment pour. J'suis comme ça. Au fond de moi." Lorie, 2002.

(Photo : Ben / Amsterdam, Mai 2005)

vendredi 22 juillet 2005

Dans les yeux, hein !


Qu'est-ce que je faisais sur le Pont des Arts ce soir là, à cette heure-ci ? Je ne sais pas, je regardais les gens.
Et encore une fois je me disais "c'est incroyable ce que les gens boivent, pourquoi est-ce qu'ils boivent autant, de tous milieux, de tous âges, de tous sexes (oui tous) ?".
Je me dis souvent ça quand je passe devant les bars, c'est ridicule, j'ai parfois des sursauts de pudibonderie étranges. Et puis je me souviens. Parce que c'est bon.

(Photo : Ben / Paris, Juillet 2005)

mercredi 20 juillet 2005

C'est toujours meilleur la deuxième fois


Il en est de "L'île de la tentation" comme d'un tagine d'agneau aux abricots. On trouve ça tellement bien la première fois qu'on se demande si nos espoirs ne vont pas être déçus la deuxième. En l'occurence, tout est affaire d'un subtil dosage d'épices. Cette année, il n'ont pas mis trop de coriandre, mais ils ont bien forcé sur le gingembre. Bon, certes, la recette est toujours un peu la même : Des basiques, des grands classiques et quelques moments de plaisir.

Les Basiques
Tout d'abord, nous n'échappons pas aux bacheloresques virées subaquatiques, aériennes, et dans tous les autres éléments possibles. C'est vrai que j'ai toujours personnellement constaté que le parachutisme ("aaaaaahhh"), le saut à l'élastique ("ouhouhouhouh") , et la plongée sous-marine ("mm mm mm") sont très propices à la discussion intime et à la confession sur sa vie de couple. Bon en tous cas, ça fait des images. N'oublions pas que "L'île de la tentation", ça n'est pas l'île de Ré (île fort sympathique au demeurant), et qu'il faut bien rentabiliser le billet d'avion.
Pour en revenir à nos moutons... euh candidats, on notera également qu'en général, un saut en parachute est suivi d'un déjeuner sous les cocotiers au bord d'une piscine, avec des serviettes bien pliées ("Oh que c'est beau !") et des cocktails colorés ("C'est bon, c'est frais !" remarquera Laurence, qui a toujours une phrase fort à propos devant un cocotier et une serviette bien pliée).
Autre moment propice à la confession ultra-personnelle, donc ("Et ton couple comment ça se passe ?"). Et l'occasion pour nos sémillants célibataires d'éxercer tous leurs talents d'écoute et de psychologie, à l'instar d'un Cyril analysant la situation vécue par Gwen, tout en prenant le soleil de trois-quart face, dans un sybillin "C'est chaud... je vais pas te faire un pipeau". Je ne voudrais pas faire de la surinterprétation, mais on peut y voir là une réponse au "C'est bon, c'est frais" de tout à l'heure. Le chaud et le froid, le feu et la glace, tout ça quoi. Bref.
J'en profite pour ouvrir une parenthèse et dire au passage qu'il est scandaleux que le montage de l'émission soit fait de telle sorte que les discussions les plus intéressantes soient totalement occultées, comme celle ou Manu et Marion dissertaient sur "La critique de la raison pure" par exemple. Entièrement coupé au montage ! A moins que ça n'ait pas existé. Fin de la parenthèse

Les Classiques
Ensuite, dans la série "tous les ans c'est la même chose", nous avons quelques grands classiques :
- Des candidats qui au Jour 3 confessent une "très forte affinité" pour un célibataire, "parce qu'on se ressemble" (la ressemblance entre Laurence et Ademola ne m'avait pas frappé mais si elle le dit...) sans qu'il n'y ait bien sûr d'attrait sexuel. C'est génial, on parle du temps, on se comprend tellement bien, et puis hop on a des affinités.
- Des concours d'ode à la simplicité, avec en grand vainqueur le fameux "J'aime les gens simples", suivi de près par l'ineffable "Je n'aime pas me prendre la tête".
- Des candidats qui ne croient que ce qu'ils voient, comme Lalie qui "ne veux pas s'imaginer des choses, tant que je n'ai rien vu". Peut-être n'a-t-elle pas compris qu'elle verra justement très exactement tout ce qu'il faut pour "s'imaginer des choses" (C'est un tout petit peu l'intérêt du jeu en même temps...).
- Des candidats qui, comme Roberto, n'ont pas dû comprendre non plus les trois premières saisons de l'émission, puisqu'il demande à être seul et à ce qu'on ne le filme pas...
- Je passe sur les feux de camps et le coup des cassettes à choisir. Quand passera-t-on au DVD ?

Les Grands Moments
Heureusement, il y a toujours des grands moments de plaisir :
- Comme ces images de Laurence rediffusées à l'envi (au moins trois fois), nous expliquant qu'au lit avec François, "maintenant des fois c'est moins bien". C'est cool, François n'a plus qu'à se promener avec un sac en papier sur la tête maintenant. En même temps, ce ne peut pas être pire que cet ensemble mini-short-en-jean-et-débardeur-résille qu'il arborait à la piscine devant des filles médusées par sa loquacité à propos de la chanson "Le zizi".
- Autre grand moment offert par François (encore), qui nous a gratifié au feu de camp d'une sublime métaphore sur le couple et la construction d'une maison, le ciment et le sexe, les trous à boucher, les fissures à réparer et la "toierie" à refaire... si quelqu'un a compris quelque chose, il peut envoyer son dossier pour la saison 5.
- Et pour finir, dans le grand concours de l'élégance masculine, François a d'ailleurs fort à faire avec Samir. Oui Samir, qui, n'étant pas à une contradiction près, nous explique qu'il ne présentera à sa famille que la femme avec laquelle il se mariera parce que "chez moi, c'est pas un bordel", tout en s'affichant dans une émission de télé devant quelques 3 millions et demi de téléspectateurs avec 11 filles en bikini qui se trémoussent devant lui et lui procurent à ses dires "une certaine excitation" car il aime "voir les femmes être des sortes de jouet".
La grande classe donc. Et je crois que ce n'est pas fini... à la semaine prochaine !

Texte également paru in http://www.realtv-fr.net/

mardi 19 juillet 2005

Tic-Tac


"Il en est du sommeil comme de la perception du monde extérieur. Il suffit d'une modification dans nos habitudes pour le rendre poétique, il suffit qu'en nous déshabillant nous nous soyons endormi sans le vouloir sur notre lit, pour que les dimensions du sommeil soient changées et sa beauté sentie. On s'éveille, on voit quatre heures à sa montre, ce n'est que quatre heures du matin, mais nous croyons que toute la journée s'est écoulée, tant ce sommeil de quelques minutes et que nous n'avions pas cherché nous a paru descendu du ciel, en vertu de quelque droit divin, énorme et plein comme le globe d'or d'un empereur." Marcel Proust, A la recherche du temps perdu

Il est 3h42. Il faut que je dorme.

Le ciel est étrange ce soir


Il est tout clair. Et les nuages sont jaunes. On dirait qu'il fait jour. Il est 1h32.

(J.M.W. Turner, Shade and Darkness - the Evening of the Deluge, Tate Gallery - Londres)

A quoi rêvons nous ?

A manger une glace. A manger une glace au soleil. A manger une glace à l'ombre. A rester dans l'ombre. A voir la lumière. A toucher l'écran. A traverser l'écran. A toucher le soleil.

(Photo : Ben / Cannes, Mai 2005)

lundi 18 juillet 2005

Babel


Il est 1h28. Côté cour, mes voisins d'en face doivent être espagnols. Ils font du karaoké les fenêtres ouvertes. Ils doivent en être à leur huitième chanson.
Côté jardin, dans l'immeuble d'en face, il y a un appartement de chinois. L'autre jour, ils faisaient du karaoké les fenêtres ouvertes. Toute l'après-midi.
Je déteste le karaoké. C'est bizarre, pourtant j'aime les calamars a la plancha et les nouilles sautées au porc fumé.

dimanche 17 juillet 2005

Nous sommes tous des drogués


Internet est une drogue. Le chat est une drogue. Le surf est une drogue. Le sport est une drogue. L'adrénaline est une drogue. Le frisson est une drogue. Le danger est une drogue. La vitesse est une drogue. La souffrance est une drogue. Le travail est une drogue. Le tabac est une drogue. Le sucre est une drogue. Le Coca-Cola est une drogue. Le lait semi-écrémé est une drogue. Le café est une drogue. Le café au lait semi-écrémé sucré est une drogue. Le gin tonic est une drogue. La gym tonique est une drogue. Le jeu est une drogue. La télévision est une drogue. Le zapping est une drogue. La drague est une drogue. Le sexe est une drogue. Le sexe à la télévision est une drogue. Le sexe sur internet est une drogue. Le sexe avec adrénaline, frisson, danger, vitesse, tabac, gin tonic et café au lait semi-écrémé sucré est une drogue. La beauté est une drogue. La jeunesse est une drogue. Les crèmes anti-rides sont une drogue. La nouveauté est une drogue. La mode est une drogue. La consommation est une drogue. Le téléphone est une drogue. Les SMS sont une drogue. La technologie est une drogue. La communication est une drogue. Le bonheur est une drogue. L'amour est une drogue. La vie est une drogue.

Tout va bien.

(Photo : Ben / Amsterdam, Mai 2005)

vendredi 15 juillet 2005

Critique de la déraison pure


"Pour obtenir une coiffure parfaite, D-Gilly n'hésite pas à parcourir plus de 400 km pour se rendre à Paris chez Christiane, sa coiffeuse attitrée depuis 20 ans maintenant."
D-Gilly, sosie de Claude François dans "C'est quoi l'amour Best Of" - TF1, 15/07/05

Qu'est-ce qui est le plus déraisonnable ? Se coiffer comme Claude François ou faire 400 km pour se coiffer comme Claude François ? Le plus déraisonnable, c'est bien évidemment de regarder.

Deux euros quarante

Profitant d'un peu de temps à la terrasse d'un café, je m'adonne à une passionnante expérience. Regarder les pieds. Et je compte les garçons avec des tongs.

Je constate avec stupéfaction qu'à Paris, au mois de Juillet, 25% des hommes portent des tongs,10% portent des sandales et 65% portent des chaussures fermées. Parmi ces derniers, 60% portent des chaussures de sport et 40% des chaussures de ville. Ceux qui portent des tongs sont plutôt jeunes et faussement désinvoltes. Les chinois de tous âges ne portent pas de tongs, ils bossent. Les vieux arabes portent des Mephisto. Les sandales sont majoritairement portées par des gens qui cherchent leur chemin.

Conclusion : à Paris, au mois de Juillet, 35% des hommes ont les pieds sales et 65% puent des pieds. Je n'ai pas encore choisi mon camp.

C'est un sondage à 2 euros 40. Le prix de mon café. Beaucoup trop cher.

(Photo : Ben / Cannes - Mai 2005)

jeudi 14 juillet 2005

Vive la fête


Aujourd'hui, c'est le 14 juillet. J'ai fait une tarte aux pommes.

Mobile Moonlight

13 Juillet au soir. La lune est belle. Il fait chaud. Pas envie de me coucher. Tout est trop silencieux. L'air est électrique. Je vais faire un tour.
Je ne vois pas de feu d'artifice, je ne dois pas être au bon endroit. Sous la lune, je regarde la pyramide du Louvre. Deux jeunes filles se prennent en photo avec leur portable et regardent ensuite le résultat.
Je regarde dans mon appareil photo deux jeunes filles qui se regardent dans un téléphone.
Est-ce que nous brillons plus sous la lune ?

(Photo : Ben / Paris, Juillet 2005)

mercredi 13 juillet 2005

L'île du Docteur Géraud


Ce soir, c'était le retour de mon émission culte. Celle que je ne veux rater sous aucun prétexte. Celle que j'attends toute l'année. Celle qui justifie à elle seule de ne pas partir en vacances en été. Celle dont l'absence rend interminables les soirées d'hiver. Bon voilà ce soir, il y avait "L'île de la tentation". Saison 4. Encore plus pervers que "Ya que la vérité qui compte", encore plus voyeur que "Confessions intimes", encore plus tordu qu'une rediff de "Melrose Place".

Alors quoi de neuf sous le soleil du Costa Rica... Toujours les mêmes bombasses mâles et femelles, toujours les mêmes candidats totalement inconscients, toujours la même mécanique outrageusement vicieuse. J'adore "L'île de la tentation" car c'est le seul jeu où il n'y a rien à gagner. Et tout à perdre. C'est même pire que ça car les couples qui y participent sont totalement consentants. C'en est surréaliste. Et totalement freudien. Là où l'instinct prend le pas sur la raison. Là où la force primitive de passer à la télé annihile toute autocensure moralisatrice. Là où Laurence nous explique devant sa bibliothèque en formica qu'elle a eu sa première relation sexuelle avec François. Non franchement, il n'y a rien à dire, "L'île de la tentation" est de toute évidence la meilleure émission du PAF.

La nouveauté cette année c'est Céline Géraud, dont on sent la finesse du judoka dans le maniement de l'interview ("Je vois que vous avez bien profité du spectacle, c'est laquelle qui vous plait le plus Nicolas ?"). Mais on a de la chance, on a échappé à David Douillet quand même. Céline n'a de cesse de nous répéter que les candidats vont vivre une "expérience unique". Céline, c'est le Docteur Moreau (Géraud ?) qui fait des manipulations biologiques sur des êtres vivants innocents. Enlevés à leur milieu naturel, ils sont immergés dans un groupe à la sexualité exacerbée. Le Docteur Géraud sait bien que des instincts réprouvés chez l'individu isolé sont exaltés dès qu'ils deviennent collectifs, et qu'ils se libèrent du joug de la raison. Céline sait bien que Samir va sauter sur Maeva sur les conseils perspicaces de son pote Roberto ("Ben vas-y cousin !"). Céline, c'est David Douillet, Darwin et Freud réunis. Non vraiment, j'adore "L'île de la tentation".

Eh bien alors nous "Nous allons continuer l'expérience"... Les sagaces prophéties d'Adémola ("Elles vont être folles quand elle vont me voir, elles vont toutes craquer") vont-elles se réaliser ? Gwen, qui choisit les hommes à la nuance de leur bronzage, va-t-elle trouver la bonne teinte ? Sam, dont la philosophie se résume à "profiter au maximum de cet instant", va-t-il en profiter au maximum (de cet instant) ? Sam et Maeva auront-il une conversation sans terminer toutes leurs phrases par "tu vois ce que je veux dire" ? Au fait dans le livre de Wells, les créatures finissent par se révolter... En tous cas, je veux voir le deuxième épisode.

(Photo : Apollon servi par les nymphes de François Girardon, Versailles)
Texte également paru in http://www.realtv-fr.net/

The Focus Of Now


'I'm interested in art that disturbs and that pushes that moment of danger; then, the public watching has to be here and now. Let the danger focus you; this is the whole idea - to put you in the focus of now.' Marina Abramovic

(Photo : Ben / Avignon, Juillet 2005)

mardi 12 juillet 2005

N'ayez pas peur


Ce soir, en rentrant chez moi, la rue Jean-Pierre Timbaud était barrée. Deux voitures de police, deux policiers par voiture, à chaque extrémité de ma rue. Et dans la rue d'à côté aussi. Ca fait seize policiers.
Ce soir, je me suis demandé ce qui n'était pas comme d'habitude. Je ne vois pas. Il y a toujours quatre librairies coraniques, cinq boucheries hallal, deux... non trois magasins de robes musulmanes, une patisserie algérienne, cinq boulangeries arabes, trois kebabs, six taxiphones, une pizzeria tunisienne, une agence de voyage spécialiste du Maghreb, trois épiceries avec l'enseigne 'Sidi Brahim', trois restaurants de couscous, quatre bars avec des clients barbus et une mosquée.
Ce soir, tout est comme d'habitude. J'aime beaucoup mon quartier. Sauf que la police barre ma rue.
Ce soir, j'ai envie de partir en voyage.

(Photo : Ben / Paris, Février 2005)

J'aime la poésie (bis)


"Virtuozzo est une technologie de virtualisation des serveurs. Il s’appuie sur la philosophie de virtualisation d’environnement. Alors qu’une solution de type VMware nécessite de dupliquer le système d’exploitation autant de fois que nécessaire, Virtuozzo utilise une seule instance du système d’exploitation et crée des Virtual Private Server (VPS). Chaque machine virtuelle est totalement cloisonnée et indépendante des autres. Chacune dispose de sa propre adresse IP, registry, de son arborescence, de ses propres utilisateurs déclarés, et bénéficie d’une gestion des quotas, CPU, mémoire, espace disque...
Virtuozzo crée une multitude de serveurs privés indépendants sur un serveur physique unique pour partager le hardware, les licences et l’administration avec un maximum d’efficacité. "

(Source : http://www.itexis.com/fr/ )

J'aime la poésie


"Synapse est une société Française spécialisée dans la dématérialisation des appels d’offres. Ses consultants réalisent les analyses des besoins spécifiques des clients, le paramétrage du mode de dématérialisation à mettre en œuvre et l’accompagnement au déploiement de la plate-forme et les formations spécifiques requises.
Les solutions mises en œuvre reposent sur la technologie exclusive Eu-supply.com. Ce groupe Européen développe des plate-formes internet dédiées aux appels d’offres depuis 1999, tant pour les marchés privés que pour les marchés publics. En 2000, le groupe est capitalisé à hauteur de 25 M€ et développe alors une technologie complète de plate-forme de dématérialisation sécurisée. "

(Source : http://www.synapse-entreprises.com/ )

Blake Carrington avait raison


Il est 1h34 et je ne dors pas. Je me couche beaucoup trop tard. Je zappe entre une rediff de Dynastie, un clip de ragga-muffin remixé électro-house, le téléachat pour la Ceinture Minceur (en plus elle assouplit la peau et les vergetures disparaissent en une nuit), et des reportages sur la famine en Afrique. Je pense que pour aider l'Afrique, c'est mieux d'avoir un ventre ferme. Ils me disent que je serai mieux dans ma peau et que tout le monde me fera des compliments. Et puis il faut commencer par s'aider soi-même...

Mais non finalement je vais acheter l'Aspi-Rocket, un balai motorisé sans fil ultra-silencieux ça doit forcément être utile. J'aiderai l'Afrique demain. Ils ont peut-être besoin d'Aspi-Rockets. Blake Carrington avait raison, c'est mieux d'être le plus fort.

(Photo : Blake and Alexi, Alain)

lundi 11 juillet 2005

La révolution de l'intérieur


Ce week-end, j'étais à Avignon. On se sent bien à l'intérieur des murailles. Les ennemis ne peuvent pas rentrer. Il y a des gens partout, ils viennent pour le festival. Comme moi. Ils sont plutôt joyeux. Ils aiment le théâtre et l'art moderne. Ils aiment danser et chanter. Ce sont mes amis puisqu'ils sont à l'intérieur des murailles. Je n'ai rien à craindre. Moi aussi je peux danser et chanter. Dans une réunion publique, en sortant d'une exposition, certains disent qu'il faut faire la révolution et que la révolution doit se faire au quotidien. Ils ont tous l'air d'accord.

Moi je ne veux pas faire la révolution, je veux juste danser et chanter.

(Photo : Ben / Avignon, Juillet 2005)

samedi 9 juillet 2005

Au pied du mur

Ceci un mur londonien. Ca aurait pu être n'importe où. Mais non.
Quelqu'un a bu des bières, les a posées devant un mur en brique. Je suis passé par là.
J'ai été témoin d'un non-évènement. Il ne s'est rien passé, et je n'ai rien vu.

Mais maintenant j'ai un mur en brique dans mon ordinateur. Je suis un cyber-maçon.
Tiens, je vais boire une bière... je l'oublierai peut-être devant mon écran si quelqu'un passe par là.

(Photo : Ben / Londres, Juin 2003)

vendredi 8 juillet 2005

La menace fantôme


Hier il y a eu des attentats à Londres. De nouveau des images défilent. Je crois que je les ai déjà vues. Je les regarde à peine. La barbarie s'est mondialisée. La mort s'est virtualisée. On parle de beaucoup de morts mais on ne les voit pas. On voit des gens qui ont vu des gens qui sont peut-être morts. Leur nombre augmente ou diminue au fil des heures. 37? 52? 45?
La mort est un nombre entre 0 et 6.000.000.000.

(Photo : Yahoo Actualités)

Est-ce le début ou la fin ?


Des racines dans un ciel couchant... ou des branches nues devant l'aurore... Ca se discute. En tous cas, c'est flou.

(Photo : Ben / Savoie, Janvier 2005)

Ce soir je deviens liquide

Ca y est ce soir je cède, je crée mon blog. J'ai beau résister, je n'y arrive pas. J'ai beau lutter, c'est plus fort que moi. J'ai beau me débattre, je suis pris dans le filet. Je suis un poisson liquide, un de plus, un paquet d'onde prisonnier d'un grand champ magnétique. Alors j'ondule...

Je suis Nemo dans son bocal. Nemo le bien nommé. Nemo, le petit poisson perdu ? Oui sûrement, et puis le capitaine aussi, celui qui a renoncé au monde de la surface et à la société des hommes pour écumer le fonds des mers grâce à la science et à la technique, en quête d'un idéal de justice. Ce soir je suis Nemo dans son sous-marin face au calamar géant. Ce soir je renonce au réel.

J'ai essayé de lutter contre le numérique. J'étais fier d'annoncer que "non vraiment moi j'aime bien les VHS, pourquoi j'achèterai un lecteur de DVD, et puis si je veux voir des films je vais au cinéma". Et puis j'ai acheté un lecteur de DVD. Et des DVD. Tout plein de DVD. Des DVD sur le net parce que c'est pas cher. C'est génial. J'achète des 0 et des 1 avec un panier virtuel dans un magasin virtuel. Je ne les regarde même pas, mais je les ai et je sais que je peux les regarder quand je veux. Dans mon salon, je suis virtuellement incollable sur Pasolini, Rosselini, Fellini, Antonini et Tutti Quanti.

J'étais fier de ne pas avoir d'appareil photo numérique, moi je prenais encore des photos en collant l'oeil à l'objectif en faisant une grimace. Après j'attendais 48h pour voir le résultat et je mettais tout ça dans des boîtes. "Non vraiment je préfère l'argentique et le contact du papier, c'est tellement plus sensuel". Et puis j'ai acheté un appareil photo numérique. Il est tout petit, je le mets dans ma poche, je l'emporte partout. C'est génial. Je peux prendre des photos de tout, partout, tout le temps. Je ne le fais pas mais je sais que je peux le faire. Dans ma poche, je possède la virtualité d'être un témoin du monde.

J'étais fier de ma discothèque. J'écoutais Unbelievable Truth, Tom McRae et Elliott Smith sur la chaîne qu'on m'a offert à mes 14 ans. Je mélangeais les disques, parce qu'aucun ne contenait plus depuis longtemps ce qui est indiqué sur la pochette. Mais je vais bientôt acheter un iPod. Je pourrai mettre Tom, Elliott et tous les autres dedans et les classer par ordre alphabétique. Et même plus encore. J'ai trouvé une reprise de "Stairway to Heaven" par Dolly Parton avec eMule. C'est génial. J'aurais la discothèque idéale, la mienne et celle des autres, dans 167 grammes. Dans ma main, j'aurai la virtualité d'être chez moi n'importe où.

Alors voilà, j'ai perdu contre le cybermonde. Le calamar géant m' a pris dans ses tentacules. J'ai un lecteur-enregistreur de DVD, un appareil CyberShot ultra-compact, un iPod, un écran plat LCD, un ordinateur portable. J'ai l'ADSL, le câble, un abonnement à Bouygues Telecom avec imode . J'ai plus de cent chaînes de télé, plein de DVD et des Go de musique. Je suis dans la toile, connecté avec le monde entier, j'en suis le centre, je peux tout savoir à tout instant. Je suis omnipotent. Je suis liquide. Je suis Nemo. Alors ce soir je crée mon blog. C'est logique, Nemo ça veut dire Personne.