vendredi 30 septembre 2005

Happiness beneath a perspex dome


Je suis content. Je sais quand je suis content au fait que, quand je rentre à pied chez moi, je traverse les rues n'importe où. Je fais pas gaffe aux passages piétons et je marche à côté des trottoirs. Une espèce de truc de rebelle dingue. Une sensation de liberté inouïe.

Je suis content parce que dans quelques jours je vais voir mon idole. Bon enfin non, c'est pas vraiment mon idole mais ça doit être le chanteur que j'ai le plus vu en concert alors je fais comme les filles du premier rang, je dis que c'est mon idole. Mardi, je vais voir Tom Mc Rae. J'ai hâte, j'ai pris ma place il y a des mois. Sa voix me donne des frissons.

Je n'ai pas aimé tout de suite. Je l'ai découvert avec End Of The World News, son "tube". Vous savez, ça dit : "This is the end of the World News sponsored by God". Ca passait à la radio, j'aimais bien, j'ai acheté son album éponyme dans un magasin d'occasions, pour voir. Au début, à la première écoute, je trouvais ça un peu sombre, noir, triste. Eh ben en fait c'est sombre, noir et triste.

Mais en ré-écoutant j'ai aimé. Car j'ai compris que la noirceur et la tristesse peuvent être mues par une énergie vitale, parfois débordante. Il y a souvent de la vie dans la souffrance et beaucoup plus de morbidité dans la gaieté. C'est un avis désespéré mais curieusement optimiste. C'est le mien. Je ne dis pas qu'il faut vivre dans la souffrance mais qu'elle est inhérente à l'existence et parfois régénératrice. Je trouve ça sain.

Voilà ce que m'évoque Tom Mc Rae. Et ses chansons qui paraissent si simples. Voilà ce que m'évoquent la violence de The Boy With The Bubblegun, le lyrisme de 2nd Law, l'énergie mélancolique de A & B Song, la douceur de One More Mile. Voilà ce que je ressens quand j'entends cette voix déchirante, tranchante, qui me dit : "I spend my days beneath a perspex dome, I think that I have finally come home".

Quand je ne me sens pas bien, j'écoute cet album. Je regarde aussi le monde sous mon dôme en plexiglas et je me dis qu'il est tout petit. Alors je suis de nouveau prêt à aller dehors, et je traverse les rues en dehors des passages piétons. Mardi, je vais voir Tom Mc Rae.

(Photo : Ben / Paris, Septembre 2005)

mercredi 28 septembre 2005

Comme ça en passant


En prenant le métro, je vois cette affiche : Il y a bientôt au forum des images un festival de films réalisés avec téléphone mobile.
Et pourquoi pas un festival des meilleures sonneries monophoniques de portable ?
Et pourquoi pas un festival des plus belles conversations sur Nokia 5210 ?
Et pourquoi pas un festival des plus longs SMS écrits sans un mot du dictionnaire ?
Et pourquoi pas un festival des films réalisés dans le noir ?
Et pourquoi pas un festival des livres écrits avec les pieds ?
Et pourquoi pas un festival des plus beaux fonds d'écrans Windows ?
Et pourquoi pas un festival de la meilleure cuisine au micro-onde ?
Et pourquoi pas un festival des livres écrits entièrement debout dans le métro entre Châtelet et Etoile en essayant de se tenir à la barre du milieu le soir à l'heure de pointe ?
Et pourquoi pas un festival des films avec un décor composé exclusivement de meubles Ikea ?
Et pourquoi pas un festival des films mettant en vedette des castors violets ?
Et pourquoi pas un festival des films pris au camescope quand on a oublié de l'éteindre ou quand il se déclenche tout seul et que ça filme pendant une demi-heure le sol alors qu'on est en train de marcher ?
Et pourquoi pas un festival des films filmés sans faire exprès, écrits avec les pieds dans le métro à l'heure de pointe et joués par des castors violets parlant exclusivement en language SMS dans le noir à l'intérieur d'un micro-onde à Ikea ?
Et pourquoi pas j'irais dormir moi ?

Check-up de rentrée

Déjà la fin du mois de septembre. Je ne l'ai pas vu passer. Alors en rangeant un peu mes affaires, je fais le bilan de mes lectures de la rentrée...

une étude comparative sur les cafetières super-perfectionnées du BHV...

une analyse gastronomique sur les nouveautés culinaires de chez Picard...

un dossier complet sur Jonathan Rhys Meyers...

une critique détaillée du film de David La Chapelle qu'il faut que je voie...

... et le sublimement cauchemardesque "Last Exit To Brooklyn" que je viens de finir.

mardi 27 septembre 2005

Tu montreras ma tête au peuple


Dimanche, j'ai regardé le résumé de Star Academy. Un bon vieux résumé des familles comme on les aime, avec des larmes, de la sueur et du sang. Il est bien pratique le résumé du dimanche, car il permet de ne pas suivre l'interminable soirée du vendredi. On sait tout de suite qui est le viré de la semaine au début, et après on a le visionnage du visonnage de l'émission, appelé aussi "debrief prime" en language technico-staracadémycien, avec Raphie, appelée aussi "la maestra du debrief prime" en language technico-staracadémycien (si si c'est écrit en bas de l'écran, quand par exemple Raphie ouvre une porte c'est marqué : "la maestria du debrief prime ouvre une porte", comme ça tout le monde comprend).

Donc on voit les meilleurs moments du prime, et aussi les pires, mais comme les pires sont les meilleurs (enfin je me comprends), pas besoin d'en voir plus. Et puis si c'est pour se taper Hélène Ségara et Florent Pagny une semaine sur deux, autant regarder zéro semaine sur deux comme ça on gagne du temps. Ben oui j'ai l'impression qu'ils sont tout le temps là Pagny et Ségara, il doit y avoir une sorte de système de garde du vendredi chez les chanteurs de variété française. Je ne sais pas s'ils désignent à la courte paille qui va se taper le duo du vendredi avec Jérémy ou Alexia (sachant qu'ensuite il faudra dire un truc du genre "il/elle a très bien chanté, j'étais vraiment très heureux de faire ce duo avec Jérémy/Alexia, au fait je suis en concert à Bigoudi-les-Farigoules le 12"), mais ça doit être quelque chose comme ça. Je ne vois pas d'autre explication. Et puis des fois, Hélène Ségara est remplacée par Lara Fabian, qui doit faire les gardes d'urgence.

Alors cette semaine, enfin la semaine dernière, nos médecins de nuit de la chanson ont interprété tout un éventail de ballades aussi variées que "Et un jour une femme" de Florent Pagny ou "Con te partiro" de on-sait-plus-qui tellement tout le monde l'a chanté. Des trucs que même quand on écoute jamais, on connaît par coeur, ce qui est quand même assez dingue. Bref "une grande soirée d'exception" comme toutes les semaines, ce que Nikos ne manquera pas de nous le rappeler tous les quarts d'heures au cas où on oublierait.

Mais la grande orignalité cette semaine, c'était la présence d'un orchestre philarmonique. Un mot un peu bizarre pour dire qu'il y a beaucoup plus de gens que d'habitude sur le plateau (des musiciens) et que les élèves portent des oreillettes encore plus grosses que d'habitude pour essayer de chanter un peu moins faux. Ce qui, on le comprend, change donc un peu tout. C'est sensé être beaucoup plus casse-gueule, donc les élèves sont beaucoup plus stressés, et nous on est donc beaucoup plus contents.

Grâce au "debrief prime" de Raphie, je sais donc à quoi j'ai échappé vendredi soir, en ayant eu la bonne idée d'aller voir une pièce de théâtre sur la révolution française, pendant laquelle j'ai dormi à peu près 2h sur 2h40 (mais quelles 40 minutes, vraiment). Pendant que je voyais Danton se faire guillotiner, j'échappais à un duo entre Alexia et Grégory, le vainqueur de l'an dernier, sur une chanson de Queen. Un grand moment d'apologie de la royauté donc. D'ailleurs c'est écrit "Alexia a eu le privilège de chanter avec Grégory Lemarchal", ce qui veut sans doute vouloir dire qu'elle ne chantera jamais avec Mariah Carey, elle. Ou même Yannick Noah. Elle a déjà le privilège de chanter déjà avec Grégory, qu'elle ne vienne pas se plaindre.

J'ai aussi échappé à un duo entre Julie Zenatti qui chantait fort et Maud qui chantait faux, et un autre duo entre Daniel Powter qui chantait anglais et Jill qui chantait en belge. Alors définitivement, moi je dis abolissons les privilèges. Et coupons des têtes. Surtout de ces privilégiés qui vivent dans des châteaux ! La semaine prochaine, une autre tête sera coupée. Avant de mourir, Danton avait eu cette phrase : "Tu montreras ma tête au peuple, elle en vaut bien la peine." Danton aurait-il fait la Starac ? Ce souffle de Terreur est finalement très excitant.

(Article aussi paru in http://www.realtv-fr.net/ )

lundi 26 septembre 2005

Voeux pieux


Je relisais cette phrase d'Hitchcock qui disait : "Les titres doivent être comme des films facile à se souvenir sans être familiers, intrigants mais jamais évidents, chauds mais rafraîchissants, suggérant l'action, donnant un indice sans jamais révéler l'intrigue."

C'est marrant, parfois j'ai envie d'écrire juste parce que je trouve un mot joli. Je peux imaginer tout un texte juste autour d'un mot ou d'une phrase qui m'est venue à l'esprit. Comme ça. Je me dis que l'envie et l'imagination sont des choses très mystérieuses.

(Photo : Ben / Paris, Le Père Lachaise, Mai 2005)

samedi 24 septembre 2005

Où étiez-vous passés ?


Je me rends compte que la semaine est passée à une vitesse hyperdingue. Enfin la semaine dernière aussi. Et celle d'avant. Bref. Quand on fait des trucs, le temps passe plus vite mais je parlerai de ma théorie sur le temps une autre fois. (Quand j'aurais le temps).

La semaine dernière, je suis allé voir Marie Laforêt en concert. C'était un beau concert. D'aucuns diront que c'est un truc de bobos parisiens d'aller voir Marie Laforêt en concert (je ne citerai pas de noms !). Mais c'était très bien, simple, belles chansons, émouvant. Après sa première chanson, elle dit au public "où étiez-vous passés ?". J'ai eu un frisson.

(Photo : Ben / Cannes, Mai 2005)

vendredi 23 septembre 2005

La mégapatate


Le matin, j'aime bien boire un café au bistrot en bas du bureau en lisant Métro.

Ce matin, l'horoscope de Métro me dit : "Vous êtes en pleine forme avec un moral d'acier. Votre vie sentimentale vous satisfait pleinement. Vous êtes au top du hit-parade de la séduction, en pleine possession de vos atouts-charme."

Effectivement, c'est exactement ce que je me disais au réveil en me regardant dans la glace de la salle de bain... à quelques détails près quoi. Faudra que j'en parle à mon psy.

(Photo : Ben / Amsterdam, Mai 2005)

On dirait du Bourdieu (au secours)


Suivant maintentant de près les palpitantes aventures de Navarro et de ses mulets, j'ai fait une fascinante découverte. J'ai compris le pourquoi du comment de ce qui clochait dans l'épisode de la semaine dernière. Un truc dingue. En fait le producteur de Navarro n'est plus Pierre Grimblat comme au début (le père également de l'inénarrable "Instit"). Sa société Hamster a été racheté par Jean-Luc Azoulay, l'ex-patron d'AB Productions. C'est donc Azoulay qui produit Navarro maintenant. Il a troqué "Hélène et les garçons" contre "Navarro et les mulets". Voilà, j'avais déjà vu cette inimitable "patte" quelque part. Il manquait les rires enregistrés, c'est ça qui clochait. Ca n'intéresse personne ? Ah.

Alors ensuite, je constate avec émoi les chiffres d'audience de ce fameux épisode de la semaine dernière : 9 millions de télespectateurs. C'est énorme. Quand on pense qu'au cinéma, on trouve qu'un film qui fait 600.000 entrées est un carton, ça fait réfléchir sur le pouvoir de la télé. 9 millions de personnes ont utilisé leur temps de cerveau disponible à regarder Navarro la semaine dernière.

Je ne sais pas si la télé a réellement un pouvoir, moi je pense plutôt qu'elle joue le rôle d'anxiolitique pour beaucoup de gens, dont moi sûrement. Je ne prends pas de médicaments, je regarde la télé. C'est un régulateur d'angoisse. L'art est angoissant parce qu'il nous confronte à nos propres émotions, met en perspective notre vécu et nous confronte à la vérité. Pas la télé.

La télé occupe seulement une partie de notre temps, pour éviter de penser à autre chose, pour remplir le vide. C'est rassurant, c'est confortable, je suis conforté dans mon erreur et mon aveuglement, elle dit que des trucs que je sais déjà ou que je suis déjà prêt à penser. C'est d'ailleurs très pervers parce que ça m'incite à regarder encore, puisqu'elle est toujours d'accord avec moi. Je ne prends pas de risque. Le problème c'est que pour être heureux, il faut prendre le risque d'être malheureux.

Oui je pense que Navarro a du pouvoir. Il a le pouvoir de calmer momentanément 9 millions d'angoissés. Ce n'est pas rien. Je ne crois pas que ce soit beaucoup plus grave que ça.

(Photo : Ben / Paris, Septembre 2005)

lundi 19 septembre 2005

Le choc


C'était là. Devant moi. Evident. Limpide. Tout était si juste. Si précis. Si vrai. Si exactement ça. Il n'y avait rien à ajouter. Rien à dire. Juste à regarder.

Mon coeur battait plus vite. Je comprenais tout. Tout d'un coup. J'étais d'accord avec tout. C'est tout. Magnifique. Drôle. Bouleversant. Indispensable.

En sortant, j'avais envie de vivre. Il faut aller voir l'expo Martin Parr. Enfin non, puisqu'elle s'est finie hier. Mais j'ai acheté le livre. Pour encore avoir envie. De vie.

(Photo : Ben / Paris, Septembre 2005)

C'est bien la peine de faire du tri sélectif


"Quatre jours !! " me dit la concierge de l'immeuble d'à-côté. "Quatre jours qu'ils ne sont pas passé !! J'ai appelé la mairie, ils m'ont raccroché au nez ! S'ils ne passent pas demain ça fera cinq jours !". Bientôt on ne pourra plus pousser la porte pour sortir de chez soi. Chouette.

(Photo : Ben / Paris, Septembre 2005)

dimanche 18 septembre 2005

La traversée de Paris


Aujourd'hui, déménagement de frigo avec Dominique et Dominic. Mon activité préférée ? Déménager des frigos le dimanche.

Je faisais le chauffeur. Pour faire l'aller-retour 15ème-Vincennes, nous avons mis 3 heures. A l'aller, nous avons traversé Paris ("ça ira plus vite"), au retour nous avons pris le périph' ("ça ira plus vite"). A 17h, j'étais aussi épuisé que si j'avais couru un marathon. On n'a pas eu le temps de ramener la machine à laver, il aurait fallu refaire un aller-retour.

Alors je suis rentré chez moi. Sur le chemin, j'ai acheté une crèpe au sucre, et je suis allé acheter des mousses au chocolat (au lait, de chez La Laitière, elles s'appelent "Secret de mousse"). Je ne sais pas pourquoi, je n'aime pas particulièrement la mousse au chocolat. Ca doit être le truc "Secret de mousse", je me suis dit "tiens je vais essayer" alors que je ne mange jamais de mousse au chocolat. Encore une victime du packaging.

Chez moi, je me dis qu'il est temps de passer l'aspirateur. Mais avant ça je me repose. Du coup je m'endors. Je me réveille, il n'y a rien à la télé. J'hésite entre regarder les épisodes de "Twin Peaks" que j'ai enregistrés et les épisodes de "Desperate Housewive" que j'ai téléchargés. Finalement je regarde le journal de 20h en passant l'aspirateur, ah oui c'est vrai j'avais oublié l'aspirateur.

C'est n'importe quoi, rien ne s'est passé comme prévu.

(Photo : Ben / Paris, Juillet 2005)

samedi 17 septembre 2005

Derniers soldes avant liquidation


Il y avait quelque chose d'indécent dans cet été qui ne voulait pas finir. Presque gênant. On n'osait pas lui dire de partir. Que c'était fini. Qu'il fallait rentrer. Qu'il faudra revenir une autre fois.
Comme quand on est chez quelqu'un en fin de soirée, et qu'on sait qu'il faudrait se lever pour dire au revoir. Parce que c'est l'heure. Parce que c'est comme ça. Mais on ne le fait pas parce qu'on a peur de briser un fragile équilibre. Et parce qu'il faudra ensuite en reconstruire un autre. Ailleurs, plus tard, autrement.
C'est toujours étrange comme période. On ne sait pas trop quoi faire, comment s'habiller, s'il faut continuer ou faire encore un peu semblant. Mais ça n'est plus décent de porter des tongs un 15 septembre.
Moi aussi j'ai bien essayé. Je suis allé manger au parc encore une ou deux fois pour profiter du soleil, comme au mois de juin. Mais je sentais bien que ce n'était plus pareil, qu'il y avait quelque chose d'irrémédiable. Je savais que ce serait la dernière fois. Qu'on ne pouvait plus revenir en arrière.
Mais je n'ai rien dit. J'ai bien vu que sa courbe n'était plus la même, avant il ne passait pas si vite derrière les immeubles. Et j'ai bien senti que son ardeur n'était plus la même non plus. Ce n'était plus comme avant. J'ai fait comme si.
On essaie toujours de revivre des moments qu'on a appréciés. Le bonheur est fugace. Il n'existe que par instants et ne nous laisse que des traces rémanentes. On passe notre temps à essayer de réunir les conditions pour que ces instants reviennent. Même si l'on sait pertinemment que c'est impossible.
Et ce matin j'ai compris. Il faisait beau. Je n'avais pas pris de veste. Je suis sorti. C'était fini.

(Photo : Ben / Londres, Le sac de Cathie à Regents Park, Juin 2003)

jeudi 15 septembre 2005

Allez hop


Un bouillon de poule, un petit suisse, et au lit.
Ya des soirs comme ça.

(Photo : Ben / Paris, Septembre 2005)

Navarro j'écoute


Je ne regarde jamais Navarro. C'est au-dessus de mes forces. C'est impossible. Je trouve que Roger Hanin joue comme une patate.

Ce soir je zappe et je tombe sur Navarro. Navarro entre dans un bureau. Il dit "Salut les mulets". Dans son bureau, il y a Filip, du boys band Les 2Be3, et Anthony Dupray, qui jouait dans "Premiers Baisers".

Ensuite, Navarro sort de son bureau. Il croise Marie Fugain, la fille de Michel. Elle lui dit "J'ai consulté le dossier médical, M. Legrand est devenu stérile après une opération de la prostate".

Comment est-ce qu'on peut trouver cela crédible ? Et si justement le but n'était absolument pas que tout cela soit crédible ? Ca me donne presque envie de regarder.

(Photo : Ben / Paris, Septembre 2005)

mercredi 14 septembre 2005

Aucun intérêt


Je ne retiens pas les chiffres. Encore moins les dates. Je suis incapable de retenir un numéro de téléphone, je ne connais aucune date d'anniversaire par coeur. Même celles de mes amis.

Je me rends compte à l'instant que j'ai oublié l'anniversaire de mon filleul. C'était au début du mois de septembre. La honte. J'ai 15 jours de retard. L'année dernière aussi.

Vendredi dernier, j'ai oublié mon rendez-vous chez le dentiste. Depuis vendredi, je me dis qu'il faut que je l'appelle et j'oublie tous les jours. Ca va faire une semaine.

Des fois j'oublie même mon âge quand on me le demande. Je le recalcule à partir de ma date de naissance. Je la connais elle. Elle est facile à retenir.

Par contre, j'ai une très bonne mémoire des visages. Je suis physionomiste. Je pourrais reconnaître dans la rue quelqu'un qui était dans ma classe de CM1.

Je retiens aussi les noms. Je pourrais citer les noms de presque tous les acteurs qui ont joué dans "Hélène et les garçons". Karine Lollichon jouait Nathalie. Ca n'a aucun intérêt de le savoir. Et c'en est presque inquiétant.

Tout à l'heure dans le métro, en rentrant de la salle de sport (encore) j'étais assis en face de Yoni, de "L'île de la tentation 2" (décidément). Je pense que personne ne peut reconnaître Yoni de "L'île de la tentation 2" et se souvenir qu'il a embrassé Roxanne et Vanessa il y a deux ans. Enfin j'espère. Ca n'a absolument aucun intérêt.

Comment est-ce que je peux retenir des trucs pareils et oublier l'anniversaire de mon filleul ?

(Photo : Ben / Avignon, Juillet 2005)

Il est trop beau Albator


Aujourd’hui, Albator se bat contre les Sylvidres.

L’Atlantis doit continuer d’avancer vers la nébuleuse de l’hippocampe. Elle se situe au delà des pléiades.

Des Sylvidres apparaissent dans le vaisseau. Mais rien à craindre, ce sont des ombres. Marisse devient fou. Il croit voir sa fille Madeleine. Mais c’est une Sylvidre.

On aperçoit enfin la nébuleuse de l’hippocampe. Albator est absolument sûr que cette constellation doit cacher une base de Sylvidres.

Une vraie Sylvidre s’est glissée à bord. Albator veut tuer la Sylvidre mais Marisse croit que c’est sa fille. Que chacun regagne son poste de combat.

Demain, Albator se battra encore contre les Sylvidres.

mardi 13 septembre 2005

Muppet Show


Aujourd'hui ils étaient tous contre moi. Ils m'ont tous appelé. Ils se sont donné le mot. Ils voulaient tous des sous. Ils n'étaient pas contents. C'est souvent comme ça le lundi. Les gens ne sont pas contents. Moi je les ai écoutés.

Des fois je leur dis "Des factures impayées ? ah je croyais que vous m'appeliez pour me raconter vos vacances". Comme ça, parce que je sais pas quoi dire et qu'il faut bien répondre un truc. Mais ça ne fait rire personne. Je comprends pas. Les gens n'ont pas d'humour. Ils veulent des explications, il veulent des sous, ils ne veulent pas me raconter leurs vacances. Ils veulent être sérieux.

Mais moi je n'ai pas d'explication. Alors je finis par leur dire "Oui oui je comprends... trois messages ? non on ne me les a pas transmis... mais là je vais m'en occuper personnellement... c'est bien noté, je vais régler ça au plus vite... avant la fin de la semaine ? bien sûr, pas de problème...". En général ça marche, ça les rassure. Ils préfèrent quand je suis sérieux. Ils préfèrent quand je leur joue la comédie. Même si je joue mal.

Et moi en fin de journée, je me sens comme une marionnette en mousse accrochée par une pince à linge sur un bac en plastique dans une brocante.

(Photo : Ben / Amsterdam, Mai 2005)

lundi 12 septembre 2005

Cuisine & Dépendance


A la fin d'une soirée, il y a toujours ceux qui sont à la cuisine et ceux qui sont au salon. Ceux qui sont debout et ceux qui sont assis. Ceux qui refont le monde et ceux qui le défont. Ceux qui se racontent leur vie et ceux qui racontent la vie des autres. Ceux qui chantent et ceux qui baillent. Ceux qui rient et ceux qui pensent à demain. Ceux qui boivent et ceux qui boivent. Ceux qui restent dignes et ceux qui essaient.

Je ne sais plus où j'étais. Quelque part entre les deux. C'est bien les fins de soirées, quand on ne sait plus trop où l'on est.

(Photo : Un utilisateur anonyme de mon appareil / Annecy, Septembre 2005)

dimanche 11 septembre 2005

Why Does It Always Rain On Me ?


Blues de fin de dimanche soir. Comme quand on avait envie de rester devant le film à la télé après avoir regardé "Cat's Eyes" en mangeant son dessert, mais qu'il fallait se coucher pour aller à l'école le lundi.

Je pars d'Annecy et il pleut. C'est joli la pluie. Surtout vue de l'intérieur d'un train. Un départ pluvieux pour conclure un week-end heureux, comme pour nous rappeler que tout a une fin.

J'arrive à Paris et il pleut. Je vais laisser la fenêtre ouverte cette nuit, il fera froid mais tant pis. Le bruit de la pluie dans la cour va me bercer. J'aurai moins peur d'aller à l'école demain.

(Photo : Ben / Annecy, Septembre 2005)

mercredi 7 septembre 2005

iPod Therefore iAm

Ca y est. J'avais dit que je le ferai et je l'ai fait. J'ai acheté un iPod. J'ai érigé le dernier rempart contre la contagion du monde extérieur.

Le jour où je suis revenu de vacances. J'ai repris le métro. Je ne comprenais même plus comment ça marchait. Je suis allé à la Fnac. Je l'ai acheté. Moi aussi, j'ai croqué dans la pomme. In the Apple.

Alors maintenant c'est génial. Dans la rue j'écoute les Smiths, dans le métro j'écoute Mylo, à la salle de sport j'écoute Madonna. De chez moi à mon travail, de mon travail à la salle de sport, de la salle de sport à chez moi. Je passe de la chanson française à l'électro lounge, de la pop au rock indé, de Blondie à Joe Dassin. Je suis ipodisé.

En plus je le mets à jour tous les soirs. Pendant des heures. Je ne sais pas trop comment on fait parce que je n'ai pas lu la notice, ça prend trop de temps. Alors je passe des heures entières à choisir des disques à moi, à retrouver mes morceaux préférés, à chercher des titres sur le net. Et j'enregistre, je classe, je range, j'ordonne, je liste, j'arrange, j'archive, je catalogue, je groupe, je sépare, je trie.

Un jour, je suis sûr, tout sera bien classé. Enfin.

Mais que fait la police ?


Mais qu'est-ce que c'est que ça ? On est mardi soir, et comme d'habitude, je rentre tranquillement de la salle de sport, où je croise d'ailleurs Brandon de "L'île de la tentation 1" (oui, Brandon, "je veux voir ma-femme-Diana", Brandon qui s'enfuit dans la nuit avec un manche à balais, tout ça... ben il va dans le même club de sport que moi, c'est quand même trop la classe... il n'a plus son manche à balais mais je la ramène pas trop vu sa carrure), donc je rentre, je mets la une, logique. Et que vois-je ? Une immonde énième émission sur la glorification de la police et je ne sais quel groupe d'intervention spéciale, qui prône le bienfait des caméras de surveillance en ville (car elles ont permis d'arrêter 700 voleurs à la portière nous dit-on, donc ça justifie tout, on peut se faire filmer à notre insu alors... même si on a pas signé de contrat avec Endemol !). Une espèce de mélange entre télé-réalité, publicité et reportage quoi. Big Brother en vrai. Avec des vrais gens qui ont des vrais problèmes. Il y en a.

C'est bien joli tout ça, mais point d'île de la tentation à l'horizon. Pas l'ombre d'un petit parasol à cocktail multicolore. C'est la rentrée, tout le monde au pas, les flics ont remplacé les tentateurs, on a mis les palmiers au placard, on a ressorti les matraques. On se sent tellement plus en sécurité quand on voit la police s'activer à la télé. Bref, "les jeunes délinquants sont conduits au commissariat" (ouais !) mais moi je n'ai plus ma dose hebdomadaire d'images floues, de feux de camp, de "quel tentateur choisissez-vous pour partir en rendez-vous ?", de "Franswo m'a choquée", de "j'ai envie de vivre pleinement l'expérience", de "- j'ai l'impression de te connaître - ouais, c'est clair", de "j'ai deux cassettes ! laquelle voulez-vous voir ?", de "j'ai une très forte affinité avec Adémola parce qu'il est simple", de "vous êtes inquiète pour la suite Gwen ?" et de "ce soir, Marion se prépare au pire". Bref tous les trucs normaux qu'on fait et qu'on dit régulièrement avec des gens qu'on connaît depuis deux jours et demi.

Mais je fais l'amer constat que c'est bel et bien fini, je m'étais tellement habitué que je ne me suis même pas rendu compte que j'ai regardé le dernier épisode la semaine dernière. Moi je m'attendais à voir Roberto et Lalie reprenant l'avion, Roberto expliquant à Lalie "tu vois Maev... euh Lalie, dans ma tête y avait que toi", parce que "avec l'amour on doit pas prendre de risque, on doit pas jouer le jeu, c'est l'amour, c'est la vérité, c'est quelque chose qui est forte (sic) et sincère et on doit pas jouer avec" (eh oui, il l'a vraiment dit dans l'épisode 8). Je m'attendais à voir Laurence et François rentrer à la maison et discuter de la théorie du parallèle entre le sexe et le ciment d'une maison. Je m'attendais à voir Gwen et Khalid se retrouver pour "partager des choses hors caméra", mais filmés quand même. Je m'attendais à voir Sam et "la tentatrice Louise" découvrir encore (!!) de nouveaux points communs, comme par exemple le fait d'avoir "une même vision de la vie" et d'aimer les pâtes au gruyère.

Eh oui, maintenant, retour à la réalité. C'est fini les îles paradisiaques et les "dates" dans les jacuzzis avec vue sur la mer. C'est fini les journées "détente-découverte" et les "rendez-vous glamour". Maintenant on revient chez soi, on retrouve le linge sale et le métro. Heureusement il y a des caméras dans le métro, ça console. Et des flics qui viennent vous demander ce que vous faites là, comme Céline Géraud. Tiens l'émission sur les flics se termine. La conclusion ? "Autant d'actions qui rassurent les touristes et les visiteurs... il faut dire qu'un touriste averti en vaut deux". C'est n'importe quoi. Rendez-moi L'île de la tentation !

Texte également paru in http://www.realtv-fr.net/

vendredi 2 septembre 2005

Il est trop fort Albator


Aujourd'hui, Albator se bat contre les Sylvidres. Elles veulent coloniser la Terre.

Selon le Docteur Zéro, les Sylvidres auraient établi une base sur Vénus. Elles sont belles mais ce ne sont pas des femmes. Ce sont des êtres d'origine végétale.

Le vaisseau d'une Sylvidre a été endommagé par une pluie d'astéroïdes. Le capitaine a dit de la prendre vivante. Car les Sylvidres peuvent s'auto-détruire.

La porte de la cabine 302 ne peut être ouverte que par une main humaine. Alors Ramis surveille Erossa. Mais sa beauté a envoûté Ramis car elle est irréelle.

Erossia a mis Ramis en état d'hypnose. C'est un garçon jeune, pur, enthousiaste et par conséquent vulnérable. Sa mère était une brillante scientifique. Elle a été tuée sur Triton.
Les Sylvidres connaissent bien l'âme humaine. Les Sylvidres sont des nauvrageuses d'âmes. Mais cela n'empêchera pas Albator de continuer sa lutte.
Demain, Albator se battra encore contre les Sylvidres.