mardi 28 février 2006

Symbiose Corporate


Dans la série "en ce moment, je suis totalement Symbiose Corporate", ce soir j'écris n'importe quoi à la bougie en écoutant Wolf Parade, Porcupine Tree et un remix zouk totalement improbable de Aïcha de Khaled (ben oui c'est moi qui ai téléchargé ça, qui d'autre ?) parce que je suis trop énervé pour m'endormir.

Alors oui, en ce moment, je kiffe éteindre le chauffage, vérifier que la photocopieuse ne fait pas de bruit et fermer le bureau. Je sais pas combien de temps ça va durer, peut-être que c'est ma drogue du moment, peut-être que je peux pas faire autrement, peut-être que je le choisis, peut-être que j'aime ça aussi. Peut-être que j'ai l'impression d'être utile, et tiens j'ai une idée, si on se tenait tous par la main et qu'on faisait une grande chaîne tout autour du monde, est-ce que le monde ne serait pas plus beau et est-ce qu'on ne serait pas tous plus heureux ? Non non, je crois pas non. Ok ouais, c'était une idée comme ça c'est bon.

Le soir, donc, j'ai le cerveau qui bouillonne après avoir bossé sur des dossiers bleus, des dossiers jaunes, des dossiers rouges et des dossiers jaunes (oui je bosse beaucoup sur des dossiers jaunes en ce moment). Alors ce soir, en sortant du boulot (après avoir éteint la porte et fermé le chauffage ou l'inverse), parce que bon quand même je vais peut-être y aller là c'est ridicule tout le monde est parti depuis des heures alors ça sert à quoi de faire le malin tout seul et puis j'ai faim mais les petits beurres qui trainent sur mon bureau sont totalement rassis, je me dis : "tiens, je mangerais bien une pizza". Je me trouve génial d'avoir une idée qui reflète si bien mon état d'esprit du moment (symbiose, symbiose) : une pizza.

Sauf que c'est con, je suis génial mais il est 22h58 et le pizzaïolo tunisien qui croit que je parle arabe mais en fait je comprends rien, en bas de chez moi, eh ben il ferme à 23h. Je n'y serai jamais à temps. Misère. La pizza s'envole aussi furtivement qu'elle est apparue. Pffiut. (et Dieu sait que c'est beau, une pizza qui vole). Mais c'est alors que surgit une autre idée géniale. Une idée géniale pour tous ceux qui sont Symbiose Corporate, comme moi. Et ce truc génial vient d'ouvrir à côté de chez moi, à côté du club de sport où je vais me fatiguer le samedi comme si j'étais déjà pas assez fatigué de la semaine, avec plein de gens que je reconnais mais que je connais pas.

Car ouais, depuis quelques semaines, il y a un Monop' à Répu. Pas un Monoprix, un Monop'. Monoprix, ça existait déjà, ouvert jusqu'à 22h du lundi au vendredi mais j'y allais pas. Monop' c'est bien mieux, c'est ouvert jusqu'à minuit. Alors en sortant du bureau, à 22h58, je marche tranquillement sans avoir à me presser parce que le magasin va fermer dans un quart d'heure et que je vais encore avoir 10 minutes pour faire mes courses, et que je vais oublier la moitié des produits essentiels que je venais acheter au lieu de prendre 3 paquets de Kinder chocolat alors qu'il m'en reste encore 2 et 6 tranches de jambon braisé dont 5 vont finir à la poubelle dans une semaine parce que j'aurais ouvert le paquet pour en manger une mais qu'après j'aurais plus eu envie de jambon du reste de la semaine, et qu'un grand vigile noir en costard bleu marine va me demander de me diriger vers la caisse s'il vous plait comme si j'avais commis un délit parce que j'allais m'apprêter à faire perdre un temps précieux à tout le formidable personnel du supermarché en cherchant une boîte de maïs (mais où ont-ils mis le maïs ?) et peut-être qu'à cause de moi ils allaient devoir fermer à 20h02 au lieu de 20h, non mais c'est pas possible ils se prennent pour qui ces clients moi j'ai fait mes huit heures alors alors à 20h je suis plus sensé bosser c'est terminé je rentre chez moi, merde.

Bref, tout ça, ça n'existe pas chez Monop'. Pas de précipitation dans les rayons, pas de vigile vous hélant d'arrêter de remplir votre panier. On se bouscule pas à 23h30, on est cool, détendu et radieux. On déambule gracieusement dans les rayons avec une espèce de quiétude béate. Et puis en même temps, il y a cette petite connivence vaporeuse genre on est content de soi parce qu'on se promène avec un petit panier métallique à 23h30, oui moi aussi "je suis tellement occupé dans ma vie, j'arrive pas à faire mes courses avant". Pas besoin de se parler, on se comprend. Je suis en train de tomber amoureux de mon voisin de courses qui achète des yaourts nature, il a tellement raison, quelle bonne idée, tiens je vais faire pareil.

En plus, ce que j'adore chez Monop' c'est que 1. il y a le pain que j'aime même à 23h30, le pavé nature de 400g à 1,80 € (moins cher que chez Franprix) et qui est meilleur que n'importe quel pain des 18 boulangeries soit-disant traditionnelles de ma rue, que 2. on fait pas la queue parce qu'il y a pas grand monde et qu'on n'arrive pas sur le côté de la caisse mais devant la caisse et ça, ça change tout, on a l'impression de faire son marché chez Gap, que 3. les caissier(e)s sont souriants et vous disent "bonsoir monsieur", ce qui est une raison amplement suffisante pour payer mes Actimel goût Ananas un peu plus cher (alors que non, en fait c'est même pas plus cher), que 4. les gentils caissiers qui disent bonsoir monsieur remplissent eux-mêmes les sacs et ne vous regardent pas passivement en train de vous énerver à essayer d'ouvrir en sac en plastique que vous allez charger à mort n'importe comment et qui va menacer de péter entre vos mains à tout instant sur le chemin du retour, et enfin que 5. on peut payer par carte dès le premier euro. Et oui, j'adore acheter du pain avec ma Visa. J'adore ça. C'est ridicule mais j'adore ça.

Alors voilà, finalement ce soir je n'ai pas mangé de pizza, mais j'ai mangé une Soupe Thaï "fraîche" au poulet (je mange du poulet asiatique, car j'ai reçu un tract dans ma boîte aux lettres du Centre d'Information des Viandes disant en gros qu'on peut manger des dindes réunionaises à pleines dents, car il y n'y a absolument mais alors absolument aucun risque pour la santé, non mais c'est quoi cette histoire, d'ailleurs regardez cette volaille comme est est belle ça donne pas faim ça ? ils disent que des conneries sur TF1, enfin cuisez quand même votre poulet c'est mieux ça tue le H5N1 on sait jamais et puis si vous avez de la fièvre prenez de l'aspirine), du crottin de chavignol de chez Monoprix Gourmet sur du pavé nature, un petit suisse et un demi panettone parce que quand je commence je peux plus m'arrêter.

C'est formidable d'être Symbiose Corporate. Vivement demain. C'était mon 100ème post.

(Photo : Ben / Londres, Janvier 2006)

vendredi 24 février 2006

Oui j'avoue, je kiffe le consulting en management des systèmes d'information


« Mon champ d'intervention : la transformation des processus et systèmes d'information de la direction financière d'une grande entreprise. Un travail passionnant, cette direction vivant une mutation totale. Le but consiste à garantir l'alignement entre l'évolution du SI finance et gestion et les enjeux économiques et métier de la société. Avec un autre consultant de BIS, je conçois pour la DSI l'urbanisme de ce système d'information. J'interviens notamment sur une phase de cadrage d'un projet d'analyse économique du prévisionnel et du réalisé.

Sous pression permanente, je dois fournir des résultats très précis. Je propose des découpages fonctionnels et applicatifs pour sécuriser le projet et garantir sa cohérence. Et travaille en joint team avec l'adjoint du DSI. Je réalise aussi un point hebdomadaire avec un comité de pilotage, afin de partager et de valider nos travaux.

Mais sur le plan fonctionnel - finances, gestion et comptabilité -, je dois me mettre à niveau. Cela réclame un effort constant : quasiment tous les soirs, je potasse des documents ou fouille sur l'intranet. Ce qui me passionne ? Tout d'abord, l'engagement au quotidien. J'ai toujours besoin d'aller chercher l'information, de la comprendre, puis de la partager avec les clients et mes collègues. J'arrive souvent à huit heures le matin pour repartir à minuit, voire plus. Je suis aussi très intéressé par la diversité des sujets abordés, qui comportent une dimension humaine et politique non négligeable. » - Matthias Poirier (Capgemini Consulting), 14/12/2005

Source : 01net.com

jeudi 23 février 2006

Moins de vitamines, plus de caféine


Et hop.
J'ai une pêche d'enfer ce matin. Enfin ce soir. Enfin je sais plus. Tiens il fait nuit. Et si je dormais plutôt.

(Photo : Ben / Londres, Janvier 2006)

mardi 21 février 2006

Allo la Terre


La technologie ça rassure. Ca donne l'impression d'avoir du pouvoir. De maîtriser l'irrationnel. Ca donne un léger sentiment d'immortalité. De toute puissance. Je peux tout faire avec mon mobile. Et vive la fête.

Bon moi mon mobile il est tout pourri, il prend même pas de photo. Mais par exemple, la météo à la télé c'est de plus en plus compliqué. Il y a des zones dépressionnaires et des fronts occlus, des indices de confiance et des moyennes hygrométriques. Des dessins avec des couleurs, des barres, des courbes et des chiffres qui bougent. Comme ça, on est tous comme des super-spécialistes de la brume matinale verglassante. Alors qu'on s'en fout. Je veux juste savoir si je prends un parapluie aujourd'hui, sans regarder par la fenêtre.

Hier soir, en plein téléchargement du quatorzième épisode de Desperate Housewives saison 2 (ouais je suis à jour avec la diffusion US sur abc, si c'est pas un peu trop la classe ça - la technologie, donc), un message sybillin s'affiche subrepticement sur l'écran de mon Samsung gris métallisé. J'ai acheté un Samsung parce que je trouvais hyper classe l'ordinateur de Charlotte Rampling quand elle écrit son bouquin dans sa grande maison de Swimming Pool. Enfin je trouvais Charlotte Rampling hyper classe quand elle écrivait son bouquin sur son ordinateur Samsung. Bref, un achat technologique totalement irrationnel. J'ai aussi acheté un appart parce que j'aimais bien le lave-vaisselle, et que les anciens proprios me le laissaient avec. Je crois que je pourrais acheter une voiture parce que j'aime bien le bruit du clignotant.

Le message sur mon ordinateur disait que je n'étais plus connecté au réseau. Tiens donc. Alors j'essaie d'approfondir la question. En effet, internet ne fonctionne plus. Je clique à droite à gauche, je regarde la quinzaine d'icônes qui s'affichent en bas à droite à côté de l'heure. J'essaie un truc qui s'appelle "rétablir" ou "réparer" je sais plus, enfin ça avait l'air d'être la solution. Mais non, deuxième message, "renouvellement d'adresse ip impossible", un truc comme ça. Bref, je me fous de savoir si les pluies verglassantes sont possibles dans un système dépressionnaire. L'angoisse m'étreint.

Je continue, je fouille dans mon panneau de configuration. Ya sûrement quelque chose pour réparer ma connexion dans un panneau de configuration. Je tente "établir une connexion réseau", je suis toute une procédure à laquelle je ne comprends rien et qui doit aussi servir à faire des cartes météo sur TF1. Finalement, "connexion d'accès à distance impossible". Mon ordinateur me dit de m'adresser à mon administrateur réseau. Des mots hyper barbares que même mon ipod n'ose pas afficher comme "impossible" ou "refusé" s'affichent à nouveau. Impossible ? C'est quoi ça impossible ? L'angoisse se répand en moi. La confiance s'évapore.

Je me mets à penser. Je ne suis plus connecté au réseau. Et si je n'arrivais plus à me connecter. Je n'aurai pas mon épisode de DH cette semaine. Et si je veux aller au cinéma, je n'aurai pas les horaires. Et si je veux la liste complète des épisodes de Chapeau Melon et Bottes de Cuir, savoir à quoi ressemblait Le Caravage et vérifier si "thanatonaute" est un mot qui existe, je n'aurai pas Wikipédia. Et je ne peux même pas envoyer un mail de détresse pour dire que je suis en train de me noyer au milieu de l'océan cybernétique. Et je ne peux même pas trouver le numéro de téléphone de Noos pour les appeler et confier la nature de mon angoisse démiurgique à un technicien basé en Afrique australe. Un étrange sentiment d'impuissance.

Je suis perdu. Alors j'ai mangé une purée Mousline.

(Photo : Ben / Londres, Janvier 2006)

dimanche 19 février 2006

No more trouble in my bubble


Alors il pleut et je n'ai pas envie de sortir. Alors j'ai envie de rester au chaud et de regarder des DVD. Alors je suis feignant et pas courageux ce week-end. Alors je regarde le journal de 13h de France 2.

Et voilà : Le premier sujet est un reportage sur la grippe aviaire. C'est "Les oiseaux" d'Hitchock. Ils sont en France. Un canard mort. Des gros plans sur des pigeons parisiens. Plein de pigeons. Il y a des fous qui les nourissent. Et des touristes totalement inconscients du danger qui, interrogés, disent ne pas avoir peur. Les malheureux. Mais pourquoi ne se sauvent-ils pas en courant !

La conclusion du reportage : "N'approchez pas les oiseaux ; ils peuvent transmettre aussi d'autres maladies que la grippe aviaire."

A quand un reportage sur les passages piétons nous mettant en garde : "Attention, ne traversez pas les rues. Chaque année, 120 personnes sont tuées à Paris en traversant une rue." ?
A quand un reportage sur les escaliers nous conseillant : "Attention, restez chez vous. En descendant les escaliers le matin, le risque de glisser alors que la concierge vient de passer la serpillère et qu'il n'est pas totalement sec a progressé de 5% en 2005" ?

Merci France 2, ça tombe bien je n'avais pas prévu de sortir, comme ça je ne me ferai pas mordre par un pigeon en glissant sur un passage piéton mouillé. Demain, je prendrai peut-être le risque.

(Photo : Ben / Biarritz, Décembre 2005)

mardi 7 février 2006

Ah le mystère de la photo


"The photograph is a secret about a secret.

The more it tells you the less you know." - Diane Arbus

Tout est dit. (et c'est bien pratique parce que du coup, je me dis que d'une façon générale, plus on essaie de comprendre, moins on comprend et comme ça je peux dormir tranquille).

(Photo : Ben / Expo Jeff Wall, Londres - Janvier 2006)

vendredi 3 février 2006

C'est juste énorme


01/02/06 : "Avec plus de 7 000 spectateurs LES BRONZES 3 AMIS POUR LA VIE prend sans peine la 1ère place des Démarrages 14h 2006 et la 24ème place du Top premières séances Paris 14h de tous les temps".

02/02/06 : "Avec presque 76 000 entrées, LES BRONZES 3 AMIS POUR LA VIE se positionne en 19ème place du Top Premier Jour Paris - Périphérie de tous les temps".

03/02/06 : "Presque 538 000 spectateurs pour LES BRONZES 3 AMIS POUR LA VIE qui se classe en 9ème position du Top Premier Jour France de tous les temps".

Et c'est pas fini parce qu'en plus, le film n'est pas mauvais.

Source : CBO
(Photo : Ben / Amsterdam, Mai 2005)

jeudi 2 février 2006

Music Non Stop


Grâce à l'ipodisation qui me gagne un peu plus chaque jour (je dois en être à 4,68 jours de temps possible d'écoute, un truc comme ça), je redécouvre mes anciens disques (des quoi ? disques ? c'est quoi un disque ?). J'ai passé tout le mois de janvier à réécouter Kent en boucle. Le groupe suédois, pas le chanteur français, je ne supporte pas l'accordéon. C'est très bien d'écouter du suédois en plein hiver, quand il fait bien froid comme en ce moment. Exotisme virtuel, voyages sonores, tourisme mental, tout ça.

Du coup, j'étais tellement en boucle sur les deux albums de Kent que j'ai que, pour changer des sublimes 747 ou Just Like Money, je me suis mis à acheter tous leurs disques (leurs quoi ?). Sur internet bien sûr, à 3 heures du mat avant de me coucher. Et même les versions suédoises de Isola et Hagnesta Hill que je n'avais qu'en version anglaise, pauvre de moi. Le suédois est tellement plus incompréhensible. Je ne sais pas du tout ce que veut dire "Du & Jag Döden" mais c'est magnifique. Magie virtuelle, fraîcheur sonore, extase totale, tout ça.

Je n'avais jamais vu les albums suédois de Kent nulle part en France, alors que sur internet y a tout. J'en ai reçu 3 de quelque part aux Etats-Unis, j'en attends un de Miami mais ça fait 15 jours et toujours rien (j'envoie des mails à une certaine Claire tous les jours), un de Dusseldorf, et un autre d'un endroit que j'ignore totalement. J'ai toujours rêvé de faire les supermarchés de Dusseldorf à 3 heures du mat. J'ai toujours rêvé de la Suède à Miami. Tourisme sonore, voyage mental, fraîcheur virtuelle, magie totale. Tout ça.

(Photo : Ben / Amsterdam, Mai 2005)

mercredi 1 février 2006

X-Static Process


I'm not myself when you're around
I'm not myself standing in a crowd
I'm not myself and I don't know how
I'm not myself, myself right now
I'm not myself when you go quiet
I'm not myself all alone at night
I'm not myself don't know who to call
I'm not myself at all

Jesus Christ will you look at me ?
Don't know who I'm supposed to be
Don't really know if I should give a damn
When you're around,
I don't know who I am
I always wished that I could find
Someone as beautiful as you
But in the process I forgot
That I was special too

Paroles : X-Static Process, American Life - 2003
(Photo : Ben / Londres, Janvier 2006)