samedi 28 octobre 2006

The Stories Of The Impossible


Ce soir, il est tard et tout se mélange dans ma tête.

Ma nouvelle obsession musicale du moment, Peter Von Poehl, et son bijou The Story Of The Impossible. Parce que j'aime bien le titre, parce que j'aime bien la voix, parce que j'aime bien ces paroles qui ne veulent rien dire et que je comprends à moitié "Whatever happened to the great escape, The finest enemy, Crafted with pride by monsters on the train, The world is great to suckers", parce que j'ai pas besoin de comprendre, parce que j'ai l'impression que ça veut dire des trucs qui me parlent, parce que ça me suffit, parce que ça m'apaise. Jusqu'à demain.

Incidemment, je mélange ça aux reportages sur la situation des banlieues un an après, et la commémoration médiatico-complaisante des émeutes de l'an dernier. Parce que je ne vois pas de solution se dessiner, parce que je ne comprends pas les gens qui disent qu'ils n'ont pas de boulot, parce qu'une autre Story Of The Impossible peut-être. Un reportage d'Envoyé Spécial qui se termine par "on peut se permettre d'espérer pour l'avenir" et qui ne me parle tellement pas. Et si on se trompait tous ? Et si le problème n'était pas là ? Et si le bus qui brûle n'était fait que pour masquer le gouffre existentiel terrible qui se creuse entre ce que les gens pensent qu'ils sont et ce qu'il voudraient être, et que les déclarations de bonne foi de Jamel ou de Joey Starr ou d'un quelconque footbaleur richissime mais qui se sent légitime à parler du "problème" des banlieues parce qu'il en vient et a envie de parler ne font que forer plus loin encore l'abîme de l'incompréhension de soi et des autres ? Et si tout le monde disait n'importe quoi parce que tout le monde a besoin de dire des trucs, parce que dire des trucs c'est exister ? Et si les gens avaient peur de ne plus exister, les journalistes, les rappeurs, les stars de ciné et le maraîcher du marché de Clichy-sous-Bois ? Et si du coup manger des chamallows ça ne solutionnerait pas tout parce que ça au moins on y comprend quelque chose et ça fait du bien ? Jusqu'à demain.

(Photo : Ben / Londres, Janvier 2006)

vendredi 27 octobre 2006

Des mots en on


Obsession Oppression Démultiplication Déraison Submersion Supposition Explication Extrême-onction Guérison

(Photo : Ben / Irlande, Mai 2006)

jeudi 19 octobre 2006

Des écrans


L'écran de mon téléphone.
La vitre de la fenêtre.
L'écran de ma télé.
Le miroir de ma salle de bain.
L'écran de mon iPod.
La vitre du métro.
L'écran de mon téléphone.
L'écran de mon ordinateur.
L'écran de mon ordinateur.
L'écran de mon ordinateur.
Le miroir des toilettes.
Le viseur de mon appareil photo.
L'écran de mon appareil photo.
L'écran de mon téléphone.
L'écran du cinéma.
L'écran de mon iPod.
L'écran de mon téléphone.
La vitre du métro.
L'écran de mon portable.
La vitre de ma fenêtre.
L'écran de ma télé.
L'écran de ma télé.
L'écran de ma télé.

(Photo : Ben / Londres, Janvier 2006)

mercredi 4 octobre 2006

Ca va pas être possible


L'autre jour. Je rentre tard chez moi. Je sais pas pourquoi. Des trucs à faire dehors à 22h peut-être, genre acheter du pain. J'allume la télé. Je tombe sur "Le Droit de Savoir". Génial. Spécial Camping. Une "enquête" sur la "nouvelle passion des Français". Ca fait du bien. Des sujets de fond, du contenu, de la réflexion, du remue-méninge, de la remise en question, du bousculage à la douche en perspective. Et j'entends Charles Villeneuve qui dit "Et oui, c'est ça la vie au camping". Je me dis que non, décidément, ça n'est pas possible. J'ai éteint la télé.

En fait, je crois qu'à choisir, je préfère partir en vacances à Venise. Ca tombe bien, je peux choisir. Demain, peut-être que je résisterai à un reportage de "Confessions intimes" sur "ma femme est trop possessive" et à une spéciale "C'est quoi l'amour ?" sur les industries du sexe. J'espère.

(Photo : Ben / Venise, Avril 2006)

mardi 3 octobre 2006

Des règlements climatiques


Je remarque que chaque année à la même époque, j'ai envie des mêmes choses. Est-ce climatique ? Est-ce conjoncturel ? Est-ce structurel ? Est-ce génétique ?

En septembre, j'ai des velléités de rangement, de déménagement, de ponçage de tables et d'accrochages de trucs au mur. Bientôt, je vais avoir envie de soupes, de bière et de voyages à Amsterdam. C'est sûr, je le sais.

(Photo : Ben / Amsterdam, Mai 2005)