mercredi 29 août 2007

De l'ordinaire


Dans cette quête de réponses à des questions qu'on ne se pose pas, il n'est pas toujours facile de trouver des solutions. On voudrait que rien ne change, parfois on fait tout pour, même sans le vouloir, même en disant qu'on veut tout changer. Et, malgré tout, on n'y peut rien, mais on change quand même car on est emporté dans le mouvement, ce vaste flot, ce grand torrent qui parfois bizarrement reflue mais bien souvent aussi nous précipite. Alors on n'a plus le choix, soit on se raccorche péniblement aux branches du rivage qui finiront bien elles aussi par rompre, soit on remonte en vain le courant au risque de se noyer, soit on suit le flot et l'on tente de donner de vagues inflexions pour éviter les obstacles.

Alors voilà. C'est soudain lorsque l'on est prêt à partir, n'importe comment, n'importe où, la traversée de l'Amérique du Nord en bus de droite à gauche ou peut-être la traversée de l'Amérique du Sud en train de haut en bas, c'est alors que la passivité, parfois sans prévenir, fait place à l'action, brusquement, au détour d'une porte et que le voyage c'est justement cette traversée-là, celle que l'on a fait mille fois, ce minuscule pas. Et puis derrière la porte, les choses ont déjà changé et il suffit de s'en rendre compte. Serait-on assez fous pour accepter nos vies ordinaires ? Aurait-on assez de courage pour se rendre à l'évidence ?

(Photo : Ben / Lisbonne, Avril 2007)

samedi 18 août 2007

C'est pas gagné


Il paraît que nous sommes des homo sapiens sapiens. Ou des homo sapiens tout court. Ou peut-être pas. On n'en est même pas sûr. En fait, on ne sait même pas qui nous sommes vraiment. Et on ne sait pas non plus pourquoi l'homme de Cro-Magnon et l'homme de Néanderthal ont disparu. Peut-être que nous sommes un mélange, peut-être que nous sommes une espèce à part. Et puis non, en fait il paraît que homo sapiens et homme de Cro-Magnon c'est la même chose. Et puis homo sapiens neanderthalensis aussi. Ah et puis non, homo neanderthalensis c'est différent. Et l'homo erectus c'est qui ? Enfin bon bref, les scientifiques n'ont pas fini de ne pas être d'accord. Et nous, on ne sait toujours pas qui nous sommes.

Alors comment saurais-je moi-même qui je suis ? Je ne suis pas sûr qu'un enfant adpoté à qui on cache sa vraie identité puisse un jour être totalement serein. Mais après tout, pourquoi ce besoin toujours de savoir d'où l'on vient ? Sa région, son pays, ses ancêtres. Parce que sûrement, nous avons des zones enfouies de notre cerveau où il y a des restes de tout ça. Du méga-inconscient hyper-enfoui. Parce que sûrement, le cerveau humain reste encore un des continents les moins bien explorés. Alors où faut-il que j'aille ? Dois-je rester chez moi pour trouver les réponses ?

(Photo : Ben / Connemara, Mai 2007)

jeudi 16 août 2007

Il pleut


Il pleut. Il pleut mais je m'en fous. J'aime beaucoup le soleil, je n'aime rien tant qu'une après-midi ensoleillée passée à lézarder en perdant son temps, je n'aime rien tant que la sensation de la chaleur sur le corps comme un chat s'étirant sur un mur bouillant, j'adore la touffeur qui rend indolent, la moiteur qui rend somnolent. Pourtant, c'est le 15 août, il pleut, ça fait quasiment deux mois que ça dure, et ce n'est pas grave. Car au fond, ça ne change rien. Je ne suis pas plus heureux ou malheureux en fonction du temps. Dans un an, je ne m'en souviendrai même plus.

(Photo : Ben / Irlande, Mai 2006)