jeudi 16 novembre 2006

Les présentatrices météo n'ont pas d'âge


C'est incompréhensible, on a l'impression qu'elles ont toujours été là et elles sont plus jeunes qu'en 1982.
Et demain c'est la Sainte Marguerite.

(Photo : Ben / Irlande, Mai 2006)

jeudi 9 novembre 2006

Tiens au fait j'ai entendu que


Le matin en ce moment, j'ai de plus en plus de mal à émerger. Mon voisin qui ronfle 12 heures sur 24 et le temps pourri qui change tous les jours me donnent conjointement envie de me transformer en couette en plumes d'oie. Après que j'ai réussi à mettre pied à terre, je regarde les infos.

C'est important les infos. Pour savoir ce qui se passe, pour rester connecté au monde, pour comprendre, pour savoir. Euh mais savoir quoi ? Oui en fait ça aide surtout à avoir un éventuel sujet de conversation avec Mme Barbosa dans l'escalier qui trouve que rien ne va (et si elle changeait les ampoules qui claquent sans arrêt plutôt, au lieu que je sois obligé d'appeler le syndic tous les jours ?) et avec mon pizzaiolo tunisien qui aime bien parler de Chirac.

En fait on n'apprend rien, si ce n'est les résultats sportifs hyper détaillés du moindre match de ballon. C'est une petite musique. La même tous les quarts d'heure. Sur i>télé les journaux sont tellements brefs que les titres du journal sont plus détaillés que le journal lui-même. Et en petit-déjeunant j'entends quatre fois les mêmes nouvelles lapidaires. En plus, si on n'a pas regardé l'épisode de la veille on n'y comprend rien, comme si tout le monde savait d'évidence qui étaient les époux Courjaut et ce qui leur était arrivé ces quatre dernières années. Dans le métro on me tend "Métro" et "20 Minutes" et il y a exactement les mêmes 4 ou 5 nouvelles essentielles. Essentielles pour qui ? Qui les a choisies pour qu'on les retrouve partout ?

Sur les grands medias broadcast, je n'y trouve pas mon compte non plus, j'ai l'impression qu'on nous dit n'importe quoi. Le 18 octobre à 20h, PPDA ouvre son journal avec la phrase suivante : "trois personnes ont été tuées à Metz fauchées par une voiture sur un passage piéton, les deux conducteurs qui les ont écrasés ont pris la fuite mais le père de l'un d'entre eux s'est rendu au commissariat". Quoi ? De quoi nous parle-t-on ? De sécurité routière ? Des performances du merveilleux monde de l'automobile ? Du danger des passages piétons ? Des retraités messins ? De qu'il faut regarder avant de traverser la rue ? De qu'on va tous crever ? Le 19 octobre à 20h, rebelote, après la même musique de fin du monde ou de début de troisième guerre mondiale, je sais pas, PPDA ouvre son journal par la phrase suivante "quatre personnes dont un chirurgien et un interne ont trouvé la mort la nuit dernière dans un accident d'avion près de Besançon, ils devaient se rendre à Amiens, forte émotion chez leurs confrères." 3+4=7.

Personnellement, je m'en fous complètement. Je ne comprends pas l'intérêt de ces nouvelles, et pourquoi elles ouvrent le 20h du journal télévisé le plus suivi d'Europe. Comment se fait-il que la publicité soit souvent plus pertinente sur l'état du monde que les informations ?

L'avenir de l'info est-il aux medias broadband, à internet ? Tout le monde peut tellement dire n'importe quoi n'importe quand que c'est sûrement ça l'avenir. N'importe quoi n'importe quand. Sûrement. Mme Barbosa doit avoir un avis. Vite ma couette.

(Photo : Ben / Florence, Avril 2006)

mardi 7 novembre 2006

Dites tout ce qui vous passe par la tête


Aujourd'hui, j'ai utilisé mon sens créa. De la mort qui tue. Ca fusait de tous les côtés, attention la belle bleue. Des idées, des concepts, des saucisses de Strasbourg, n'importe quoi. Un feu d'artifice de la pensée.

Et puis bon, pas pour faire des commentaires à deux balles sur des émissions de télé qui rapportent des millions à d'autres bien plus malins. Pas pour dire pour la cent-douzième fois que le métro, les iPods et l'info en continue ça rend dingue. Pas non plus pour pérorer sur la liquidité de la vie moderne et l'existentialisme sub-urbain.

Non soyons sérieux. Cette fois, c'était pour dire des choses essentielles. Parler de l'avenir. Faire avancer la recherche. Aider la médecine. Je me retrouve donc convoqué à 13h dans un cabinet d'études... euh de marketing research sur le thème Hémophilie A sévère, afin de "comprendre et d'identifier au plus juste les attentes des patients en termes de qualité de vie, ainsi que les valeurs et les images associées à cette pathologie par les personnes directement concernées". Ah oui ça calme. Car bon quand même, parlons un peu des choses que l'on connaît. J'aurais pu donner mon avis sur le malaise des banlieues, oui mais non je ne suis pas Hélène Ségara.

Le plus dingue, c'est que j'ai pas dit un mot sur mon genou qui craque mais que j'ai réussi à dire plein de trucs sur cette photo d'oeuf géant avec une selle de cheval dessus. Le monsieur qui écrivait tout ce que je disais avait l'air content. Celui qui me posait quatre fois les mêmes questions de suite alors que je donnais des réponses différentes à chaque fois, aussi. Alors tant mieux, si tout le monde est content, la science avance. Mon hémisphère droit aussi. Faut dire que pour 60 euros je suis prêt à parler à n'importe qui d'anti-coagulation pendant une heure. Et non je ne les donnerai pas au Téléthon.

(Photo : Ben / Londres, Janvier 2006)