De l'ordinaire
Dans cette quête de réponses à des questions qu'on ne se pose pas, il n'est pas toujours facile de trouver des solutions. On voudrait que rien ne change, parfois on fait tout pour, même sans le vouloir, même en disant qu'on veut tout changer. Et, malgré tout, on n'y peut rien, mais on change quand même car on est emporté dans le mouvement, ce vaste flot, ce grand torrent qui parfois bizarrement reflue mais bien souvent aussi nous précipite. Alors on n'a plus le choix, soit on se raccorche péniblement aux branches du rivage qui finiront bien elles aussi par rompre, soit on remonte en vain le courant au risque de se noyer, soit on suit le flot et l'on tente de donner de vagues inflexions pour éviter les obstacles.
Alors voilà. C'est soudain lorsque l'on est prêt à partir, n'importe comment, n'importe où, la traversée de l'Amérique du Nord en bus de droite à gauche ou peut-être la traversée de l'Amérique du Sud en train de haut en bas, c'est alors que la passivité, parfois sans prévenir, fait place à l'action, brusquement, au détour d'une porte et que le voyage c'est justement cette traversée-là, celle que l'on a fait mille fois, ce minuscule pas. Et puis derrière la porte, les choses ont déjà changé et il suffit de s'en rendre compte. Serait-on assez fous pour accepter nos vies ordinaires ? Aurait-on assez de courage pour se rendre à l'évidence ?
(Photo : Ben / Lisbonne, Avril 2007)
(Photo : Ben / Lisbonne, Avril 2007)
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