jeudi 3 avril 2008

Le Rouge et le Noir 2


Ayant décidé de commencer une cure de désintoxication intensive de télévision et d'addiction chronophages inutiles, à base d'un subtil mélange de salle de sport et de divan en remarquant oh ironie que le plus fatigant n'est pas forcément celui qu'on croit, je constatai avec effarement le tarissement de la source de mon inspiration et/ou mon manque d'envie à faire des prospectives sur l'avenir du monde et sur la qualité sonore des ronflements de mon voisin. Oui finalement, la connexion entre le virtuel et le réel était plus forte que prévue, et l'influence de l'un sur l'autre avait pour avantage de contrebalancer une espèce de vide intérieur qui ne faisait qu'aspirer de plus en plus l'angoisse de mes congénères parisiens (et des autres aussi), pris dans l'orbite de la nébuleuse dépressionnaire, comme sur les cartes météo avec des A et des D qui tournent en rond. En s'éloignant des écrans pour mettre un peu les mains dans la glaise, il sembla que les perspectives commençaient à se modifier et que la sensation de vide pouvait se muer en vertige, le tout étant de ne pas tomber de la falaise. Le mot d'ordre étant devenu "moi, moi, moi", un vrai horizon de découverte s'offrait à moi-(moi-moi) qui ne méritait pas nécessairement le partage. L'égoïsme débarassé de son addictif pendant narcissique était bon, mais je me dis tout à coup qu'il suffirait de quelques efforts pour le muer en égotisme stendhalien, cette "façon sincère de prendre le coeur humain" comme disait l'ami Henri Beyle, et hop la machine repartirait. Ouais bon bah ya encore du boulot quoi.

(Photo : Ben / Venise, Décembre 2007)

1 commentaire:

Anonyme a dit…

tu as raison le sport cela permet de sécréter des substances qui rendent heureux et qui enlèvent tous les D de la carte météo, en revanche, cela ne va pas t'aider pour la cure de "désintoxication de télévision et d'addiction chronophages inutiles".
toujours aussi agréable à lire tes billets à fleurs (narcisse ou digital, autrement appelé gueule de loup).