Je crois que je ne pourrai jamais vivre dans une ville où l'on se fait engueuler par les piétons parce qu'on traverse la rue au rouge alors qu'il n'y a pas une voiture à l'horizon.
Je suis sûr que je ne pourrai jamais vivre dans une ville où l'on se fait klaxonner par les voitures parce qu'on attend de traverser la rue au vert, mais pas sur le trottoir.
Il y a des compromis impossibles.
(Photo : Ben / Vienne, Mai 2006)
Il paraît que la place peut contenir 100.000 personnes. Il paraît que la basilique a été conçue pour accueillir 60.000 personnes. J'ai lu que ce jour là il y avait 52.000 personnes. Alors lorsque 52.000 personnes se mettent à crier leur joie quand il apparaît, c'est très impressionant. Et lorsque 52.000 personnes se mettent à crier encore plus fort quand il se met à parler, c'est extrêmement impressionnant. On ne peut pas ne pas ressentir quelque chose. On arrête même de faire des photos. On ne peut pas dire que ce n'est pas quelque chose de sérieux. On ne peut pas dire que c'est du folklore pour divertir les foules. On ne peut pas dire que ça ne sert plus qu'à faire des films américains basés sur des livres avec des morceaux de pyramides dedans qui se vendent dans la moindre boutique d'aéroport pour compagnies low-cost. Aujourd'hui, en France, ils étaient 230.000. Après tout, nous on n'était que 52.000.
(Photo : Ben / Rome - Piazza San Pietro, Mai 2006)
On était bien là-bas, en haut de la falaise, entre le soleil et l'océan, au milieu de la prairie. Je ne sais pas si je m'en suis rendu compte sur le moment. Un peu, pas assez, jamais assez. C'est en partant de chez soi qu'on se rend compte ce qui nous manque le plus. C'est en rentrant chez soi qu'on se rend compte que ça ne nous manquait pas tant que ça. Paris est un gros village de fous. Je dois être un fou aussi, parfois. Je dois bien aimer les fous aussi, souvent. Comment continuer sans la folie ?
(Photo : Ben / Irlande - Kerry, Mai 2006)
Quelque part à Dublin... J'y avais noté, jour après jour, tout mon voyage en Italie. Et ensuite, pffiut disparu. C'est con. Il va falloir que je fasse marcher ma mémoire... Il en reste encore un peu. Quelqu'un l'a sûrement trouvé. Quelqu'un le lira peut-être. Après tout, l'idée est séduisante. Il y a quelqu'un en Irlande qui connaît un bout de moi.
(Photo : Ben / Venise, Avril 2006)
Après trois semaines de voyage, il faut bien rentrer chez soi... On voudrait que ça ne s'arrête jamais. Mais il faut rentrer faire la lessive. En se souvenant.
(Photo : Ben / Venise, Avril 2006)
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