Allons droit au but. L'épisode 3 est un copier-coller de l'épisode 2. Vous copiez "Paris/Lille" et vous collez sur "Bordeaux/Marseille". Et hop, un épisode tout neuf !
Voici notre sémillant trio de professionnels à Paris, la "ville reine du pipeau" selon Michel Fugain. Ca change, la semaine dernière c'était "la Bérézina à Bordeaux". Enfin, au vu des prestations, il semblerait que Bordeaux, Marseille et Lille soient aussi reines du pipeau, mais après tout, le pipeau est universel. Jean-Claude Camus, qui a toujours le mot pour rire, remarque dépité : "qu'on ait vu ça à Paris, je m'en suis pas remis, et je suis pas prêt de m'en remettre". Merci Jean-Claude, ça donne envie ! On continue quand même ?
Allez, soyons courageux allons plus loin. Si on a traversé la Bérézina la semaine dernière, on peut tout endurer. En tous cas, M6 ne se ménage pas pour nous rappeler à quel point c'est trop trop dur de monter un spectacle, surtout en deux mois au lieu de deux ans. Oui m'enfin bon, c'est qui qui leur a dit de monter ce spectacle en deux mois ? On n'était pas pressé nous. Alors on insiste sur les plantages, les bafouillages, les incertitudes, les tergiversations, l'inexpérience des candidats. On souligne en permanence que la majorité d'entre eux sont mauvais par de petites allusions bien senties comme celle de Roger Louret (qui joue non pas du pipeau, mais de la litote, un autre instrument dangereux) : "là je ne vois pas de graines de talents hallucinantes". On nous rappelle à quel point le choix est difficile par des allusions bien senties du genre : "le choix est difficile" (et effectivement, le choix est difficile). Et on enfonce le clou sur le manque de temps car on est hyper à la bourre, "le spectacle est déjà annoncé partout est rien n'est prêt", on va jamais y arriver, vite des costumes, vite un décor, ahlalala. Heureusement, "on va faire des miracles... on va essayer de faire des miracles". Merci Jean-Claude, ça rassure !
Mais revenons au casting puisqu'apparemment les costumes et les décors ça prend 5 minutes à fabriquer. Alors c'est reparti pour le festival du piercing à l'arcade sourcilière et du débardeur moulant de jeunes qui ont la patate pour "tout donner". Le scénario se répète inlassablement : un petit flash-back de l'audition précédente (comme ça hop, un quart de l'émission est déjà fait), un petit discours de motivation du candidat ("je veux vraiment tout donner quoi, la comédie musicale c'est ma vie, bla-bla"), une chanson massacrée (remarquons au passage que personne ne connaît les paroles des chansons de Michel Fugain, c'est rassurant - nous à force, on commence par les connaître par coeur), un Michel Fugain qui gesticule (forcément entendre ses propres chansons assassinées à longueur de journée ça énerve), un petit commentaire qui casse (genre "tu as beaucoup de qualités cachées"), une phase méga-suspense-de-la-mort-qui-tue (à base de ralentis, de mines déconfites, de regards foudroyants et de musiques dignes de la scène de la douche de "Psychose"), et enfin des hurlements de joie ou une crise de larmes (au choix).
Ensuite, vous avez droit à une démonstration pour réaliser chez vous le brushing miroir avec thermoliss, grâce aux micro-huiles nutritives suractivées par la chaleur du séchoir pour un lissage qui brille vraiment plus longtemps sans frisottis. Ah non, ça c'est la pub, zut.
Et enfin, on termine par le traditionnel cours de danse en 120 minutes chrono. Le cours où il va falloir transpirer pour de vrai. Le cours où on vous accueille en vous disant "ça va être difficile et je vais vous faire souffrir" avec un grand sourire. Le cours où il faut apprendre une chorégraphie complète en deux heures alors qu'on ne sait même pas écrire le mot chorégraphie, et en plus on est à la bourre. Le cours où votre brushing miroir avec thermoliss en prend un sérieux coup. Le cours où il faut montrer qu'on a la gagne, la niaque et/ou la patate. David, le "rebelle insoumis", avait lui "la ouache à donf". Perdu, il n'a pas été pris. Allez allez, on est en retard.
(Article aussi publié in http://www.realtv-fr.net/)