jeudi 8 décembre 2005

La magie du spectacle


Nous voici donc au bout de l'aventure, comme on dit. Enfin, pas tout à fait puisque c'est plutôt maintenant que tout commence étant donné que la première du spectacle "Attention Mesdames et Messieurs" est le 9 décembre. Et c'est donc dans l'épisode 7, la veille de la première du spectacle, que M6 choisit de nous montrer enfin la naissance du spectacle, tant annoncé depuis maintenant 2 mois... il était temps. On va pouvoir enfin se mettre au boulot.

Le casting prend donc fin, ce qui nous laisserait donc à penser que cette étape constitue les trois quarts de la préparation d'un spectacle. Et là, c'est le choc. La stupeur. L'incompréhension. Ca fait des semaines que notre "jury de professionnels" se tape des auditions et des épreuves et des engueulades et des éliminations et des nuits d'insomnies pour choisir les futurs participants du spectacle, et ce soir, c'est le moment de la révélation des noms des heureux élus. Et alors ? Et alors, il ne sont que 4 à "continuer l'aventure". Alors comment dire ?... Tout ça pour n'en garder que 4. Ben oui, ils devaient être 20 mais finalement on va prendre 20 professionnels et comme ça les 4 débutants on les verra pas au milieu. Bien joué Roger.

Kriss, Sian, Alice et Bryan sont donc instantanement rejoints par tous les vrais artistes du spectacle, qui eux ont dû être choisis sur CV et lettre de motivation par un cabinet de recrutement externe spécialisé dans les spectacles de Michel Fugain aux Folies Bergères, parce qu'on les a jamais (ou presque) vus avant ce soir. Alors comme dirait Michel, "c'est la fête". Allez hop, tout le monde monte dans la navette directe pour Monclar, Lot-et-Garonne (alors Monclar, c'est facile : quand vous sortez des Folies Bergères, vous prenez le métro à Grands Boulevards ligne 8, puis vous changez à République, vous prenez la 3 jusqu'au terminus et à Gallieni vous avez la gare routière, et hop en avant pour Monclar... bon enfin bref).

C'est alors le moment de la grande scène du 3 entre Roger Louret et Jean-Claude Camus. (Souvenez-vous, la semaine dernière c'était la grande scène du 2). Nos deux grands comédiens entrent en scène et se retrouvent autour d'une table et d'un téléphone. Jean-Claude n'est pas content et il le dit à Roger. "Monclar !!! Je voudrais savoir si tu as perdu la tête Roger !!!" Le numéro est bien rodé, de la belle ouvrage. Après les explications de Roger sur l'influence bénéfique de la qualité de l'air du Lot-et-Garonne sur la voix des chanteurs de comédies musicales, Jean-Claude ne sait plus du tout quoi dire. Il décroche alors le téléphone. Son "directeur financier" arrive alors immédiatement pour sauver la situtation. Comme il est directeur financier, il sait de quoi il parle donc tout le monde l'écoute. Après un rapide calcul mental, il en conclue que Monclar c'est cool. Jean-Claude est convaincu, il tape dans la main de Roger. "Tope-là dans ma main, tope-là, hop-là, tope encore une fois" dirait Michel. Happy End.

Ce qui s'en suit n'est que la préparation du spectacle, dont personne sauf le metteur en scène ne sait à quoi il va ressembler : choix, apprentissage et répétition des 137 chansons, organisation de la mise en scène, préparation et répétition des chorégraphies, montage du décor, réalisation des 140 costumes, etc. De la broutille quoi. Ca ne vaut pas 6 semaines de casting à Lille ça ! Ca tombe bien puisqu'on est apparemment à seulement 1 mois et demi de la première. Alors fissa-fissa, les professionnels sont professionnels et les débutants sont professionnels donc ça va super vite. En plus, ils sont tous "plein de gaieté, acharné du travail, enthousiaste, persévérant, expérimenté, sensible, perfectionniste" (rayer les mentions inutiles).

Heureusement, Jean-Claude passe de temps en temps pour voir si tout se passe bien (il doit aussi connaître l'itinéraire pour choper la navette de Monclar donc) et accessoirement "vérifier l'adéquation entre l'intensité théâtrale et la danse" ou des trucs comme ça. Ensuite, il passe un coup de fil aux décors, aux costumes, aux lumières, aux musiciens et il rentre à Paris. Comme il est producteur, il nous dit que "ce spectacle plaira au public". Il avait raison le directeur financier, Monclar c'est cool mais le portable capte pas bien partout.

La "magie du spectacle" nous transporte automatiquement aux Folies Bergères à 15 jours du spectacle, puis 10, puis 1. Ca va hyper vite parce que "le rythme est infernal" alors les cadreurs n'ont pas le temps de filmer ce qui se passe. Roger pique des coups de gueule et dit des trucs comme mon prof de maths en seconde quand personne n'écoutait le cours sur les logarithmes : "et si ça vous amuse, moi ça m'amuse pas du tout". Après ça, tout le monde est bien maté et le travail reprend. Avec "enthousiasme, volonté et énergie" bien sûr.

Heureusement, Jean-Claude passe de temps en temps pour voir si tout se passe bien (je l'ai pas déjà écrit ça ?). Il vient évaluer le moral des troupes et mesurer la température du sèche-cheveux du coiffeur. Lui aussi, il est très perfectionniste. D'ailleurs, à 24h de la première, il découvre les costumes qu'apparemment il n'avait jamais vus (on voit pas bien au téléphone c'est pour ça) et ça ne va pas du tout. Grosse colère. Le costumier a donc une nuit pour refaire 140 tenues sur mesure. C'est formidable, c'est la fête, c'est la magie du spectacle !

Illustration : "Madone à la grenade", Sandro Botticelli, 1487
Texte aussi publié sur http://www.realtv-fr.net/

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