vendredi 23 décembre 2005

Joyeux Noël...

... donc.

(Photo : Ben / Biarritz, Décembre 2005)

mercredi 21 décembre 2005

Evidence impossible


A Biarritz, il y a de très beaux immeubles. Des palaces, des quatre étoiles, des vieilles maisons, des batisses bourgeoises, un casino. Moi j'aime bien les immeubles tout moches. Je les trouve plus photogéniques. Un casino, ça n'est pas photogénique, ça sent juste le fric. Un immeuble laid, ça sent l'improbable, l'hypothétique évident, l'abstrait concret. Un problème de certitudes sûrement. Toujours.

(Photo : Ben / Biarritz, Décembre 2005)

mardi 20 décembre 2005

Bientôt Noël


C'est dans 5 jours.
Je n'en reviens pas.
Je ne suis pas du tout dans l'esprit.
J'ai l'impression que celui de l'an dernier n'est pas encore passé.
J'ai dû laisser mes compteurs bloqués au mois d'août 2004, un truc comme ça. Après je ne sais plus, il a dû y avoir un dérèglement. Ca n'est pas possible que le temps soit linéaire, ça n'est pas possible.

(Photo : Ben / Amsterdam, Mai 2005)

mercredi 14 décembre 2005

Horizon ma prison


Le soleil est là-bas.
Les rêves sont au bout.
Pourquoi le regarde-t-on ?
L'horizon m'appartient.
L'horizon t'appartient.

(Photo : Ben / Morbihan, Novembre 2005)

mardi 13 décembre 2005

Mais qu'est-ce que c'est ?


- C'est du bambou ?
- Oui c'est un vase en bambou, c'est écrit dessus.
- Ah oui. Mais on peut mettre de l'eau dedans ?
- Ben oui, regardez c'est traité à l'intérieur. En plus c'est équitable.
- Equitable ?
- Oui.
- Ah... Euh... ben je vais le prendre quand même alors.
- Je vous l'emballe ?

- Bonjour je voudrais une baguette. C'est quoi ces baguettes en haut à droite ?
- Ben c'est des baguettes meulières.
- Ah et c'est quoi des baguettes meulières ?
- Ben elles sont faites avec de la farine de meule.
- Ah... Euh... ben je vais prendre une meulière alors.
- Ce sera tout ?

Est-ce que j'ai une tête de meunier à aimer le commerce équitable avec mon manteau à col en fausse fourrure et mes baskets Coq Sportif "Arthur Ashe" blanches ? Non mais franchement.

(Photo : Ben / Amsterdam, Mai 2005)

samedi 10 décembre 2005

Tant de choses, si peu de temps


Et si j'allais à Londres en janvier ?
Il y a l'expo Rubens.
Il y a une expo sur le Canaletto.
Il y a l'expo Diane Arbus.
Il y a une expo d'auto-portraits d'Edvard Munch.
Il y a plein d'expos.
Il y a de la pub partout.

(Photo : Ben / Cathy à Camden, Londres, 2003)

vendredi 9 décembre 2005

Vendredi de garde, en garde !


Ils sont deux, ils ont du talent, ils ont la rage de vaincre. "Mais il n'en restera qu'un, Mesdames-Messieurs." Avant-dernier prime de la Starac 5 donc, et demi-finale garçons ce soir. Du suspense, des chansons, de la compétition et du blabla de Nikos. Beaucoup de blabla de Nikos, mais il faut bien meubler entre les changements de décors, de micros, les lancements de pub, les appels au vote... "c'est un énorme défi Mesdames-Messieurs", eh oui. Tout plein de duos au programme ce soir, et même des duos à 3 puisqu'il n'y a plus que 3 élèves.

Mais de la nouveauté tout de même, puisque c'est la première fois que Liza Minelli ("une femme exquise, une bête de scène Mesdames-Messieurs") vient honorer de sa présence le plateau de la Starac. Elle vient chanter "New-York, New-York" avec Pascal et Jérémy ("That's wonderful !") sur une mise en scène de Kamel à base de danseuses en sous-vêtements, puis "Cabaret" avec Magalie ("C'est formidable !") sur une mise en scène de Kamel à base de danseuses pas en sous-vêtements mais bon pas loin. Liza est contente, et Nikos aussi car "le talent ne connaît ni le temps ni les frontières Mesdames-Messieurs". That's formidable.

Comme chaque année à la même époque, il y a le Téléthon, l'élection des Miss France, et il y a Serge Lama qui vient chanter "Je suis malade" à la Starac (petit quizz : avec qui c'était l'année dernière ??). Comme ça, ça permet à la mère de Raphaëlle Ricci de toucher des droits d'auteur puisque la chanson est d'Alice Dona. Mais c'est vrai que c'est une bonne chanson et d'ailleurs ça tombe bien parce que bientôt, Serge pourra sortir un disque avec tous les duos qu'il a faits sur cette chanson. Un disque d'environ 18 heures donc, après lequel on devient totalement convaincu qu'on ne rêve plus, qu'on ne fume plus, qu'on n'a même plus d'histoire, qu'on est sale sans toi, qu'on est laid sans toi. Après avoir dit bonne chance aux candidats, Serge rentre à la maison, le veinard.

Pour défendre sa place, Pascal chante avec Raphaël (que Nikos a vu à l'Olympia la semaine dernière c'est cool), puis seul une chanson de Radiohead, sur une mise en scène de Kamel à base de danseuses en sous-vêtements. Mais c'est du Radiohead quand même, non non on ne rêve pas. Il fera aussi un très beau duo avec Nolwenn (que Nikos a vu aussi à l'Olympia, d'ailleurs "nous sommes très fier pour toute cette musique en douceur qu'elle nous propose" ce qui doit vouloir dire que le concert était bien et qu'il faut acheter l'album) sur "Say it ain't so". Allez, petit frisson.

Jérémy affronte Pascal avec sa plus belle chemise à broderies pailletées, et en nous répétant bien clairement dès qu'il le peut qu'il a très envie de gagner, des fois qu'on ait des doutes sur le fait que toucher un million d'euros ça le branche moyen-moyen en fait. Alors il nous explique en tentant de rester hyper modeste que "c'est nécessaire d'être motivé et de montrer qu'on est motivé, j'irai jusqu'au bout". Merci Jérémy pour toute cette émotion hyper motivée que tu nous donnes. En plus à Montargis, ils sont comme Jérémy. Motivés. Montargis, c'est une ville où tout le monde porte des t-shirts Jérémy, et même les mecs en voiture qui écoutent de la musique très fort les fenêtres ouvertes même en plein hiver. C'est dire. Jérémy va donc chanter (motivé). Je ne sais plus ce qu'il a chanté ni avec qui, mais sûrement avec "une bête de scène" que Nikos a vu à l'Olympia la semaine dernière et sur une mise en scène de Kamel à base de danseuses en sous-vêtements. Je ne peux pas trop me tromper.

L'heure tourne et après quelques chansons en anglais qu'on y comprend rien les paroles, Nikos nous demande alors subitement de réfléchir : "Faites le bon choix, réfléchissez, c'est le moment ou jamais". Ah il fallait être concentré, c'était furtif. Après Nikos est reparti dans des considérations philosophico-hindouistes car "c'est le doute qui fait avancer les choses, parce que la vie est belle, parce que la vie vaut la peine d'être vécue, chaque seconde de vie est une invitation au voyage et sans vous c'est pas possible". J'ai rien compris mais de toute façon, je n'avais pas prévu de me suicider ce soir. Enfin, merci Nikos quand même pour ces bons conseils. Mais allez, après ce coup de déprime, Nikos se reprend et "le spectacle continue parce que le spectacle comme la vie doit continuer avant toute chose, à tout prix, ah vous êtes là Monsieur Steady-cam !". Tout ça pour dire que c'est Liane Foly et non pas un sosie de Liza Minelli qui vient chanter ensuite.

Après 4 tunnels de pubs, 52 appels au vote, 18 duos, et 14 intros de chansons bousillées parce que Nikos parlait encore dessus comme les mecs à la radio, l'émotion est à couper au couteau. On est à bout de nerfs il faut bien le dire. D'ailleurs c'est les yeux mouillés et tremblant d'émotion que Nikos nous annonce que "le compte à rebours est lancé" et aussi qu'on peut s'inscrire à la Starac 6. Jérémy nous re-re-répète qu'il "n'a pas envie que l'aventure se termine ici" au cas où c'était pas bien clair pour certains, ou pour ceux qui mettent la Starac en décor muet dans le fond de la pièce pour la soirée et n'allument le son que pour les 5 dernières minutes. Pascal quant à lui remercie les profs de lui avoir permis de se relever et d'être arrivé jusqu'ici et fait pleurer Raphie à chaudes larmes.

"On va pas faire de suspense inutile" comme dirait Nikos qui a passé sa soirée à nous demander "qui, mais qui mérite sa place en finale Mesdames-Messieurs ??". Maître Moya arrive (Carlos pour les intimes) et Jérémy gagne avec 54% des voix. Normal il était hyper motivé. Demain moi aussi je serai hyper motivé pour me lever et je prendrai un petit déj avec 54% de pain.

(Texte aussi paru in http://www.realtv-fr.net/ )
Illustration : 'King's Colledge (sic) to Wit - a Practical Essay' by T Jones (1829)

jeudi 8 décembre 2005

La magie du spectacle


Nous voici donc au bout de l'aventure, comme on dit. Enfin, pas tout à fait puisque c'est plutôt maintenant que tout commence étant donné que la première du spectacle "Attention Mesdames et Messieurs" est le 9 décembre. Et c'est donc dans l'épisode 7, la veille de la première du spectacle, que M6 choisit de nous montrer enfin la naissance du spectacle, tant annoncé depuis maintenant 2 mois... il était temps. On va pouvoir enfin se mettre au boulot.

Le casting prend donc fin, ce qui nous laisserait donc à penser que cette étape constitue les trois quarts de la préparation d'un spectacle. Et là, c'est le choc. La stupeur. L'incompréhension. Ca fait des semaines que notre "jury de professionnels" se tape des auditions et des épreuves et des engueulades et des éliminations et des nuits d'insomnies pour choisir les futurs participants du spectacle, et ce soir, c'est le moment de la révélation des noms des heureux élus. Et alors ? Et alors, il ne sont que 4 à "continuer l'aventure". Alors comment dire ?... Tout ça pour n'en garder que 4. Ben oui, ils devaient être 20 mais finalement on va prendre 20 professionnels et comme ça les 4 débutants on les verra pas au milieu. Bien joué Roger.

Kriss, Sian, Alice et Bryan sont donc instantanement rejoints par tous les vrais artistes du spectacle, qui eux ont dû être choisis sur CV et lettre de motivation par un cabinet de recrutement externe spécialisé dans les spectacles de Michel Fugain aux Folies Bergères, parce qu'on les a jamais (ou presque) vus avant ce soir. Alors comme dirait Michel, "c'est la fête". Allez hop, tout le monde monte dans la navette directe pour Monclar, Lot-et-Garonne (alors Monclar, c'est facile : quand vous sortez des Folies Bergères, vous prenez le métro à Grands Boulevards ligne 8, puis vous changez à République, vous prenez la 3 jusqu'au terminus et à Gallieni vous avez la gare routière, et hop en avant pour Monclar... bon enfin bref).

C'est alors le moment de la grande scène du 3 entre Roger Louret et Jean-Claude Camus. (Souvenez-vous, la semaine dernière c'était la grande scène du 2). Nos deux grands comédiens entrent en scène et se retrouvent autour d'une table et d'un téléphone. Jean-Claude n'est pas content et il le dit à Roger. "Monclar !!! Je voudrais savoir si tu as perdu la tête Roger !!!" Le numéro est bien rodé, de la belle ouvrage. Après les explications de Roger sur l'influence bénéfique de la qualité de l'air du Lot-et-Garonne sur la voix des chanteurs de comédies musicales, Jean-Claude ne sait plus du tout quoi dire. Il décroche alors le téléphone. Son "directeur financier" arrive alors immédiatement pour sauver la situtation. Comme il est directeur financier, il sait de quoi il parle donc tout le monde l'écoute. Après un rapide calcul mental, il en conclue que Monclar c'est cool. Jean-Claude est convaincu, il tape dans la main de Roger. "Tope-là dans ma main, tope-là, hop-là, tope encore une fois" dirait Michel. Happy End.

Ce qui s'en suit n'est que la préparation du spectacle, dont personne sauf le metteur en scène ne sait à quoi il va ressembler : choix, apprentissage et répétition des 137 chansons, organisation de la mise en scène, préparation et répétition des chorégraphies, montage du décor, réalisation des 140 costumes, etc. De la broutille quoi. Ca ne vaut pas 6 semaines de casting à Lille ça ! Ca tombe bien puisqu'on est apparemment à seulement 1 mois et demi de la première. Alors fissa-fissa, les professionnels sont professionnels et les débutants sont professionnels donc ça va super vite. En plus, ils sont tous "plein de gaieté, acharné du travail, enthousiaste, persévérant, expérimenté, sensible, perfectionniste" (rayer les mentions inutiles).

Heureusement, Jean-Claude passe de temps en temps pour voir si tout se passe bien (il doit aussi connaître l'itinéraire pour choper la navette de Monclar donc) et accessoirement "vérifier l'adéquation entre l'intensité théâtrale et la danse" ou des trucs comme ça. Ensuite, il passe un coup de fil aux décors, aux costumes, aux lumières, aux musiciens et il rentre à Paris. Comme il est producteur, il nous dit que "ce spectacle plaira au public". Il avait raison le directeur financier, Monclar c'est cool mais le portable capte pas bien partout.

La "magie du spectacle" nous transporte automatiquement aux Folies Bergères à 15 jours du spectacle, puis 10, puis 1. Ca va hyper vite parce que "le rythme est infernal" alors les cadreurs n'ont pas le temps de filmer ce qui se passe. Roger pique des coups de gueule et dit des trucs comme mon prof de maths en seconde quand personne n'écoutait le cours sur les logarithmes : "et si ça vous amuse, moi ça m'amuse pas du tout". Après ça, tout le monde est bien maté et le travail reprend. Avec "enthousiasme, volonté et énergie" bien sûr.

Heureusement, Jean-Claude passe de temps en temps pour voir si tout se passe bien (je l'ai pas déjà écrit ça ?). Il vient évaluer le moral des troupes et mesurer la température du sèche-cheveux du coiffeur. Lui aussi, il est très perfectionniste. D'ailleurs, à 24h de la première, il découvre les costumes qu'apparemment il n'avait jamais vus (on voit pas bien au téléphone c'est pour ça) et ça ne va pas du tout. Grosse colère. Le costumier a donc une nuit pour refaire 140 tenues sur mesure. C'est formidable, c'est la fête, c'est la magie du spectacle !

Illustration : "Madone à la grenade", Sandro Botticelli, 1487
Texte aussi publié sur http://www.realtv-fr.net/

lundi 5 décembre 2005

Auto-rentabilité


J'ai déjà choisi les habits que je vais porter demain.

Dix minutes de sommeil gagnées.

(Photo : Ben / Charentes, Juillet 2003)

samedi 3 décembre 2005

Chantez, éliminez


Pour tous ceux qui aiment faire du karaoké juste avant de se coucher, M6 à pensé à eux en déprogrammant "Attention Mesdames et Messieurs" le jeudi à 22h30. Alors hop on se prépare une cafetière pleine, on prend des alumettes pour tenir les paupières et c'est parti.

Remarquons que le fameux spectacle commence à Paris la semaine prochaine. Donc évidemment ils sont à la bourre. Mais "Les vrais spectacles se font dans l'urgence" dixit Roger Louret. Donc tout est normal. D'ailleurs, on nous fait remarquer en préambule à quel point les 9 candidats restant ont progressé en 15 jours. Des progrès dinguissimes. En 15 jours, ils sont mêmes arrivés à "un niveau professionnel". Ca paraît incroyable, et pourtant... c'est incroyable. Bref, ils sont tous au top du top, ils ont un "énorme potentiel", ils se sont "enfin trouvés". Mais il va quand même falloir en éliminer quelques uns, la scène doit être trop petite pour tout le monde.

Pendant que les candidats exploitent leur énorme potentiel avec les "coachs" (ici pas de profs, on n'est pas à la Starac, hé ho !), côté production, "il y a de la tension". Alors Jean-Claude Camus passe des coups de fils. Comme ça, pour passer le temps, parce qu'on ne sait pas bien qui il appelle. Ca devait être quelque chose du genre "Allo les costumes ? Ca avance ?... ah super !", "Allo les décors ? C'est bientôt prêt ?... ah génial !". Et après tout va mieux, Jean-Claude est content, tout est réglé. Le hic, c'est qu'apparemment Jean-Claude ne sait pas du tout ce qu'il y a dans le spectacle qu'il produit. Il a dû taper dans la main de Roger Louret un soir après un bon repas en disant "allez je le produis ton spectacle !... garçon, vous nous remettrez une bouteille de Morgon ?". Je ne vois pas d'autre explication.

C'est alors que pris d'un flip énorme, Jean-Claude Camus passe un autre coup de fil. Et Roger Louret arrive. Nos deux comédiens jouent alors devant nos yeux ebaubis la grande scène du 2. Celle où Jean-Claude demande des explications à Roger avec de gros yeux et une grosse voix, tout en fronçant les sourcils. "Alors il y a quoi dans mon spectaaaacle bon sang Roger ?" Une grande leçon pour nos apprentis chanteurs-comédiens. Roger explique qu'il y a 120 chansons de Michel Fugain en 2 heures sur une scène avec 20 personnes qui chantent et dansent dans des tableaux différents qui se succèdent. Et pis des lumières aussi. Comme ça paraît hyper crédible, Jean-Claude est content et "Au théâtre ce soir" se termine.

Du côté de nos candidats, ça compétitionne sévère. Ce soir, nous avons même le droit à deux évaluations, euh pardon "épreuves", pour le prix d'une. Et à chaque fois, des éliminations à la clé pour savoir qui va pouvoir rester tranquille à la maison en décembre. Alors ça danse, ça chante, ça théâtre. Et "tope là dans ma main". Et 5 et 6 et 7 et 8. Et "Viva la vida". (C'est parce que je la fais courte, mais en gros c'est ça). Tout le monde a envie de continuer, tout le monde a envie de tout donner, tout le monde aime tout le monde, tout le monde adore l'esprit de troupe. Arnaud nous explique d'ailleurs que "on est un groupe qui fait un seul, je suis très fier du groupe au singulier". En plus, ils ont un appart hyper cool.

Après les épreuves, ce sont les délibérations du jury. Personne n'est d'accord sur rien, ils ont tous des avis différents sur les candidats, alors c'est pas pratique. Peut-être que Jean-Claude essaye de se venger de Roger après avoir compris que l'explication que ce dernier lui a donné dans son bureau tout à l'heure était totalement fumeuse, mais ce n'est qu'une hypothèse. Bon en tous cas, ils ont tiré au sort... euh consciencieusement choisi d'éliminer Grégory et Anne, en leur donnant des raisons aussi claires que "tu fais bien les choses, etc. et tout" ou "ya du positif ya du négatif ben voilà" ou encore "ya du bien ya du moins bien". Les deux fondent en larmes. Ils vont devoir quitter l'appart hyper cool.

La deuxième salve d'éliminations semble encore plus problématique. Personne n'est d'accord mais ça c'est normal. C'est qu'à chaque fois que le jury prononce un nom, il y a une petite musique vachement angoissante. C'est dire si le choix est difficile. "Ils vont délibérer toute la nuit, une nuit de cauchemar pour les candidats". Ca c'est pas cool d'empêcher les gens de dormir. Alors en attendant le verdict, je vous en souhaite une bonne. De nuit.

Illustration : Andy Warhol, Marilyn, 1962, oil, acrylic, and silk screen on enamel on canvas
(Article aussi paru in http://www.realtv-fr.net/ )

jeudi 1 décembre 2005

Mon petit carnet


Ce soir, j'ai ressorti mon petit carnet. J'ai un petit carnet. Comme ça je prends des notes quand ça me chante, quand j'ai des idées, quand j'ai peur d'oublier. Mais je n'écris plus beaucoup sur mon petit carnet. J'écrivais davantage quand il faisait beau, à la terrasse d'un café pour faire genre occupé, sur un banc pour faire genre inspiré, dans le métro pour faire genre concentré, dans la rue pour faire genre débordé, n'importe où pour faire genre absorbé. Mais bon, là comme il fait froid, je ne sors plus mon petit carnet.

Il est 23h25 et je sors du boulot. Il fait froid, j'aime bien le froid. Mais j'ai la flemme de rentrer à pieds. Le métro part sous mes yeux. Le prochain est annoncé dans 8 minutes. Alors je sors mon petit carnet. Et j'écris dans mon petit carnet que j'écris dans mon petit carnet. Et là j'écris dans mon blog que j'ai écrit dans mon petit carnet que j'écris dans mon petit carnet. Mise en abîme. J'ai le vertige. Encore 6 minutes.

J'écoute Sigur Ros, ça me fait planer, ça me détend. Je relis les notes que j'ai prises dans mon petit carnet. Des trucs débiles, des trucs pas si cons, des listes, des phrases sans début, des phrases sans fin, des instantanés, des impressions, des idées inabouties. Tellement d'idées inabouties. Encore 4 minutes.

J'ai écrit ça quand ? Ah oui je devais voir "Broken Flowers". Tiens j'ai commencé une liste de Noël. Je devais faire des photos noir et blanc. Je n'ai toujours pas acheté "Lunar Park". Ca je devrais le recopier sur mon blog. Je vais l'écrire. Je dois rappeler le dentiste en décembre pour un rdv en janvier. Encore 2 minutes.

Maintenant j'ai envie de rentrer dormir. Je n'ai pas mangé. Demain j'ai une grosse journée. J'aime bien l'hiver. Le métro est arrivé.

(Photo : Ben / Amsterdam , Mai 2005)