La guerre est déclarée
Alors oui je suis un peu à la bourre, pour ne pas dire totalement dépassé par les évènements et leur enchainement aussi rapide, par ce déferlement d'incidents, cette cascade de mal entendus, qui mènent irrémédiablement les caractères les plus sereins vers les plus terribles extrémités. Quand tout va si vite, quand le déploiement de moyens humains est aussi foudroyant, quand la folie s'empare des coeurs et des esprits, j'avoue avoir du mal à me tenir au courant de tout ce qui se passe et de l'évolution précise de la situation. Je ne veux bien sûr pas parler de la guerre au Liban (qué guerre au Liban ?), mais de L'Ile de la Tentation 5, qui occupe évidemment toutes les pensées, et ce en plus haut lieu. Heureusement, il y a les rediffs du lundi soir pour se tenir au jus de l'actualité la plus brûlante.
C'est sans surprise que (commençons donc par la fin), le couple Mélanie-Vincent est donc un lointain souvenir... Ah ces centaines photos numériques de vacances au ski stockées sur le disque dur de l'ordinateur, et que personne n'a jamais pris soin de trier parce que bon y en vraiment trop je le ferai demain... allez hop à la corbeille ! Mélanie, lucide et droite dans la douleur aura cette émouvante parole : "Heureusement qu''il y a l'Ile de la Tentation pour ouvrir les yeux aux gens". Ben oui heureusement, et puis surtout moi je ferai quoi après le lundi à 2h du matin ?
Mélanie s'est donc rendue compte, au bout de deux jours de séjour "paradisiaque", que, sur les 261 soirées de l'année qu'elle a passée seule à Roubaix, alors que Vincent était à Paris, et qu'il lui disait qu'il sortait dîner avec des copains et/ou des collègues de bureau, eh bien ça ne devait pas tant discuter prospective du marché immobilier sur les vingt prochaines années qu'elle le pensait. Eh oui, non seulement il n'y a pas d'appartements à louer à Paris, mais en plus Mélanie est cocue et je ne sais quelle est la plus terrible des deux nouvelles. (Enfin c'est clair que c'est devenu beaucoup trop cher, non mais ça n'a plus de bon sens, j'en parlais à la pharmacienne hier, qui habite à Montreuil et... mais je m'égare).
Vincent a donc sauté sur Shanice au cours d'une sympathique soirée "moustiques et barbecue" sur la plage avec nuitée en tente. Daniel, toujours pragmatique, avait pourtant eu cette étrange sensation qu'il n'y avait pas assez de tentes pour 14 personnes. Un sentiment dont il s'est empressé de faire part à Vincent et qui s'est avéré exact après avoir (bon sang mais c'est bien sûr) compté le nombre de tentes. Vincent, qui sait compter jusqu'à 7 (bien qu'il ne doit pas souvent faire visiter des 7 pièces-cuisine), avait alors répondu "bien sûr qu'il y a assez de tentes". Une autre forme de pragmatisme, donc, qui l'a mené à faire des "bécots" à Shanice, dont il apprécie visiblement la compagnie rapprochée. Pourquoi ? Parce que "Shanice c'est la plus provocante et moi j'aime bien ça". Voilà qui est clair. Au moins on ne pourra pas accuser notre agent immobilier en tongs d'hypocrisie. Plus c'est provocant (qui a dit vulgaire ?), et plus il aime. La classe donc. Mais heureusement, je ne l'ai pas choisi comme décorateur d'intérieur, je préfère Cendrine Dominguez dans Téva Déco ("oh mais c'est magnifiiiiiique chez vous et comme c'est ingénieux cette porte qui s'ouvre et se ferme !"), donc tout va bien.
Personnellement, je soupçonne notre ami Vincent d'avoir saisi au bond L'Ile de la Tentation pour se débarasser en toute délicatesse de sa future-ex-petite-amie qu'il ne voit que les week-ends, mais bon même le week-end ça commence à faire beaucoup quand même. La classe je disais. Il aurait au moins pu choisir une émission qui sait prendre des pincettes et faire les choses en toute discrétion et respect de la personne comme "Ya que la vérité qui compte", mais en fait ils ne font pas dans le larguage, ils font seulement dans le râteau ("C'est pas grave Francis, Jaqueline a laissé le rideau fermé, mais ça ne veut pas dire qu'il restera fermé à tout jamais... allez bon courage pour le boulot demain."). Au début de l'émission, Mélanie disait "j'ai confiance et je veux qu'il me prouve cette confiance". C'est donc en langage technique ce qui s'appelle ne pas être sur la même longueur d'onde.
Mais le couple star de cette IDLT5, ce n'est pas pour moi Mélanie-Vincent qui vont sûrement continuer à se battre à coup de cassettes vidéos dans ta tronche (oui ça existe encore les cassettes vidéos), mais c'est bel et bien Daniel et Bérangère. Ah Daniel et Bérangère. On ne sait absolument pas ce qu'il sont venus faire là, et c'est ça qui est bon.
Lui, il semble avoir râté sa vocation de proviseur de collège, alors du coup il se prend pour le mono de la colo. Comme il a trop confiance en son couple (et en lui surtout), il s'embête un peu, alors il a toujours un avis à donner sur l'attitude de chacun et se mèle des affaires des autres parce que forcément ça le regarde. Du coup, il dort avec Vincent dans la tente pour "qu'il ne commette pas l'irréparable" (c'est sûr que Vincent n'a pas intérêt à "commettre l'irréparable" avec Daniel sinon c'est rappatriement sanitaire du Mexique direct) et part avec Shanice en rendez-vous pour "casser l'ambiance" et parce qu'il veut "parler de certains trucs à Shanice concernant Vincent". Autrement dit, ce n'est pas un déjeuner en tête-à-tête en bord de plage, c'est un remontage de bretelles dans le bureau du dirlo. Après quelques heures de laïus du style "à partir du moment où, dites vous bien que, et c'est là où on verra si !!!". Shanice n'en peut plus, et on la comprend, à force de tortiller sa paille elle craque et quitte la table en pretextant qu'on l'attend en cours de gym. Daniel est tout content, il a fait ce qu'il avait à faire, il a sauvé un couple. Bravo Daniel, mais ça n'a servi absolument à rien parce qu'en fait Shanice a écouté un mot sur deux et Vincent se fout de son avis.
Bérénice, elle, semble avoir envie de bastonner tout le monde depuis son arrivée sur l'île. Que quelqu'un s'approche et hop un coup de tatane dans ta gueule. Ca donne envie de pas séduire, mais alors pas du tout, et c'est le but car comme elle a "une totale confiance en Daniel", elle ne veut pas qu'un tentateur l'approche. Ce qui n'a aucun rapport mais après tout s'il y avait une quelconque logique dans l'attitude de ces gens, ils ne seraient pas là dans ma télé. C'est donc le soldat... euh le tentateur Lorenzo (un des plus musclés, il fallait bien ça) qui se coltine la corvée de rendez-vous sensation avec Bérangère-"tu m'touches jt'éclate". Il part confiant avec un "allez ça va être sympa !" pour se donner du coeur à l'ouvrage, ce à quoi Bérangère rétorque "je te préviens, je fais pas des trucs de ouf". Cool. Alors ensuite, pour détendre l'atmosphère, Lorenzo aura la bonne idée de lancer du sable sur Bérangère, ce qui bien sûr exaspère la belle au plus haut point, qui du coup n'a plus envie de discuter mais plutôt d'envoyer un missile thermonucléaire sur la tête de Lorenzo, voire sur le Mexique tout entier. Alors imaginez un repas en tête-à-tête avec quelqu'un à qui vous n'avez absolument pas envie d'adresser la parole et qui souffle bruyamment toutes les 30 secondes. Ben voilà. "C'est vrai qu'on a du mal à te cerner" tentera alors Lorenzo. Aux dernières nouvelles... ben nous n'avons plus de nouvelles de Lorenzo justement.
C'est sur cet esprit bon enfant et cette ambiance de franche camaraderie que ce termine ce deuxième épisode. La prochaine fois, nous approfondirons les techniques de drague de Harry, qui commence toutes ses phrases par "je pense que" et les finit par "tu vois". Je pense que tu vois ?
(Illustration : La Guerre ou La Chevauchée de la discorde, Henri Rousseau, 1894.)
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