Le bonheur c'est simple comme 280 coups de fil
Aujourd'hui j'étais en forme. J'avais besoin de me dépenser. Alors j'ai décidé de faire du harcèlement téléphonique. Ca fait du bien, ça défoule. Il me faut beaucoup d'énergie pour ça. Parce que je déteste ça.
En gros, ça consiste à appeler M. Machin qui nous doit de l'argent depuis 6 mois. Et de le rappeler. Toutes les 10 minutes. Jusqu'à ce qu'il craque. Parce que dans ces cas là en général, M. Machin, il est en réunion, ou il n'est pas dans son bureau, ou il est parti faire une photocopie (oui oui), ou sa ligne ne répond pas, ou il est en vacances, ou il est parti manger, ou je ne sais pas, ou il revient tout à l'heure, ou il est en train de peigner un ours. Ou tout en même temps. Parfois, M. Machin est coriace. Parfois il n'a même pas de ligne directe où on peut l'appeler. C'est très énervant.
Après plusieurs semaines d'appels, de messages au standard, de mails et de fax écrits de plus en plus gros, ce M. Machin que je ne connais pas, j'ai juste envie de le tuer. Alors je ruse. Rappeler, demander qu'on me passe n'importe quel service, faire semblant d'avoir été mal orienté, ah vraiment ils comprennent rien au standard, et au fait vous auriez la ligne directe de M. Machin ? Et voilà. M. Machin il était tout surpris : "ah vous m'avez trouvé !". J'étais content. C'est minable mais ça m'a pris une matinée.
Si je fais ça tous les jours, je pense que je deviens dingue. Demain, je rappelle M. Machin. Après, c'est moi qui entre en réunion.
(Photo : Ben / Avignon, Juillet 2005)
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