mercredi 20 juillet 2005

C'est toujours meilleur la deuxième fois


Il en est de "L'île de la tentation" comme d'un tagine d'agneau aux abricots. On trouve ça tellement bien la première fois qu'on se demande si nos espoirs ne vont pas être déçus la deuxième. En l'occurence, tout est affaire d'un subtil dosage d'épices. Cette année, il n'ont pas mis trop de coriandre, mais ils ont bien forcé sur le gingembre. Bon, certes, la recette est toujours un peu la même : Des basiques, des grands classiques et quelques moments de plaisir.

Les Basiques
Tout d'abord, nous n'échappons pas aux bacheloresques virées subaquatiques, aériennes, et dans tous les autres éléments possibles. C'est vrai que j'ai toujours personnellement constaté que le parachutisme ("aaaaaahhh"), le saut à l'élastique ("ouhouhouhouh") , et la plongée sous-marine ("mm mm mm") sont très propices à la discussion intime et à la confession sur sa vie de couple. Bon en tous cas, ça fait des images. N'oublions pas que "L'île de la tentation", ça n'est pas l'île de Ré (île fort sympathique au demeurant), et qu'il faut bien rentabiliser le billet d'avion.
Pour en revenir à nos moutons... euh candidats, on notera également qu'en général, un saut en parachute est suivi d'un déjeuner sous les cocotiers au bord d'une piscine, avec des serviettes bien pliées ("Oh que c'est beau !") et des cocktails colorés ("C'est bon, c'est frais !" remarquera Laurence, qui a toujours une phrase fort à propos devant un cocotier et une serviette bien pliée).
Autre moment propice à la confession ultra-personnelle, donc ("Et ton couple comment ça se passe ?"). Et l'occasion pour nos sémillants célibataires d'éxercer tous leurs talents d'écoute et de psychologie, à l'instar d'un Cyril analysant la situation vécue par Gwen, tout en prenant le soleil de trois-quart face, dans un sybillin "C'est chaud... je vais pas te faire un pipeau". Je ne voudrais pas faire de la surinterprétation, mais on peut y voir là une réponse au "C'est bon, c'est frais" de tout à l'heure. Le chaud et le froid, le feu et la glace, tout ça quoi. Bref.
J'en profite pour ouvrir une parenthèse et dire au passage qu'il est scandaleux que le montage de l'émission soit fait de telle sorte que les discussions les plus intéressantes soient totalement occultées, comme celle ou Manu et Marion dissertaient sur "La critique de la raison pure" par exemple. Entièrement coupé au montage ! A moins que ça n'ait pas existé. Fin de la parenthèse

Les Classiques
Ensuite, dans la série "tous les ans c'est la même chose", nous avons quelques grands classiques :
- Des candidats qui au Jour 3 confessent une "très forte affinité" pour un célibataire, "parce qu'on se ressemble" (la ressemblance entre Laurence et Ademola ne m'avait pas frappé mais si elle le dit...) sans qu'il n'y ait bien sûr d'attrait sexuel. C'est génial, on parle du temps, on se comprend tellement bien, et puis hop on a des affinités.
- Des concours d'ode à la simplicité, avec en grand vainqueur le fameux "J'aime les gens simples", suivi de près par l'ineffable "Je n'aime pas me prendre la tête".
- Des candidats qui ne croient que ce qu'ils voient, comme Lalie qui "ne veux pas s'imaginer des choses, tant que je n'ai rien vu". Peut-être n'a-t-elle pas compris qu'elle verra justement très exactement tout ce qu'il faut pour "s'imaginer des choses" (C'est un tout petit peu l'intérêt du jeu en même temps...).
- Des candidats qui, comme Roberto, n'ont pas dû comprendre non plus les trois premières saisons de l'émission, puisqu'il demande à être seul et à ce qu'on ne le filme pas...
- Je passe sur les feux de camps et le coup des cassettes à choisir. Quand passera-t-on au DVD ?

Les Grands Moments
Heureusement, il y a toujours des grands moments de plaisir :
- Comme ces images de Laurence rediffusées à l'envi (au moins trois fois), nous expliquant qu'au lit avec François, "maintenant des fois c'est moins bien". C'est cool, François n'a plus qu'à se promener avec un sac en papier sur la tête maintenant. En même temps, ce ne peut pas être pire que cet ensemble mini-short-en-jean-et-débardeur-résille qu'il arborait à la piscine devant des filles médusées par sa loquacité à propos de la chanson "Le zizi".
- Autre grand moment offert par François (encore), qui nous a gratifié au feu de camp d'une sublime métaphore sur le couple et la construction d'une maison, le ciment et le sexe, les trous à boucher, les fissures à réparer et la "toierie" à refaire... si quelqu'un a compris quelque chose, il peut envoyer son dossier pour la saison 5.
- Et pour finir, dans le grand concours de l'élégance masculine, François a d'ailleurs fort à faire avec Samir. Oui Samir, qui, n'étant pas à une contradiction près, nous explique qu'il ne présentera à sa famille que la femme avec laquelle il se mariera parce que "chez moi, c'est pas un bordel", tout en s'affichant dans une émission de télé devant quelques 3 millions et demi de téléspectateurs avec 11 filles en bikini qui se trémoussent devant lui et lui procurent à ses dires "une certaine excitation" car il aime "voir les femmes être des sortes de jouet".
La grande classe donc. Et je crois que ce n'est pas fini... à la semaine prochaine !

Texte également paru in http://www.realtv-fr.net/

Aucun commentaire: