mercredi 9 août 2006

Rencontre du quatrième type


Cette semaine, il y a du nouveau sur l'Ile de la Tentation, ou plutôt des nouveaux : Joël et Jennifer. Joël est étudiant en "école de commerce à la Défense" et veut être chef de chais pas quoi, ou directeur de quelque chose. Jennifer travaille dans la défiscalisation, ou un truc comme ça qui en tous cas ne servira à rien du tout sur cette île, et elle aime... la relation avec les clients ! (cf Episode 1, ça doit être le critère de recrutement cette année).

Joël et Jennifer sont ici pour nous "démontrer" (carrément) que "l'amour le vrai existe, et il est sans faille". Ils nous ennuient donc déjà. Et "on s'aime pour toujours", et "on est sûrs de nous", et "on va démontrer que l'amour existe réelement (oui je l'ai déjà dit mais comme ils l'ont répété à peu près 48 fois, c'est juste un condensé) et la fidélité aussi"... de quoi nous décrocher la mâchoire en moins de temps qu'il n'en faut pour cuire un oeuf au plat sur n'importe quelle partie du corps de Vincent. Quoi de plus ennuyeux en effet qu'un couple qui s'aime ? Et qui en plus veut le montrer à tout le monde ? Ah oui au fait, "notre amour est éternel et fort, l'amour le vrai existe". Ils n'aurait pas été deux, j'aurais cru que c'était une secte.

D'ailleurs, Joël n'a qu'un seul sujet de conversation : Jennifer. Sympa pour son accompagnatrice au "rendez-vous romantique", il égrenne pendant toute la soirée les qualités de sa fiancée, et quand yen a plus yen a encore. Même les bougies à la vanille, c'est dingue, Jennifer a les mêmes. Avez-vous déjà vécu une soirée diapo chez des amis de retour d'un voyage en groupe, où vous ne voyez en photo que des gens que vous ne connaissez pas, mais qui "sont vraiment super", et vous ne pouvez pas partir ? Eh ben c'est un peu ça je crois. Bonjour l'angoisse. Il dira de la tentatrice qu'il l'a choisie parce qu'"elle écoute énormément". Effectivement, que faire sinon attendre que ça passe en disant "mm oui oui" de temps en temps ?

Alors que nos autres célibataires, ils ont beaucoup d'autres sujets de conversations. Ou plutôt ils ne parlent pas de leurs copine, mais plutôt d'eux-mêmes, et ça les passionne tout autant. Attention, le soleil du Mexique a l'air surpuissant, il fait griller les cervelles. Harry, qui a décidé d'abandonner définitivement tout semblant d'atticisme dans son comportement (ou plutôt ce qui pouvait passer pour un fond de bonnes manières), n'hésite plus à fustiger Emeline devant les caméras : "comment elle m'a parlé cette connasse !", avant de préciser, utile information pour la rigueur du compte-rendu : "je me rappelle même plus de ce qu'elle m'a dit, c'est ça qui me rend fou". Effectivement, à ce degré-là d'incongruité, on croirait qu'Harry a lu tout Ionesco et Beckett. Mais bon, nous dirons sobrement que c'est son côté humour anglais. La classe en moins.

Chez Eric, c'est un autre style, il arrive à faire passer d'énormes indélicatesses dans un semblant de discours affectivo-sentimental, du genre "les sentiments c'est bien mais ça suffit pas". Avant de plonger carrément dans la franchise la plus totale (ah la franchise, quelle belle qualité, surtout quand on vit deux ans avec quelqu'un et qu'on lui dit des trucs par le biais d'une caméra, c'est magnifique) : "je suis prêt à devenir égoïste, à ne penser qu'à moi, qu'à mon bien-être". Une partie de la philosophie brésilienne un peu méconnue donc, mais qui méritait qu'Eric la nous mette en lumière. De bien belles idées en tous cas, qui font chaud au coeur. J'en parlerai avec un chauffeur de taxi tiens.

Vincent, qui ne se dépare pas de ses lunettes de soleil pour aller à un feu de camp en pleine nuit, lui fait encore semblant d'avoir encore quelques pensées pour la blonde qui portait un prénom en M... et qu'il voyait tous les week-ends... comment déjà ? oui Mélanie. En voyant des images floues dans le noir, il va tenter ensuite d'interpréter le rôle du mari indigné qui découvre l'amant de sa femme dans le placard de l'excellente pièce de boulevard "Par où t'es rentré, on t'as pas vu sortir ?" (bientôt dans tous les bons théâtres) : "quoi ! j'apprends que ma copine vient d'aller dormir avec Raymond, je pense que ça va très très très très m'énerver". Et avec ça, s'il n'a pas une standing ovation à la première, moi je suis Benoît XVI. Oulah mais je m'avance un peu.

Mais c'est quand on pousse un individu dans ses derniers retranchements qu'on en tire le meilleur parti, et la substance la plus pure... Céline Géraud, qui fait toujours mouche, a la question à-propos : "Et vous, qu'est-ce qui vous a motivé (sic) de dormir avec une tentatrice". Et là c'est un festival, mesdames-messieurs entrez, Vincent va partir dans une grande explication-justification-expiation, attention témoignage vérité : "c'est pas pareil ! j'ai décidé de dormir avec une fille, mais j'ai pas décidé tout de suite, au bout d'un certain moment... et puis ya des façons de le faire, Shanice, elle a quelque chose de similaire avec ma copine (Mé-la-nie, n.d.l.r), je me dis que je dors un peu avec elle..." Oui vous avez bien entendu, quand il est avec Shanice il retrouve en elle sa copine, donc c'est d'une logique implacable, et l'affaire est dans le sac (enfin le lit)... ahhh en fait c'était ça !! Et comme s'il était besoin de se justifier encore, après un tel éclat d'auto-déculpabilisation, ça continue avec des explications dans le style "elle lui ressemble dans la provocation... mais comme elle n'est pas devant moi, je dois bien répondre à cette provocation..." Sachant que "elle" désigne tantôt Shanice, tantôt Mélanie, on est un plein trouble Hitchockien à la "Vertigo". Et dire qu'on a tous pensé qu'en fait il voulait coucher avec elle. Qu'est-ce qu'on a été mauvaises langues.

Pour en finir sur le sujet Vincent, qui "dort avec Shanice", mais n'a rien à se reprocher, celui-ci semble tout de même continuer les techniques d'approches pour dormir encore un peu plus près. Mais la technique est louvoyante, pour ne pas dire totalement embrouillée, si l'on en croit un extrait de ce passionnant échange entre nos deux amis: -"Tu penses quoi de nous deux alors ?" -"C'est-à-dire ?" -"Ben je te pose souvent cette question, tu réponds jamais." -"Ben ouais." -"... pour que je sois tenté, en rentrant dans l'aventure entre guillemets, il faudrait que je sois au top-niveau de la tentatrice qui ferait que je succombe, qui ferait que ben tiens, je casse mon couple et quand on va repartir dans l'avion yen aura un de ce côté-là , yen aura un de l'autre côté, tu vois ?". Si Shanice répond oui à cette question, c'est que je l'avais mesestimée depuis le début.

Pendant ce temps, Harry ne louvoie pas, il va droit au but et saute sur Fany. "J'aime bien être sincère avec moi-même" dira-t-il. Bravo Harry. C'est en voyant ces images qu'Emeline, qui avait déjà entamé la première phase de sa dépression ("j'en ai tellement marre de tout, ya tout qui me saoûle"), va décider de faire une fugue en en avertissant tout le monde : "et si vous me laissez pas partir, je partirai toute seule !". Et na. Enfin une parole sensée ? La réponse la semaine prochaine...

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Benjamin,
je crois vraiment qu'il est temps qu'on se voit, tu me parais passer ton temps devant ta télé. Ce qui est tres bien pq j'ai pas pu suivre les derniers episodes de l'ile de la tentation, donc tu me tiens au courant (avant, c'etait ma collegue Fanny, mais elle s'est fait virée). Mais bon, la vraie vie, c'est pas mal aussi. Ah oui, si tu cherches a faire un truc marrant, va sur www.hospitalityclub.org, nous on vient de recevoir 2 Lithuaniens, tres sympas et tout mignon..la y a deux plombiers polonais de 20 ans qui veulent venir, mais on n'est pas la, tu veux pas les accueillir ?
Bisous, Jerome

Ben a dit…

C'est une drogue dure. Mais en fait non, je ne regarde pas tellement, juste quelques émissions ciblées très bêtes, qui sont un support à mon besoin d'écrire... c'est pratique. C'est quoi cette histoire de plombiers polonais, je croyais que la France avait dit NON! ? Je n'ai pas de problèmes de fuite mais ça a l'air marrant ce truc. Tu me raconteras...