lundi 17 octobre 2005

Certitude à géométrie variable


J'ai longuement hésité à auto-censurer mon post précédent, celui où je parle de religion(s). 24 heures après, je ne pensais plus ce que j'avais écrit. Enfin pas tout. Des morceaux. Je ne savais plus trop. Je n'étais plus trop sûr de penser ce que je pensais. Ca m'arrive souvent. Tout le temps même. Je n'ai aucune certitude.

La preuve, je suis toujours d'accord avec tout le monde.

Non pas parce que je trouve que les autres ont foncièrement raison, ou plus raison que moi, mais parce je pense toujours qu'ils ont des raisons (nuance !) de penser ce qu'ils pensent. Je n'ai aucun orgueil à ce niveau là (hélas). Même si je ne pense pas la même chose, je me dis que de leur point de vue, on peut justifier leur façon de penser. Je peux justifier la bêtise, la méchanceté, la médisance, même si je ne la partage pas (... pas toujours). J'accorde toujours le bénéfice du doute. Il n'y a pas de vérité. Il y a une vérité propre à chacun. On peut regarder une chose sous des angles différents et les trouver tous justes et pertinents.

Alors il n'y a pas de raison. Je peux m'accorder à moi aussi le bénéfice du doute. Même si je trouve que j'ai écrit des conneries, je les ai pensées à un moment donné. La vérité est aussi dans l'instant. Elle est variable dans le temps, à chaque seconde, alors je peux excuser le moi d'il y a 24 heures et une poignée de secondes d'avoir pensé ce qu'il a pensé.

C'est comme quand on regarde de vieilles photos et qu'on ne se reconnaît pas dessus. C'était vraiment moi ? Pourquoi portais-je ces vêtements ? Aimais-je cette coupe de cheveux ? Quelle perception avais-je de moi à ce moment là ? Et si je mourrais toutes les secondes ?

(Photo : Ben / Lyon, Mars 2005)

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