יום הכפורים (Kippour je crois... je crois ?)
Aujourd'hui, j'ai reçu une lettre de mon oncle curé en Dordogne. Il me dit qu'il m'attend pour un séjour dans le Périgord. Ca fait longtemps que je ne l'ai pas vu mais je l'aime beaucoup, je pense souvent à lui, je me dis qu'il faudrait que je lui écrive, que je lui donne de mes nouvelles, mais je ne sais pas quoi dire. J'ai pris beaucoup de recul par rapport à la religion. Petit, avec mes parents, nous allions à la messe tous les dimanches. Il fallait se lever, s'habiller, aller à l'église, écouter, chanter, rester debout... je n'y comprenais rien. Mais je le faisais parce qu'on me disait de le faire.
Plus tard, j'ai compris des choses, qu'on ne m'avait pas expliquées au catéchisme. On nous mettait sur les épaules des enjeux beaucoup trop lourds quand on a seulement 10 ans et on nous laissait gérer ça tout seul ensuite. J'ai eu l'impression qu'on m'avait menti, que la frontière du bien et du mal n'était pas forcément là où m'avait dit. Que ceux qui prétendaient savoir ne savaient pas forcément. Qu'ils répétaient des choses qu'on leur avait dites. Que ceux qui donnaient des leçons n'étaient pas toujours les plus exangues en immoralité. Je me suis senti trahi, car le mensonge est quelque chose qui me terrifie. Et j'ai appris à déculpabiliser.
Aujourd'hui, c'est Kippour. Je ne peux pas y échapper car nous avons une synagogue en dessous du bureau, et ils prient toute la journée les fenêtres grandes ouvertes. Ils chantent tous ensemble du matin jusqu'au soir. C'est totalement respectable et c'est très bien d'y croire. Je trouve ça formidable de croire en quelque chose. Mais pourquoi les fenêtres grandes ouvertes, sachant que tout l'immeuble va entendre. Je ne conçois la prière que dans un recueillement total, entre soi et Dieu, entre soi et quelque chose, entre soi et soi. J'avoue que ce manque de discrétion me dérange. Si j'ai un truc à dire à Dieu, je ne vais pas le hurler à la fenêtre.
Mais je n'ai plus grand chose à dire à Dieu. Je n'ai pas demandé l'absolution de mes péchés depuis bien longtemps. Je ne veux plus m'excuser. Demander pardon. Pardon de quoi ? Je vais peut-être aller voir mon oncle curé dans le Périgord. J'adore le foie gras.
(Photo : Ben / Reims, Septembre 2005)
2 commentaires:
J'habite dans le quartier juif de Melbourne. Ils ont prepare Yom Kippur pendant des semaines et hier tout le monde etait sur son 31 pour la priere. Ici non plus ce n'est pas tres discret mais ca ne me derange pas. Je pense que la religion peut etre demonstrative, du moment qu'on ne cherche pas a l'imposer.
Je vois que tu as encore du spam dans tes commentaires. Si tu veux eviter ca, tu peux cocher cette option "Show comments in a popup window?" dans la partie "settings" de ton blog. Ca devrait les arreter...
Moi ça me dérange d'entendre des chants religieux toute la journée, surtout quand je travaille. Ca fait un peu pas tolérant de dire ça mais ce serait des chants grégoriens ce serait pareil. Je ne vois pas pourquoi j'aurais à subir ça, surtout quand ça fait trembler le sol (mais c'est un autre problème !). Je considère vraiment la religion comme appartenant à la sphère privée et je trouve anormal que ça puisse déborder sur la sphère professionnelle par exemple... En même temps, tu me diras, on ne travaille pas le dimanche donc pour les chrétiens c'est facile. Ouais bon OK. :-)
Merci pour les spams !
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