Derniers soldes avant liquidation
Il y avait quelque chose d'indécent dans cet été qui ne voulait pas finir. Presque gênant. On n'osait pas lui dire de partir. Que c'était fini. Qu'il fallait rentrer. Qu'il faudra revenir une autre fois.
Comme quand on est chez quelqu'un en fin de soirée, et qu'on sait qu'il faudrait se lever pour dire au revoir. Parce que c'est l'heure. Parce que c'est comme ça. Mais on ne le fait pas parce qu'on a peur de briser un fragile équilibre. Et parce qu'il faudra ensuite en reconstruire un autre. Ailleurs, plus tard, autrement.
C'est toujours étrange comme période. On ne sait pas trop quoi faire, comment s'habiller, s'il faut continuer ou faire encore un peu semblant. Mais ça n'est plus décent de porter des tongs un 15 septembre.
Moi aussi j'ai bien essayé. Je suis allé manger au parc encore une ou deux fois pour profiter du soleil, comme au mois de juin. Mais je sentais bien que ce n'était plus pareil, qu'il y avait quelque chose d'irrémédiable. Je savais que ce serait la dernière fois. Qu'on ne pouvait plus revenir en arrière.
Mais je n'ai rien dit. J'ai bien vu que sa courbe n'était plus la même, avant il ne passait pas si vite derrière les immeubles. Et j'ai bien senti que son ardeur n'était plus la même non plus. Ce n'était plus comme avant. J'ai fait comme si.
On essaie toujours de revivre des moments qu'on a appréciés. Le bonheur est fugace. Il n'existe que par instants et ne nous laisse que des traces rémanentes. On passe notre temps à essayer de réunir les conditions pour que ces instants reviennent. Même si l'on sait pertinemment que c'est impossible.
Et ce matin j'ai compris. Il faisait beau. Je n'avais pas pris de veste. Je suis sorti. C'était fini.
(Photo : Ben / Londres, Le sac de Cathie à Regents Park, Juin 2003)
2 commentaires:
Oui en fait tout ça pour dire qu'il faisait froid ce matin, hein... ya des fois, je ne sais pas faire simple.
et mais c'est mon sac!!! oui oui je le reconnais, voleur! Mais que fait la police!!?
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