vendredi 23 septembre 2005

On dirait du Bourdieu (au secours)


Suivant maintentant de près les palpitantes aventures de Navarro et de ses mulets, j'ai fait une fascinante découverte. J'ai compris le pourquoi du comment de ce qui clochait dans l'épisode de la semaine dernière. Un truc dingue. En fait le producteur de Navarro n'est plus Pierre Grimblat comme au début (le père également de l'inénarrable "Instit"). Sa société Hamster a été racheté par Jean-Luc Azoulay, l'ex-patron d'AB Productions. C'est donc Azoulay qui produit Navarro maintenant. Il a troqué "Hélène et les garçons" contre "Navarro et les mulets". Voilà, j'avais déjà vu cette inimitable "patte" quelque part. Il manquait les rires enregistrés, c'est ça qui clochait. Ca n'intéresse personne ? Ah.

Alors ensuite, je constate avec émoi les chiffres d'audience de ce fameux épisode de la semaine dernière : 9 millions de télespectateurs. C'est énorme. Quand on pense qu'au cinéma, on trouve qu'un film qui fait 600.000 entrées est un carton, ça fait réfléchir sur le pouvoir de la télé. 9 millions de personnes ont utilisé leur temps de cerveau disponible à regarder Navarro la semaine dernière.

Je ne sais pas si la télé a réellement un pouvoir, moi je pense plutôt qu'elle joue le rôle d'anxiolitique pour beaucoup de gens, dont moi sûrement. Je ne prends pas de médicaments, je regarde la télé. C'est un régulateur d'angoisse. L'art est angoissant parce qu'il nous confronte à nos propres émotions, met en perspective notre vécu et nous confronte à la vérité. Pas la télé.

La télé occupe seulement une partie de notre temps, pour éviter de penser à autre chose, pour remplir le vide. C'est rassurant, c'est confortable, je suis conforté dans mon erreur et mon aveuglement, elle dit que des trucs que je sais déjà ou que je suis déjà prêt à penser. C'est d'ailleurs très pervers parce que ça m'incite à regarder encore, puisqu'elle est toujours d'accord avec moi. Je ne prends pas de risque. Le problème c'est que pour être heureux, il faut prendre le risque d'être malheureux.

Oui je pense que Navarro a du pouvoir. Il a le pouvoir de calmer momentanément 9 millions d'angoissés. Ce n'est pas rien. Je ne crois pas que ce soit beaucoup plus grave que ça.

(Photo : Ben / Paris, Septembre 2005)

4 commentaires:

Letchi a dit…

T'as essaye d'arreter la tele? Je veux dire de jeter le poste ou le cable de l'antenne?
On n'a pas la tele depuis qu'on a demenage a Dallas. Et c'est fou le temps qu'on a maintenant pour aller au cine, lire un bouquin....ou surfer sur le net a lire des blogs!!!

Kate Mepp a dit…

depuis que je blog, je ne regarde pratiquement plus la télé...çà fait du bien...vraiment.

Ben a dit…

Si si j'ai déjà essayé d'arrêter, je fais des cures de désintoxication parfois. Et ça ne me manque absolument pas quand je ne l'ai pas. Mais quand je l'ai, clic je retombe dedans... :-)
En même temps, à Dallas vous êtes DANS un feuilleton télé !!

Anonyme a dit…

Habiter en Australie, c'est un super moyen d'arreter la tele. "Home and Away" , "Neighbours", le foot australien, "Australian Idol", les infos locales de chez locale... On se sent bien devant son pc.
Je vois que letchi habite aux USA. Voici l'adresse de deux blogs generalement tres interessants, par des expats:
http://www.superfrenchie.com et http://insidetheusa.net.
Je les lis tous les jours et c'est toujours divertissant ou au moins instructif.