Happiness beneath a perspex dome
Je suis content. Je sais quand je suis content au fait que, quand je rentre à pied chez moi, je traverse les rues n'importe où. Je fais pas gaffe aux passages piétons et je marche à côté des trottoirs. Une espèce de truc de rebelle dingue. Une sensation de liberté inouïe.
Je suis content parce que dans quelques jours je vais voir mon idole. Bon enfin non, c'est pas vraiment mon idole mais ça doit être le chanteur que j'ai le plus vu en concert alors je fais comme les filles du premier rang, je dis que c'est mon idole. Mardi, je vais voir Tom Mc Rae. J'ai hâte, j'ai pris ma place il y a des mois. Sa voix me donne des frissons.
Je n'ai pas aimé tout de suite. Je l'ai découvert avec End Of The World News, son "tube". Vous savez, ça dit : "This is the end of the World News sponsored by God". Ca passait à la radio, j'aimais bien, j'ai acheté son album éponyme dans un magasin d'occasions, pour voir. Au début, à la première écoute, je trouvais ça un peu sombre, noir, triste. Eh ben en fait c'est sombre, noir et triste.
Mais en ré-écoutant j'ai aimé. Car j'ai compris que la noirceur et la tristesse peuvent être mues par une énergie vitale, parfois débordante. Il y a souvent de la vie dans la souffrance et beaucoup plus de morbidité dans la gaieté. C'est un avis désespéré mais curieusement optimiste. C'est le mien. Je ne dis pas qu'il faut vivre dans la souffrance mais qu'elle est inhérente à l'existence et parfois régénératrice. Je trouve ça sain.
Voilà ce que m'évoque Tom Mc Rae. Et ses chansons qui paraissent si simples. Voilà ce que m'évoquent la violence de The Boy With The Bubblegun, le lyrisme de 2nd Law, l'énergie mélancolique de A & B Song, la douceur de One More Mile. Voilà ce que je ressens quand j'entends cette voix déchirante, tranchante, qui me dit : "I spend my days beneath a perspex dome, I think that I have finally come home".
Quand je ne me sens pas bien, j'écoute cet album. Je regarde aussi le monde sous mon dôme en plexiglas et je me dis qu'il est tout petit. Alors je suis de nouveau prêt à aller dehors, et je traverse les rues en dehors des passages piétons. Mardi, je vais voir Tom Mc Rae.
(Photo : Ben / Paris, Septembre 2005)
4 commentaires:
"Je ne dis pas qu'il faut vivre dans la souffrance mais qu'elle est inhérente à l'existence et parfois régénératrice. Je trouve ça sain."
why not... heureusement qu'on a invente l'epidurale quand meme.
Je voulais dire la peridurale bien sur...je m'emmele uhn peu les pinceaux avec l'anglais.
Oui c'est vrai tu as raison... En me relisant, je me dis qu'il faudrait que j'arrête la drogue.
Et l'alcool aussi. ;-)
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